Un groupement franco-italien composé de STX France et des chantiers génois San Giorgio del Porto et T. Mariotti négocie avec le Grand Port Maritime de Marseille afin d'exploiter la Forme 10. Avec ses 465 mètres de long et 85 mètres de large, cette infrastructure, mise en service en 1975, est la plus grande forme de radoub de Méditerranée. Construite à l'époque pour recevoir les pétroliers géants, qui ont rapidement disparu à l'issue des chocs pétroliers, la forme 10 avait également vu ses perspectives d'activité s'amenuiser avec la délocalisation de la réparation navale en Asie. Le développement considérable de la croisière en Méditerranée et la mise en service de grands paquebots ces dernières années, ainsi que la course au gigantisme dans les secteurs des porte-conteneurs, laisse néanmoins entrevoir un nouveau potentiel pour cette cale sèche. C'est pourquoi, en 2007, le GPMM avait lancé un premier appel à projets pour l'exploitation de cette forme et des espaces contigus, une procédure qui n'avait pas abouti puisque CMA CGM, retenu à l'époque, avait abandonné son projet en raison de la crise économique. En juillet dernier, le port de Marseille-Fos a donc lancé un nouvel appel à projets, les candidats ayant jusqu'au 1er décembre pour remettre leurs dossiers. La Forme 10 a été construite à l'époque des pétroliers géants (© : PORT DE MARSEILLE-FOS) Remise en service espérée fin 2014 A l'issue de cette procédure, les négociations ont débuté en janvier avec les candidats potentiels. L'alliance entre STX, San Giorgio et Mariotti est intéressante. Grand constructeur de paquebots avec les chantiers de Saint-Nazaire, le premier cherche à se développer sur le segment de la maintenance et des refontes. L'Italien San Giorgio del Porto a, pour sa part, débuté son activité à Marseille à l'été 2010 suite à la liquidation judiciaire, l'année précédente, d'Union Naval Marseille (groupe Boluda). Exploitant les formes 8 et 9, longues de 350 et 250 mètres, l'entreprise a déjà remporté de nombreux arrêts techniques de paquebots à Marseille. Quant à son chantier de Gênes, il achève actuellement la modernisation du Costa neoRomantica, considérée comme la plus importante refonte de ces dernières années (90 millions d'euros de travaux). Son compatriote génois, T. Mariotti, est quant à lui spécialisé dans la construction, notamment de navires de croisière haut de gamme, et travaille aussi dans la réparation navale. L'alliance des trois sociétés pourrait ainsi donner naissance à un poids lourds de la réparation et des refontes dans le secteur de la croisière, profitant notamment des capacités uniques de la Forme 10 et de la situation géographique privilégiée de Marseille, où le secteur de la croisière est en plein essor (plus de 800.000 passagers en 2011). Du côté du GPMM, on espère que les discussions pourront déboucher sur un accord d'ici le mois de mars. Compte tenu des travaux à réaliser pour remettre en service la Forme 10 (un nouveau bateau porte est notamment nécessaire) et la zone avoisinante, la remise en service de la cale sèche pourrait intervenir fin 2014. Le Seabourn Odyssey, construit par Mariotti et en arrêt technique chez San Giorgio à Marseille (© : MER ET MARINE)
Allié aux Génois, STX France s'intéresse à la Forme 10 de Marseille
Par
Vincent Groizeleau
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26/01/2012

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