Le chantier naval de l’océan Indien (CNOI), basé à Port-Louis sur l’île Maurice, vient de mettre en service son nouvel élévateur Cimolai de 1500 tonnes, annoncé en mai 2020. CNOI, qui s’est récemment agrandi de près de 10.000 m2, souhaitait remplacer son actuel élévateur Schiess Defriess acheté d’occasion à Lorient en 2008 et d’une capacité de 1000 tonnes. La solution d’un élévateur à sangles a été préférée à celle d’un synchrolift, dont l’entretien a été jugé trop coûteux, ou celle d’un dock flottant, soumis à l’aléa climatique de la saison cyclonique. L’investissement total, machine et travaux d’aménagement, s’élève à 15 millions d’euros.
Près d'un an et demi de travaux ont été nécessaires pour réaliser une aire de 11.000 m2 pouvant accueillir cinq navires simultanément. Deux barges (Immersion de l'armement Immersub, ainsi que la Malani qui sera prochainement livré au Conseil Territorial de Guyane) ont immédiatement été mises à sec par le nouvel outil. Une montée en puissance graduelle est prévue dans les prochaines semaines pour arriver en mars au levage du navire le plus lourd accepté par la machine.
Interrogé en mars par Mer et Marine sur les marchés visés par ce nouvel outil, CNOI répondait qu’il s’agit « des navires qui actuellement sont trop gros pour l'élévateur mais qui sont "juste" suffisants pour notre grande cale de 130 mètres. Dans cette gamme de navires on retrouve les palangriers australs français et australiens, les palangriers espagnols et portugais qui pêchent dans la région, la Marine nationale française (Le Malin). Ou encore, les palangriers taiwanais, qui pour certains, arrivaient aux limites de notre élévateur ». Le chantier souhaite ainsi donner davantage de disponibilité pour sa cale sèche « qui peut accueillir des navires de plus gros gabarit ». Le nouvel instrument offre également, « un important potentiel de construction, puisque nous pourrons réaliser tous types de navires jusqu’à 60 mètres ».
CNOI, historiquement implanté sur le marché naval de l’océan Indien, a vu la concurrence locale se renforcer avec l’ouverture, en 2018, d’un atelier de réparation navale Piriou à La Réunion. Celui-ci vise l’acquisition, dans le cadre d’un partenariat public privé avec le Grand Port Maritime de La Réunion, d’un dock flottant de 120 mètres.
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