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Né il y a 125 ans sur les bords du bassin d’Arcachon et repris en 2011 par le groupe Nepteam, le chantier Couach de Gujan-Mestras a retrouvé des couleurs ces dernières années. Après avoir engrangé de grosses commandes à l’export et en France dans les secteurs militaires, du sauvetage et de la grande plaisance, le constructeur girondin, qui emploie plus de 350 personnes, connait aujourd’hui une activité très soutenue et prépare de gros investissements pour accroître sa capacité de production et son efficacité. Spécialisée dans les bateaux en matériaux composites, l’entreprise, qui ouvre rarement ses portes, a accueilli Mer et Marine pour un tour complet de ses installations. L’occasion de découvrir en profondeur le chantier, ses commandes en cours et ses projets de développement.

Comme souvent ces derniers mois, un puissant bateau gris évolue ce jour-là dans le bassin d’Arcachon. C’est l’un des derniers-nés de Couach, faisant partie d’une nouvelle série de douze patrouilleurs côtiers de 22 mètres commandés par l’Arabie Saoudite. Après ses essais, il partira bientôt pour le Moyen-Orient, où le premier exemplaire de ce programme est arrivé en juin 2022, ses deux premiers jumeaux le suivant dès la fin de l’été. Les quatrième et cinquième sont en cours de réception, la construction de trois autres terminée et les quatre derniers en sont à différents stades de construction au chantier de Gujan-Mestras, dont les imposants halls blancs sont visibles de loin dans le bassin.

 

© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU

Un 2200 FPB réalisé pour l'Arabie Saoudite. 

 

© COUACH

Vue aérienne du chantier Couach de Gujan-Mestras, au bord du bassin d'Arcachon. 

 

© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU

Les halls 1 et 2 du chantier Couach de Gujan-Mestras. 

 

Une histoire qui commence en 1897 par des moteurs

Ici, le chantier est une institution. « Ses origines remontent à 1897, quand Albert Couach décide de créer un atelier de moteurs marins. Puis la concurrence se renforce et l’entreprise va se mettre à faire des bateaux autour de ses moteurs, des pêche-promenade tout simples en bois », nous explique Guillaume Peuchant, vice-président de Couach en charge du secteur Défense. La société, qui a motorisé la première pinasse du bassin d’Arcachon dès 1902, sort ainsi son premier bateau en 1947 sous l’impulsion de Guy Couach.

La révolution du composite

Le petit-fils d’Albert pose là les bases d’une production industrielle, une première à l’époque dans le secteur du nautisme. Mais c’est aussi lui qui impose de changer de matériau : « Il revient des Etats-Unis, où il a fait ses études, en étant persuadé que l’avenir, c’est le composite. Le père et le grand-père n’y croient pas mais Guy Couach reprend l’entreprise et suit son idée ». C’est la naissance des vedettes en composite de la gamme Arcoa, que Guy Couach dessine lui-même. Un franc succès. Le modèle phare du chantier, l’Arcoa 48 de 10.5 mètres, qui sort en 1948, va se vendre à plus de 400 exemplaires, en majorité sur le continent africain, à Madagascar et en Asie.

 

© COUACH

Une vedette de la gamme Arco équipée pour la lutte contre les incendie réalisée pour le Vietnam. 

 

A l’étroit, l’entreprise édifie en 1962 un nouveau chantier naval à Gujan-Mestras, que Guy Couach taille sur mesure pour favoriser la production en série. Le constructeur se lance aussi dans les petits yachts (11 à 14 mètres) avec une première réalisation en 1964. Six ans plus tard, le premier yacht au monde en aramat, matériau composite à base de kevlar, voit le jour à Gujan-Mestras.

 

© COUACH

Le chantier en 1977. 

 

© COUACH

Couach commence à produire de petits yachts. 

 

© COUACH

Couach commence à produire de petits yachts. 

 

© COUACH

Au chantier, dans les années 90. 

 

© COUACH

Une vedette de plaisance construite par Couach. 

 

De la plaisance aux bateaux professionnels

Au cours des années 70, le chantier s’ouvre de plus en plus au marché des bateaux professionnels, avec en particulier une gamme de vedettes de surveillance destinée à des clients étatiques. Dans les années 90, Couach réalise pour l’administration française plusieurs séries de patrouilleurs côtiers et vedettes de 23 à 32 mètres. Ces bateaux sont livrés à la Douane, aux Affaires maritimes et à la Gendarmerie maritime. Le constructeur décroche aussi des marchés à l’export en Espagne, en Italie et en Afrique. En 2000, l’activité internationale prend une nouvelle dimension avec un premier contrat en Arabie Saoudite pour 15 vedettes de 11 mètres, suivi par une longue commande d’unités de 15 mètres pour un total de 68 bateaux livrés à ce client.

 

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© MARINE NATIONALE - TERENCE WALLET

Datant de 1990 et toujours opérationnelle, l'Haize Hegoa est l'une des 8 vedettes de 28 mètres construites pour la Douane française. 

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