C’est un très beau succès pour Neopolia Marine, groupement d’entreprises ligériennes travaillant dans le secteur de la navale. La compagnie strasbourgeoise CroisiEurope, qui réalise d’habitude ses bateaux en Belgique, a décidé de faire construire à Saint-Nazaire trois navires fluviaux. Tête de série, le futur Loire Princesse, qui sera le premier bateau hôtel à aubes exploité entre Nantes et Angers, doit être mis en service en avril 2015. Il mesurera 90 mètres de long et comptera 48 cabines.
Conçu par la société nantaise Stirling Design International, qui a travaillé sur ce projet avec les bureaux d’études Arco Marine, Ship Studio et Hydrocean, le nouveau navire de CroisiEurope, qui sera suivi en 2016 par deux bateaux d'un type différent, sera réalisé par un collectif d’entreprises travaillant habituellement comme sous-traitants des chantiers de Saint-Nazaire. Ces derniers sont d’ailleurs partenaires du projet puisque la cale de construction de STX France devrait servir à l’assemblage des navires, dont les éléments de coque seront réalisés par Mecasoud. Cette société lancera la production dans ses ateliers nazairiens en avril prochain.
Diversification pour compenser les effets cycliques de STX France
Après l’échec du projet de navires fluviaux pour Viking River Cruises, qui a finalement et logiquement prolongé sa série de Longships construite en Allemagne, la commande de CroisiEurope est une excellente nouvelle pour Neopolia, dont les membres prouvent qu’en s’alliant et en s’organisant, ils sont capables de décrocher de gros contrats sans attendre les commandes passées chez STX France. Ces trois navires vont, ainsi, permettre de compléter la charge de travail des coréalisateurs du grand constructeur nazairien, régulièrement confrontés aux creux de charge de leur donneur d'ordre principal. Celui-ci les pousse, d’ailleurs, à développer leur activité dans différents secteurs, notamment l’offshore, les énergies marines et le fluvial, afin de mieux résister aux périodes difficiles. Et il n’hésite pas à les soutenir, comme il l’avait proposé au moment du projet de Viking et aujourd’hui pour CroisiEurope. « C’est une véritable opportunité de diversification pour nos entreprises et le territoire, en partenariat avec le grand chantier local et cela dans les métiers que nous maîtrisons parfaitement. Nous avons une véritable chance de pouvoir travailler avec un armateur fiable, expert indiscutable de ce type de marché, ambitieux et soucieux de privilégier des entreprises françaises. A nous, entreprises de la région de montrer à cet armateur toutes nos qualités ! D’autres projets peuvent suivre … », affirme Hervé Germain, dirigeant de la société Mapac et copilote de Neopolia Marine.
Un partenariat avec un grand nom de la croisière fluviale
Les industriels ligériens entendent bien établir un partenariat à long terme avec CroisiEurope, l’un des leaders du secteur de la croisière fluviale. Une société familiale qui gère au plus près sa flotte, de la conception à la production, en passant par la gestion hôtelière et commerciale, l’entretien, les achats ou encore la formation des personnels. Employant 1200 salariés en CDI, la compagnie exploite à ce jour une quarantaine de bateaux, notamment sur les cours d’eau français, allemands, russes, ukrainiens, espagnols et italiens, ainsi que des traversées sur le Mékong, au Cambodge et au Vietnam, mais aussi des croisières fluviomaritimes. Ayant connu un très beau développement ces dernières années, la compagnie de la famille alsacienne Schmitter ne manque pas de projets et poursuit donc l’élargissement de son offre avec ces nouvelles croisières sur la Loire. « Permettant de parcourir ce fleuve de caractère, le plus long de France, le Loire Princesse naviguera dès avril 2015 à la découverte d’escales riches en patrimoine culturel dont beaucoup sont classées par l’Unesco : Nantes, Saint-Nazaire, Ancenis, Angers, les Châteaux de La Loire, Saumur, Bouchemaine, Nantes. La région des Pays de la Loire à fort potentiel est une nouvelle destination idéale pour répondre aux attentes des touristes en quête de culture et d’originalité », explique CroisiEurope.