Le groupe norvégien Kongsberg a annoncé lundi avoir sélectionné le suisse Leclanché pour la fourniture de batteries à usage naval. L’industriel helvétique doit ainsi livrer des systèmes de stockage d’électricité totalisant 45 MW/H destinés à neuf navires dont Kongsberg s’occupe de fournir une propulsion hybride. Leclanché produira les cellules de batteries sur son site allemand de Willstätt et le système complet dans son usine en Suisse.

Les futurs rouliers hybrides de Grimaldi Lines (© KNUD E. HANSEN)
Avec ces systèmes, Kongsberg va équiper deux classes de navires. On retrouve d’abord huit Ro-Ro de la Grimaldi Green 5th Generation (GG5G), le nouveau type de rouliers de Grimaldi Lines qui doit être construit à 12 exemplaires en Chine chez Nanjing Jinling Shipyard Co. Conçus par le département ingénierie de la compagnie maritime en coopération avec le bureau d’architecture danois Knud E. Hansen, neuf de ces navires de 238 mètres de long, 34 mètres de large et 64.000 GT de jauge disposeront de 7800 mètres linéaires de garages, soit une capacité de 500 camions. Trois rouliers en option seraient eux légèrement plus petits avec 5800 mètres linéaires de garage. La propulsion hybride comprendra donc des batteries lithium-ion de Leclanché. Elles suffiront pour assurer les besoins énergétiques à quai des bateaux, qui ne produiront donc aucune émission polluante pendant ces phases portuaires. Les rouliers se serviront également de cette source d’énergie pour optimiser leur consommation lors des appels de puissance (« peak shaving »). Les batteries seront rechargées pendant la navigation par les générateurs des navires, mais aussi 600 m2 de panneaux solaires. Un système de lavage des fumées (scrubbers) pour réduire à leur portion congrue les émissions de soufre sera également installé.

Le futur navire autonome Yara Birkeland (© DROITS RESERVES)
L’autre projet porté par cette coopération entre Leclanché et Kongberg porte sur le Yara Birkeland. C’est un porte-conteneurs de taille modeste, mais révolutionnaire du fait qu’il s’agit d’un navire autonome. À partir de 2022, il doit naviguer dans les eaux norvégiennes et transporter, sans la présence d’un équipage à bord, des chargements entre les usines Yara de Porsgrunn et les ports de Brevik et Larvik, situés à proximité. C’est également Kongsberg qui s’occupe de la propulsion, mais celle-ci sera pour le coup 100% électrique (avec logiquement des moteurs thermiques auxiliaires de secours). C’est Vard qui est chargé de la construction du navire. Le chantier norvégien de Brevik doit livrer au premier trimestre 2020 ce navire, dont la coque sera produite à Tulcea, l’un des sites roumains de Vard. Le coût total du Yara Birkeland est estimé à 26 millions d’euros.

Le futur navire autonome Yara Birkeland (© DROITS RESERVES)