Malgré un carnet de commande plutôt bien rempli, avec notamment la construction des deux futurs navires d’Hurtigruten, le groupe norvégien Kleven Maritim se trouve actuellement dans une phase de tensions financières. En cause, les deux derniers exercices qui ont vu des résultats négatifs pour les comptes des deux filiales du groupe : Kleven Verft et Myklebust.
Si la crise de l’offshore est sans doute une des causes des mauvais résultats, les comptes ont également été fortement plombés par l’annulation de la livraison d’un navire à la compagnie malaisienne IES Pioneer. Celle-ci aurait dû réceptionner, fin 2015, un bateau offshore de 93 mètres de long. Jamais payé, ce navire est resté au chantier depuis et vient juste de trouver un nouvel acquéreur à qui il a été livré il y a une dizaine de jours.
Un bateau qui n’est pas payé, c’est suffisant pour ébranler le groupe familial qui se bat depuis trois ans pour diversifier son carnet de commande en construisant notamment des bateaux de pêche, des navires aquacoles ou encore des navires d’expéditions. Après avoir engagé d’importants coûts de modernisation de ses chaînes de production, Kleven doit désormais faire face à une forte baisse de ses liquidités et de ses capitaux propres.
Une fragilisation qui pour l’instant n’a pas encore déclenché de réaction de la part des banques, mais qui incite l’actionnariat, quasi exclusivement familial, à vouloir ouvrir le capital et attirer des nouveaux investisseurs et de l’argent frais. Un audit est actuellement en cours pour estimer la valorisation exacte de l’entreprise.