L’étrave est droite et les 18.60 mètres de lignes sont sobres : le Centaure II est la première unité de plaisance mise à l’eau par les chantiers Bernard de Locmiquelic, près de Lorient. « Son propriétaire voulait que son bateau soit construit en Bretagne. Il connaissait notre chantier et c’est comme cela que nous avons commencé à travailler les plans, avec le cabinet Neuman et Jean-Yves Carteret pour le design », rapporte Georges Bernard, qui dirige le chantier avec son frère Jean.
(MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
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Un bateau de plaisance hauturier et hybride
Une nouvelle gamme de navires pour le chantier familial, qui a su, au fil du temps, ajouter des cordes à son arc : bateaux de pêche, activité historique qui se poursuit encore, vedettes de sauvetage, pilotines et donc, désormais, un « trawler motor sailor ». Le Centaure II est en effet un bateau hybride, il dispose d’une double propulsion. D’un côté, deux groupes Cummins fournissent 382 kW et sont couplés à deux hélices. De l’autre, il dispose d’un gréement complet avec un mât en carbone Lorima, une grand’voile ainsi qu’un solent et un spi sur enrouleur. D’un déplacement de 32.5 tonnes, il peut accueillir 8 personnes dans trois cabines (propriétaire, VIP et junior toutes équipées de sanitaires). Le chantier annonce une autonomie de 2500 milles à la vitesse économique de 9 nœuds, correspondant à une vocation hauturière. Le Centaure II, qui sera mâté cette semaine, aura Brest pour port d'attache. « Cette nouvelle expérience nous a permis d’acquérir un nouveau savoir-faire. Ce navire, qui est un prototype, va nous permettre de nous positionner sur le marché de la plaisance, qui est une diversification intéressante pour le chantier », souligne Jean Bernard.
(MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
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Des vedettes de sauvetage, des pilotines, des bateaux pour la Douane…
A côté du Centaure II, sur les pontons de Port-Louis, il y a le Visurgis, la toute nouvelle pilotine de 19 mètres destinée au port allemand de Bremerhaven. Elle termine ses essais en mer. Le chantier Bernard a, depuis plusieurs années, la cote auprès de l’exigeante clientèle allemande, puisqu’il a fourni 6 grandes vedettes, reconnaissables à leur étrave polyédrique, aux ports de la mer du Nord. « Nous allons également prochainement livrer trois vedettes de pilotage pour des stations françaises. Une unité de 17 mètres pour Nantes Saint-Nazaire et deux de 13.5 mètres pour La Rochelle et Sète ». En construction également, trois vedettes de sauvetage pour la SNSM : une de 16 mètres pour Nouméa, une de 14 mètres pour Saint-Florent et une troisième dont on ne connait pas encore la destination. Et pour compléter cet impressionnant tableau, il y a la série de huit vedettes de 12 mètres destinées à la Douane. Deux ont déjà été livrées, les six autres sont à suivre. « Notre plan de charge est garanti jusqu’à fin 2016 », constate, heureux, Georges Bernard.
(MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
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Vedette pour la Douane (CHANTIERS BERNARD)
La construction du chalutier Megaptère débute
Le chantier est même en train de revenir à son activité historique, la pêche. Stimulée par les incitations du tout nouveau fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, la flottille pourrait commencer à se renouveler dans les mois à venir. « Nous travaillons sur cinq bateaux lorientais de 12 à 15 mètres, des caseyeurs et des chalutiers ». Et, dans quelques jours, le chantier va lancer son premier Megaptère pour l’Armement breton (ex Arco Breizh). Un projet de chalutier innovant - un trimaran de 21 mètres - dont le chantier a porté la partie R&D (voir notre article détaillé sur le projet). Il devrait entrer en activité fin 2016.

Le projet Megaptere (CHANTIERS BERNARD)