La côte la plus longue des départements français. La Manche au nord, l'Océan partout ailleurs. Brest et la navale, la Cornouaille et la pêche, Concarneau et ses chantiers... le Finistère est sans aucun doute un des territoires les plus maritimes de France. La mer, ici, c'est une tradition ancestrale, un savoir-faire hérité de l'histoire, de la langoustine bigoudène aux arsenaux de la Royale, des thoniers tropicaux aux voiliers de course. Et dans le Finistère, pas question de laisser la mer au tourisme ou aux souvenirs. Le Finistère construit des bateaux depuis toujours et compte bien continuer à le faire. 8700 emplois et 242 entreprises dans l'équipement maritime Et pour cela, sur la terre du bout du monde, on a son idée sur la façon de faire. Ici, on construit un bateau de la quille à la pomme de mât. C'était comme cela que l'on faisait pour les bateaux de pêche, c'est comme cela que l'on continue à faire. Pour y parvenir, le territoire peut s'appuyer sur un tissu de PME particulièrement dense. Gilbert Hascoet, conseiller en développement territorial à la Chambre de commerce et d'industrie de Quimper Cornouailles, détaille les chiffres : 242 entreprises finistériennes étaient de près ou de loin impliquées dans l'équipement maritime civil ou militaire pour un total de 8700 emplois directs. Des entreprises, dont l'histoire est souvent enracinée dans celle des activités historiques : la pêche au sud, la navale au nord. Mais qui ont toutes entrepris, face au recul de ses dernières, d'évoluer vers les nouveaux marchés : commerce, service, offshore, plaisance et yachting. Les savoir-faire sont là, l'ouverture sur le monde, si elle est inscrite dans les gênes des Bretons de la pointe, est aussi bien accompagnée par les collectivités. A côté des trois CCI finistériennes (Morlaix, Quimper et Brest), le Conseil général du Finistère a entrepris une politique dynamique pour exporter son industrie locale. Une mission économique a même été spécialement crée au service des PME et des TPE du secteur. Et pour les accompagner sur le marché mondial. Une politique volontariste qui paie, puisque malgré la turbulence de la construction navale mondiale, les entreprises finistériennes résistent et arrivent à faire la différence, notamment grâce à l'innovation. « C'est un modèle économique que nous cherchons à mettre en place, une nouvelle façon de travailler », s'enthousiasme Mickael Quernez, vice-président du Conseil général. Embarquement pour un tour du Finistère... (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ) Bopp, du treuil de chalutier aux navires offshores Lanvéoc-Poulmic, sur la presqu'île de Crozon. Pas très loin de l'Ecole Navale et de la base aéronavale, une usine est installée. « Au moment de sa création par les frères Bopp en 1950, l'atelier était dans la ville de Crozon, maintenant nous sommes ici », explique Rémi Boennec, directeur de Bopp. « Notre spécialité, c'est la conception, la fabrication et la vente des apparaux de pont électriques et hydrauliques ». Treuils, guindeaux, groupes hydrauliques, bossoirs... tout ce qui sert à lever et à manoeuvrer peut être fabriqué ici. « Notre client historique est évidemment la pêche, et notamment les treuils de chalutier. C'est toujours un secteur d'activité très important pour nous : nous continuons à équiper des bateaux de 10 à 80 mètres au chalut, et même jusqu'à 100 mètres pour les thoniers senneurs. Ce type de bateau impose des contraintes techniques importantes : sur un senneur, il y a 21 treuils différents ». Un challenge intéressant que l'atelier Bopp peut relever, notamment grâce à un département de Recherche et Développement (R&D) qui accompagne le client dans son projet technique. « Une nécessité dans un milieu de la pêche où la technique et les contraintes évoluent et où les clients nous font confiance depuis parfois plusieurs générations ». En 2005, Bopp est racheté par le groupe Piriou et Rémi Boennec, son directeur actuel. C'est aussi à ce moment-là que la société entreprend sa diversification. « Ce que nous savons faire à bord des bateaux de pêche peut s'appliquer à beaucoup d'autres types de navires ». Bopp se lance sur le marché des navires de servitude : « nous fabriquons les treuils d'ancrage de navire supply ainsi que des bossoirs ». L'atelier travaille actuellement avec le chantier Socarenam de Boulogne sur l'équipement de treuils de 22 tonnes pour des unités de Bourbon ; Toujours pour Bourbon, plusieurs chantiers sont en cours pour Sinopacific en Chine ou à Dubaï. « Nous avons développé l'entreprise : nous avons désormais une antenne à Boulogne et, depuis l'an dernier à Yanghzou en Chine ». En tout 67 personnes, auxquelles s'ajoutent une quinzaine d'intérimaires travaillent chez Bopp, « et des recrutements sont en cours ». L'entreprise réalise actuellement un chiffre d'affaires de 9 millions d'euros. Bopp est sur tous les fronts : navires de recherche pétrolières avec un contrat sur les enrouleurs de streamers pour CGGVeritas, appareils à gouverner pour des navires de commerce, cabestan et treuil de portique pour des navires scientifiques de l'Ifremer, de l'IRD, du CEA ou pour l'André Malraux du DRASSM, équipements pour la goélette Tara, bras de tapis roulant pour les sabliers... Bopp est désormais également présent sur la construction navale militaire puisqu'il a équipé le patrouilleur hauturier L'Adroit de son système de mise à l'eau d'embarcations pour commandos. « Nous n'avons aucun complexe à avoir parce que nous venons de la pêche, bien au contraire, nous en sommes fiers. Maintenant, nous voulons continuer à nous développer à l'international à travers plusieurs canaux, le groupe Piriou auquel nous appartenons, mais aussi notre nouvelle entité Bopp China. On ne peut pas passer à côté du marché chinois tant les volumes y sont importants. Nous allons essayer d'y faire notre place ».
(© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ) Roboplanet, le petit robot qui traque la corrosion « C'était juste après le naufrage de l'Erika. On entendait partout qu'une des causes du naufrage était la corrosion des structures du navire. Et partout on disait qu'il n'y avait rien à faire ». Bon sang de Breton ne saurait mentir. Jean-Marie Bruissieux, Brestois exilé à Paris, revient sur sa terre natale avec l'idée de trouver une solution à cette fatalité trop souvent entendue sur les quais. « La société a été créée avec un acousticien et un expert maritime en 2000 ». Après plusieurs années de recherche, Roboplanet a mis sur le marché l'Hermine, un petit robot de 7 kg déployé en 15 minutes et qui résiste aux hydrocarbures. Grâce à ses 9 capteurs ultrasons, l'Hermine effectue plus de 40.000 mesures d'épaisseur par m2 de surface inspectée - 10 mesures par seconde soit 500 fois la capacité des outils traditionnels. Toutes les mesures sont traitées et cartographiées en temps réel. Ce qui permet au final de livrer un rapport au client sous plusieurs formes : bandes de mesures brutes, reconstitution de surface contrôlée ou cartographie en 3D. Et déjà de nombreux clients sont séduits tant dans le milieu maritime que dans le milieu industriel, parapétrolier et nucléaire. « Notre appareil leur permet d'anticiper la corrosion, ce qui est à la fois un gage de sécurité mais également de réduction de coût de la maintenance ». L'Hermine(© : ROBOPLANET) IXBlue, spécialiste des centrales inertielles Sur le technopôle de Brest Iroise, les cerveaux sont en ébullition. Ici l'industrie de pointe et la recherche est tournée vers la mer. Et IXBlue en est un exemple. La société brestoise est membre du groupe IxBlue. Celui-ci est constitué de la réunion en 2010 de 10 PME qui ont uni leur savoir-faire pour concevoir fabriquer et commercialiser des équipements de navigation inertielle. Répartis en huit divisions sur l'ensemble du territoire, IXBlue s'est développé à l'origine autour de la conception de centrale inertielle à base de gyroscopes à fibre optique. Ses technologies servent dans les domaines de la navigation de positionnement, l'imagerie sous-marine ainsi que l'exploration océanique et terrestre (offshore, océanographie, hydrographie, géophysique). Elle est désormais leader mondial du secteur. A Brest, la spécialité ce sont les produits acoustiques. « Nous sommes les héritiers de la société Suber fondée ici en 1969 pour réaliser de l'instrumentation océanographique, notamment pour nos voisins de l'Ifremer », explique Christian Giroussens, le vice-président d'IXBlue acoustic products. « En 1985, l'entreprise s'est spécialisée sur l'acoustique, est devenue IXSea en 2002 puis IXBlue en 2010 ». La société brestoise bénéficie, au sein du groupe, d'une large autonomie et est responsable de sa R&D, sa production et son service après-vente. « Nous sommes principalement sur un marché civil. Un tiers de nos produits sont des systèmes de positionnement acoustique, avec notamment des centrales inertielles comme notre gamme OCTANS ou PHINS destinés aux systèmes de navigation. Un autre gros tiers est constitué par les largeurs acoustiques, qui sont des transpondeurs permettant le positionnement d'appareils ou d'installation. Ceux-ci sont autant utilisé pour l'océanographie que dans l'industrie offshore, puisque les plus gros modèles que nous sortons peuvent avoir une capacité de 300 tonnes ». IXBlue travaille également sur des systèmes de positionnement de sous-marin à longue portée, la métrologie sous-marine ou même les pingers de récupération des avions Rafale et Mirage. « Nous réalisons une grosse partie de notre chiffre d'affaire à l'export et voyons de grosses perspectives de croissance à l'avenir. L'offshore, en particulier, tant dans son volet recherche qu'exploitation, est une grosse réserve de croissance ». Un largueur acoustique(© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ) Seimi, un équipement maritime vert et innovant « Cela fait 40 ans qu'on équipe les bateaux, électricité, hydraulique, électronique, sécurité... nous fournissons tout ce qu'il faut pour le bateau fonctionne », sourit Philippe Gérard, le directeur de la société brestoise SEIMI. D'abord spécialisée dans l'équipement des bateaux de pêche, la société s'est diversifié vers les bateaux de servitude, les chantiers, les armateurs et les installateurs. Seimi intervient désormais aussi bien sur les bateaux de pêche que sur les patrouilleurs indiens construits chez Couach, en Gironde. « Nous avons trois types d'activités : le négoce qui représente environ 60% avec 5000 produits et 300 fournisseurs, notre gamme de produits et d'appareils pour l'équipement des bateaux et le négoce portuaire ». En 40 ans la gamme de produits s'est considérablement élargie. Seimi, adepte du sur mesure et de l'anticipation des besoins de ses clients, a choisi de miser sur de nombreux produits innovants. Parmi ses produits « cultes », la bouée de sauvetage multifonctions (BSM) couramment appelée bouée Silzig : une bouée nouvelle génération en forme de long boudin, qui peut être facilement stockée et lancée à l'eau. Elle permet de hisser une personne grâce à des poignées et peut supporter une tonne et demie de charge, ce qui autorise son emploi pour les hélitreuillages. Un nouveau coffret permet de la mettre à l'eau au plus près du dispositif d'appel d'urgence intégré : les secours sont immédiatement alertés par le simple déclenchement d'un bouton rouge. Deuxième gamme de produits sur lesquels SEIMI mise beaucoup, les « produits d'entretien écologiques sans aucun pictogramme de dangerosité ». Plus aucun produit chimique et de toutes nouvelles molécules pour la gamme C Proline Eco, « un produit sécuritaire à la fois pour l'homme et l'environnement ». La gamme est constituée d'une quinzaine de produits de nettoyage des navires des cuivres à la coque. « Nous prenons le virage du développement durable en anticipant les futures règlementations, et notamment le règlement européen RICH, qui va prochainement bannir de la consommation tous les produits dangereux, à base de solvants et d'acides ». La gamme C ProLine Eco(© : SEIMI) LTB, le climatiseur des navires L'usine de la Thermodynamique de Bretagne n'est pas au bord de la mer. La petite ville de Clohars Carnoët est tout au sud du Finistère, « c'est un choix de s'être implanté ici, pour ce cadre très agréable, mais l'activité maritime est naturelle pour nous », précise Claude Chatron qui a fondé LTB il y a 13 ans. La petite entreprise, qui emploie 25 salariés, conçoit, fabrique, entretient et vend de la climatisation. « Nous avons à la fois des gammes standard et des produits spécialisés. Notre bureau d'étude trouve des solutions techniques à des contraintes particulières comme, sur un navire, l'exiguité des locaux ou l'univers salin ». Une petite structure où l'adaptabilité est le maître mot : climatisation de passerelle, de locaux techniques, de cales ou confort thermique pour les cabines passagers, LTB propose une gamme d'intervention large. Le secteur marine représente plus de 60% de son activité « Nous travaillons à 80% à l'export, notamment vers des chantiers danois, norvégiens et néerlandais ». Malgré le gros ralentissement des dernières années, la société a gardé le cap en diversifiant ses marchés et en continuant sa prospection à l'international. Elle a ainsi récemment équipé des navires aussi divers que des yachts de luxe, le surfer 3601 sorti des chantiers Piriou de Concarneau ou encore une plateforme pétrolière du golfe de Mexique. L'usine LTB(© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ) Barillec, l'électricien des énergies hybrides Port de Concarneau, un des berceaux de la construction navale bretonne. Autour du quai du Moros et des formes de construction et de réparation, la sous-traitance a ses quartiers. Barillec en est un des fleurons. Une société fondée en 1957, pour poser les circuits électriques à bord des bateaux de pêche et qui est, depuis, devenue un acteur reconnu du génie électrique, employant 160 personnes sur ses sites de Concarneau, Lorient, Quimperlé et Ho-Chi-Minh au Vietnam et réalisant un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros. « Nos secteurs d'activité sont désormais très diversifiés, puisque nous intervenons pour moitié dans le secteur Marine et pour l'autre moitié dans le tertiaire et l'industriel », détaille Maurice Buttet, chef de la division Marine. Celle-ci emploie actuellement 80 personnes et dégage un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros. « Nous travaillons désormais sur tous types de navires de 30 à 120 mètres : pêche, drague, offshore, militaire, passagers ou yachts... » L'entreprise a ainsi équipé des sous-marins ou encore le bâtiment de projection et de commandement Mistral, de la Marine nationale. « Nous proposons des solutions complètes de l'étude à la mise en service ». L'entreprise effectue également du conseil après-vente. « Ce matin, nous étions en liaison radio avec un palangrier qui naviguait dans les 40èmes, près de Kerguelen, nos techniciens ont pu aider les marins à trouver la solution à la panne ». Aujourd'hui, pour continuer sa croissance et l'accompagnement de ses clients, Barillec a choisi de réfléchir à de nouvelles solutions énergétiques à bord des navires. Une étude autour des solutions hybrides, combinant l'énergie fossile et électrique, a été menée. Elle permet désormais à l'entreprise de proposer des solutions alternatives à ses clients. Deux axes sont explorés : le premier est la solution classique de la propulsion diesel-électrique, avec pour objectif la limitation de la puissance mécanique installée, l'amélioration de la vitesse et de la manoeuvrabilité, ainsi que l'optimisation de l'énergie électrique à bord. La deuxième est une solution innovante de propulsion diesel-électrique hybride basée sur le principe des automobiles. « La propulsion diesel-électrique est en nette croissance et un axe de développement passionnant. Depuis sa démocratisation dans le secteur marine, dans les années 2000 avec l'arrivée massive de navires soffshore, elle a tendance à devenir une solution de plus en plus adoptée. Et les nouvelles technologies et matériaux comme l'ion-lithium vont ouvrir de nouvelles perspectives. Alors nous allons continuer à y faire de la recherche pour adapter ces solutions à nos clients ». L'IPC : un pôle de construction navale à Concarneau 1993, crise de la pêche, Concarneau, pôle historique de la construction de bateaux de pêche, souffre. Les professionnels de la construction navale décident alors de s'unir pour réfléchir et agir afin de sauver leur industrie. L'Interprofession de Concarneau est née. Elle devient rapidement l'interlocuteur des pouvoirs publics avec qui elle travaille pour moderniser et adapter les infrastructures concarnoises. La SEMCAR (société d'exploitation des moyens de carénage) est créée en 1997. Elle va permettre d'optimiser et d'améliorer les infrastructures concarnoises : un élévateur à bateaux avec 2 bers d'une capacité de 2000 tonnes, un slipway avec 6 bers et une capacité de 400 tonnes et une cale sèche de 130 mètres de long pour 27 de large, seule en France à être classée IPCE (Installation classée pour l'environnement). Des moyens qui, conjugués à une action concertée de l'ensemble des professionnels au sein de l'IPC, a permis de négocier le virage de la diversification. Derrière les locomotives Piriou et JFA Yachts, la construction et la réparation navales touchent à tous les secteurs, de l'offshore aux navires de luxe. Et elles ont permis de doubler le nombre d'emplois du secteur, le portant désormais à 1200 personnes, réparties dans 45 entreprises. Dernier grand projet en date, le port à sec, qui sur une surface de 2500 m2 devrait permettre aux plaisanciers mais également aux professionnels maritimes de procéder au carénage et à la réparation de navires dans le respect des règles environnementales en vigueur. La Thalassa en carénage à Concarneau(© : IPC) Protection Incendie Cornouaille : la sécurité contre le feu à bord des navires Tous les marins le savent, le premier danger à bord de n'importe quel type de navire, c'est le feu. Protection Incendie Cornouailles (PIC 29) en a fait son métier il y a 25 ans. La société, qui emploie 9 personnes à Concarneau, est désormais une des références en matière de sécurité incendie, un secteur où les contraintes techniques et réglementaires peuvent parfois s'apparenter à un casse-tête. Les dernières évolutions réglementaires ont notamment amenés beaucoup d'interventions de PIC 29 sur des chantiers de maintenance de navires, en plus de l'accompagnement des constructions neuves. En tout, la société compte plus de 1500 clients, dans le monde entier. Et sur des embarcations de tous genres : bateaux de pêche, mais également militaire avec, récemment, la réalisation complète de l'équipement de sécurité des futurs remorqueurs de sauvetage algériens, une mission de maintenance sur l'Atalante, un navire scientifique de l'Ifremer ou une autre sur un thonier-senneur de la Compagnie Française de Thon Océanique. Pour lutter contre toutes formes d'incendies, PIC 29 a choisi plusieurs solutions d'extinction : par le gaz (C02, gaz inhibiteur ou gaz inerte), via de l'eau brumisée pulvérisée sous haute pression ou grâce à un mélange eau/poudre sous pression. Ces solutions sont adaptées aux endroits du navire à protéger : le CO2, qui est toxique pour l'homme, peut être utilisé dans des locaux inoccupés comme les groupes électrogènes ou les cabines de peinture. Les gaz inhibiteurs, sans danger à concentration modérée, peuvent être utilisés dans les salles informatiques, de contrôle ou de pompage hydraulique. Et enfin en cas de propagation du feu dans des zones critiques (salle des machines, turbines à gaz...), l'eau brumisée sous haute pression offre un pouvoir d'absorption du feu important. « L'objectif est de trouver des systèmes efficaces tout en étant le moins polluant possible. Mais l'équilibre n'est pas toujours facile à trouver ». (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ) Marinelec, l'innovation dans l'équipement naval La petite société quimperoise est leader de son secteur en France depuis plus de 30 ans. «L'histoire commence à la fin des années 70, dans la camionnette de monsieur Lemesle, d'Ergué Gabéric, qui allait voir les clients sur les ports. Aujourd'hui , nous n'avons pas d'équivalent sur notre marché et réalisons entre 30 et 40% de notre chiffre à l'export », sourit Pascal Citeau, patron de la PME qui emploie 15 personnes. Marinelec Technologies est le grand spécialiste de l'équipement électronique embarqué : centrale de détection incendie, panneaux de signalisation visuelle et sonore des alarmes, tableaux de mesure des niveaux, système de détection de voie d'eau, tableaux de feux de navigation... Une large gamme de produits mais également un bureau d'études qui permet d'accompagner le client dans son besoin d'équipements, qu'ils soient standard ou réalisés sur mesure. Marinelec s'est en effet fait une spécialité de s'adapter à des besoins spécifiques, ce qui lui permet de diversifier ses marchés en touchant même les plus exigeants : « Il nous arrive, par exemple, de réaliser des tableaux de surveillance et d'alarmes spécifiques, notamment pour les yachts, de manière à ce que l'équipement électronique soit intégré au mobilier luxueux du navire ». Mais Marinelec ne se contente pas d'étoffer ses gammes. La société veut également « donner de l'intelligence aux produits » et se pose en pionnier de l'innovation en matière d'économie d'énergie. « Nous avons développé des économètres analytiques reliés aux réseaux électriques des navires pour mesurer les consommations des équipements », ainsi le choix peut être fait de limiter l'usage de tel ou tel appareil en fonction de son utilité à l'instant T et de son appétit électrique. Autre innovation, le câblage. « Sur un navire, les câbles électriques représentent des tonnes de cuivre. Des essais sont actuellement réalisés afin d'utiliser le même câble pour le courant et l'information électrique grâce au courant porteur en ligne et ainsi réduire considérablement le volume des câbles embarqués, le poids des bateaux et la consommation des moteurs ». Marinelec s'est engagée dans le programme européen Poséidon et le programme du Pôle mer, pour développer des produits communicants sans fil. Et en 2012, la société devrait aller encore plus loin, puisque d'ici la fin de l'année, elle devrait sortir des produits permettant d'installer le sans fil à bord des navires. (© : MARINELEC)