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Après la livraison le mois dernier du bateau multifonction Richelieu, le chantier Merré de Nort-sur-Erdre, près de Nantes, vient de mettre à l’eau la Milady, une drague stationnaire destinée au Services Industriels de Genève. « Les différents essais de mise en route de tous les systèmes hydrauliques ainsi que les essais d’assèchement, incendie, gasoil et électricité sont actuellement en cours », précise le constructeur. Une fois les tests achevés, cette drague sera ressortie de l’eau et démontée, ce qui est prévu dans sa conception. Les différents éléments seront transportés par des camions jusqu’en Suisse, le départ étant prévu à la fin du mois. Dimensionné pour ce périple routier d’un millier de kilomètres, le Richelieu a lui quitté Nort-sur-Erdre fin novembre et a été acheminé d’un seul bloc par convoi exceptionnel. Remis à l’eau depuis, il est maintenant réceptionné.  

 

Diaporama orphelin : container

 

Le Richelieu et la Milady seront exploités sur le Rhône, entre la capitale suisse et le site des Cheneviers, à une dizaine de kilomètres en aval, où se situe l’usine locale d’incinération des ordures ménagères.

Du type SEEM ST CT 25-500, la drague aspiratrice, conçue par le bureau d’études de Merré, mesure 25.85 mètres de long pour 6 mètres de large, avec une coque en acier et une superstructure en aluminium.

 

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© SEE MERRE

La drague Milady (©  SEE MERRE)

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© SEE MERRE

La drague Milady (©  SEE MERRE)

 

D'un déplacement en charge de 80 tonnes, elle sera armée par deux membres d’équipage. Elle pourra extraire environ 50.000 m3 de matériaux par an, avec un maximum de 800 m3 de sédiments solides par jour. L’engin a été dimensionné pour pomper et rejeter des matériaux de 150 mm de diamètre à une distance 300 mètres. « Le concept de la drague aspiratrice SEEM ST CT 25-500 permet son exploitation sur différents plans d’eau. Elle peut être également transportée par la route sur une zone d'exploitation différente car elle est entièrement démontable », souligne le chantier. Cette capacité à être démontée permettra donc à l’engin d’être éventuellement exploité dans d’autres secteurs, sachant qu’un pont ferme le lac Léman.

 

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© CHANTIER MERRE

Vue de la drague stationnaire (© SEE MERRE)

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© SEE MERRE

La Milady sera déplacée par le Richelieu (© SEE MERRE)

 

Dépourvue de système propulsif, la drague sera déplacée par le Richelieu. Mis à l’eau en septembre dernier par Merré, ce bateau multifonction du type SEEM 14-200 constitue la première partie de la commande des Services Industriels de Genève. Equipé de deux moteurs de 448 kW chacun et deux hydrojets, il mesure 14 mètres de long pour 6.5 mètres de large. Sa coque est en acier et sa superstructure en alu. Le Richelieu servira à mettre en place la Milady et la positionner sur les zones de faible profondeur et fort courant, tout en assurant le déplacement des tuyaux de draguage. Mais il pourra aussi, grâce à sa polyvalence et ses équipements (dont une grue de 1.7 tonne à 8 mètres), assurer d’autres missions, comme des travaux d'entretien des berges ou de transport de matériel. Armé par deux marins et spécialement conçu pour évoluer sur le Rhône, il pourra aussi servir de pousseur pour le convoyage de barges d’un déplacement allant jusqu’à 330 tonnes environ.

En dehors de ce contrat, Merré travaille actuellement avec le constructeur cherbourgeois CMN sur le programme des nouveaux remorqueurs-pousseurs de 12 mètres et 10 tonnes de traction du type RP 10 de la Marine nationale. En tout, 28 unités de ce type doivent être produites d’ici 2022, avec une première tranche ferme de 7 bateaux. La tête de série, L’Aigrette, a été livrée au printemps dernier et est basée à Dakar. Incluant certaines modifications demandées par les marins, ses six premiers sisterships suivront cette année, trois de ces RP10 étant produits à Cherbourg, deux à Nort-sur-Erdre et un au chantier brestois CIB, filiale comme Merré du groupe BMA. Le remorqueur réalisé à la pointe Bretagne sera d’ailleurs le prochain à entrer en flotte, sa réception devant déclencher l’affermissement de la première tranche conditionnelle du contrat, qui comprend huit autres RP10.

Merré vient par ailleurs de débuter la construction du futur Bac 24, navire de 66 mètres (40 pour le flotteur) commandé par le Département de la Seine-Maritime et livrable en mars 2020. Le chantier de Nort-sur-Erdre réalisera les tabliers et la superstructure en aluminium alors que Mécasoud fabriquera le flotteur à Saint-Nazaire, où l’ensemble des éléments seront assemblés.

 

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