Le motoriste allemand MTU a rejoint le groupe Rolls-Royce (via Tognum) en 2011. Ce faisant, ce grand spécialiste des moteurs rapides a embrassé la philosophie « pur GNL » du motoriste britannique, qui développe, via sa filiale Bergen, des moteurs ne nécessitant pas une goutte de fuel pour fonctionner. Si la gamme de Bergen commence à s’étoffer sur les moteurs semi-rapides pur GNL (C26:33L en 6,8,9 cylindres/B35 :40 en 9 cyl, V12, V20 et la toute nouvelle plateforme B33 :45), MTU, qui couvre la partie « rapide » du portefeuille de Rolls-Royce Power System, ne disposait que de moteurs dual-fuel.

(MTU)
Les travaux de recherche et développement pour la construction de ce nouveau type de moteur ont démarré à Friedrichshafen en 2011. Les ingénieurs de MTU ont travaillé à l’adaptation d’une plateforme existante, la série 4000 M63, qui équipe principalement des navires de servitude. Le principal point de modification entre un moteur diesel et pur GNL se situe dans le processus d’injection. Dans un moteur fonctionnant au fuel, le carburant est directement injecté dans la chambre de combustion où il se mélange à l’air avant d’entrer en combustion. Dans le cas d’un moteur pur gaz, le gaz doit d’abord être mélangé à l’air avant d’être envoyé dans la chambre de combustion où il est allumé par une étincelle. Pour faire évoluer leur moteur diesel, les équipes de MTU ont donc choisi un système d’injection multi-points de manière à optimiser le rendement.

(MTU)
Un modèle test de 16 cylindres a été présenté lors du salon SMM d’Hambourg à l’automne 2014. Il va être installé sur un « eco-tug », remorqueur portuaire pour Rotterdam, développé par les chantiers Damen, l’armement Svitzer et MTU. Affichant une puissance de 2000 kW, il fonctionnera au gaz naturel compressé (GNC).