Un contrat de 1.6 milliard d’euros. C’est ce que représentent les deux nouveaux navires que Norwegian Cruise Line va faire construire chez l’Allemand Meyer Werft. Un accord entre le constructeur de Papenburg et la compagnie américaine a été annoncé le 14 juillet. La commande porte sur deux nouveaux paquebots de 164.600 GT et 4200 passagers du type Breakaway Plus. Livrables au second trimestre 2018 et au quatrième trimestre 2019, ces mastodontes vont compléter les deux premières unités de la série, le Norwegian Escape et le Norwegian Bliss. Version agrandie des Norwegian Breakaway et Norwegian Getaway (146.600 GT, 4000 passagers), livrés en avril 2013 et janvier 2014 par Meyer Werft, les deux premiers Breakaway Plus entreront en flotte en octobre 2015 et au printemps 2017.
La rumeur des 200.000 GT
Cette annonce vient au passage prouver, une fois de plus, qu’il faut toujours prendre les rumeurs avec beaucoup de précaution. Ces dernières semaines ont en effet vu circuler sur la toile une information selon laquelle NCL songeait à commander des paquebots de 200.000 GT en marge de la reprise par Meyer Werft du chantier finlandais de Turku, le seul en Europe avec celui de Saint-Nazaire à disposer d’une cale assez grande pour des bateaux de ce gabarit. Un bruit de coursive qui avait laissé dubitatif nombre d’observateurs de l’industrie de la croisière et que nous nous étions abstenus, faute d’information crédible, de relayer. Plus logiquement, NCL a donc décidé de prolonger la série des Breakaway et de leur version agrandie, dont les premiers exemplaires donnent aujourd’hui pleinement satisfaction : « Le Norwegian Breakaway et le Norwegian Getaway se sont imposés comme des acteurs de changement pour l’industrie et sont extrêmement populaires auprès de nos clients. Il était donc tout simplement naturel que nous capitalisions sur leur succès avec cette nouvelle commande, qui va consolider notre stratégie de croissance à long terme », explique Kevin Sheehan, directeur général de NCL. Si le groupe américain sera probablement amené, dans les années qui viennent, à faire construire des paquebots plus gros, ce n’est donc pas pour tout de suite. On voit en effet mal comment, financièrement, il serait possible de doubler la commande annoncée hier avec un projet portant sur des unités de 200.000 GT. Certes, NCL a largement amélioré ses résultats ces dernières années, mais pas au point de lancer des investissements aussi colossaux sur une période si courte.
NCL va rester numéro 3 mondial du secteur
Avec ces deux grands paquebots supplémentaires, la compagnie américaine va, en tous cas, poursuivre sa croissance et demeurer le numéro 3 mondial du secteur, une place que lui dispute l’armateur italo-suisse MSC Cruises. Ce dernier a récemment passé commande en France et en Italie de quatre nouvelles unités, deux Vista (168.000 GT, 4500 passagers) et deux Seaside (154.000 GT, 4140 passagers) livrables entre 2017 et 2019. A cette date, l’écart entre les deux compagnies sera très faible et MSC a déjà trois options en attente pour ses deux projets.

Le Norwegian Getaway à Papenburg fin 2013 (© : MEYER WERFT)
Meyer Werft consolide son carnet de commandes
Meyer Werft, de son côté, continue de garnir son carnet de commandes, qui compte désormais neuf paquebots géants dont la valeur cumulée est d’environ 6.7 milliards d’euros. En plus des quatre unités pour NCL, Papenburg réalise les trois Quantum of the Seas (167.800 GT, 4180 passagers) de Royal Caribbean International. Le premier sera achevé en novembre de cette année et les deux autres en mars 2015 et mai 2016. Le chantier allemand va, par ailleurs, construire deux unités de 150.000 GT et 3360 passagers que la compagnie asiatique Star Cruises (Genting Hong), coactionnaire de NCL, doit réceptionner en octobre 2016 et octobre 2017. Et Meyer Werft espère bien enregistrer rapidement d’autres bonnes nouvelles. On peut par exemple imaginer que des discussions sont en cours avec RCI pour prolonger la série des Quantum ou lancer un nouveau design. Cela, alors que d’autres filiales du groupe RCCL ont également des projets de constructions neuves.