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(Article publié le 3 octobre) Contrairement à ce que certains sites annonçaient en fin de semaine, la commande du nouveau navire de Brittany Ferries propulsé au gaz naturel liquéfié n’a pas été entérinée. Quant à une prétendue subvention publique couvrant 30% de la valeur du bateau, annoncée par ces mêmes media, elle est purement fantaisiste, assure-t-on chez STX France, qui doit réaliser le navire. Tous ceux qui connaissent un peu la construction navale savent d’ailleurs que, depuis 15 ans, cette industrie ne peut plus en Europe bénéficier de telles aides d’Etat. Les seules subventions auxquelles les chantiers peuvent prétendre sont celles liées à l’innovation. Ainsi, dans le cas du projet Pegasis, dont le coût global est de 270 millions d’euros, le chantier STX France de Saint-Nazaire a fait une demande auprès de l’ADEME, qui gère le programme Navires du Futur lié aux Investissements d’Avenir.  Sur ce dossier, le montant de l’aide, qui porte uniquement sur la partie innovante de la propulsion, se limite au final à 10 petits millions d’euros. Et encore, la majeure partie de cette somme consiste en des crédits remboursables, limitant à l’arrivée la subvention sur ce navire à moins de 3 millions d’euros, soit 1% du coût total de Pegasis. 

 

Des aides à l'armateur pour les navires existants ?

 

La situation pourrait, en revanche, être différente concernant les projets d’adaptation de la flotte existante de Brittany Ferries. La compagnie souhaite équiper trois de ses navires avec des moteurs fonctionnant au GNL. Il s’agit des Armorique et le Mont St Michel, prévus pour être remotorisés en 2016, ainsi que du Pont Aven, dont la transformation est programmée en 2017. Trop anciens pour un tel chantier, les Normandie, Barfleur et Cap Finistère doivent quant à eux recevoir des systèmes de lavage de fumée (scrubbers) dès 2015. Des mesures qui ont pour but de mettre l’armement en conformité avec la nouvelle réglementation liée à la réduction des émissions de soufre, dont l’entrée en vigueur est prévue l’an prochain. Selon Brittany Ferries, l’ensemble du plan de transition énergétique de la flotte s’élève à 400 millions d’euros, dont 270 pour Pegasis. Tout ou partie du solde (130 millions d’euros) pourrait bénéficier d’une aide publique à l'armateur destinée à soutenir la mise aux normes environnementales des navires. Et le niveau de cette aide, moins corseté par la règlementation européenne, pourrait être légalement supérieur à celui consenti pour le nouveau navire. 

Pour mémoire, la commande de Pegasis, annoncée en janvier dernier, a été suspendue à la fin de l'été, Brittany Ferries n'étant pas encore parvenue à boucler le montage financier. 

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