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Les chantiers STX France de Saint-Nazaire remuent actuellement ciel et terre pour sauver la commande de deux paquebots signée en décembre dernier avec la compagnie Viking River Cruises. Le coeur du problème se situe au niveau du financement de ces navires. Dans un contexte économique et financier difficile, les Français ne sont pas parvenus, pour le moment, à faire garantir le financement du projet Odin qui, en plus de deux unités fermes, compte aussi une option pour la réalisation d'un troisième navire. Alors que les prochaines semaines devraient être déterminantes pour la concrétisation de cette commande, les yeux se tournent vers l'Etat, qui détient un tiers du chantier, et devrait normalement garantir le financement via la Coface et une assurance crédit export. Seulement voilà, pour le moment, l'organisme qui gère pour le compte de l'Etat des garanties destinées à soutenir les exportations françaises, n'a pas donné son feu vert. Italiens et Allemands en embuscade Or, le temps presse, d'autant qu'on a appris que, faute de solution encore trouvée à Saint-Nazaire, la commande de Viking est désormais convoitée par les concurrents de STX France, à commencer par Fincantieri et Meyer Werft. Et ce serait un comble politique et économique que ce contrat, engrangé par les Français, tombe finalement dans l'escarcelle italienne ou allemande. Surtout que la situation des chantiers nazairiens est fragile et marquée actuellement par une importante baisse de charge, qui malmène cruellement la sous-traitance. Dans ces conditions, la confirmation du projet Odin, qui doit voir le lancement de la réalisation du premier navire en septembre prochain, est de première importance. Pour mémoire, les nouveaux navires de Viking River Cruises seront des navires de croisière de luxe de 41.000 tonneaux. Ils mesurent 230 mètres de long pour 26.5 mètres de large et disposent de 444 cabines. Représentant 4 millions d'heures de travail pour STX France et ses sous-traitants, ces petits paquebots doivent être livrés au printemps 2014 et au printemps 2015, le troisième s'il était confirmé, suivant en 2016. Le projet Odin doit permettre à Viking, l'un des leaders mondiaux des croisières fluviales, de se lancer sur le marché des voyages maritimes au sein d'une nouvelle filiale, Viking Ocean Cruises. Pour mémoire, Viking a été fondé à la fin des années 80 par le Norvégien Thorstein Hagen, qui était précédemment l'un des dirigeants de la compagnie Royal Viking Line, rachetée en 1986 par Norwegian Cruise Line. Positionné sur un segment plutôt haut de gamme, Viking River Cruises, dont le siège est aux Etats-Unis, exploite actuellement 23 navires fluviaux en Europe, en Russie, en Ukraine, en Chine et en Egypte. La compagnie attend également la livraison de 8 nouveaux navires, les « longship » de 95 cabines, destinés notamment au marché fluvial européen.

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