La compagnie de luxe américaine Seabourn a confirmé la lettre d’intention signée en octobre avec Fincantieri. Le chantier italien a annoncé hier avoir entériné la commande d’un nouveau navire pour cet armateur, filiale du groupe américain Carnival Corporation.
Livrable au second semestre 2016, le nouveau Seabourn mesurera 210 mètres de long pour 28 mètres de large. Présentant une jauge de 40.350 GT, il comptera 302 suites. Le navire, dont le design reste pour l’heure secret, pourra atteindre une vitesse de plus de 18.5 nœuds, sa carène étant optimisée pour réduire significativement la consommation en carburant. Fincantieri décroche là un nouveau client puisque les derniers navires de Seabourn ont été réalisés par son compatriote génois T. Mariotti.
Le Seabourn Odyssey (© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)
La flotte la plus moderne sur le segment du luxe
Il s’agit des Seabourn Odyssey, Seabourn Sojourn et Seabourn Quest, mis en service en 2009, 2010 et 2011 et qui ont permis à la compagnie d’augmenter significativement ses capacités, tout en modernisant son produit. De superbes unités de 198 mètres de long et 32.000 GT de jauge, dotées de 225 cabines (voir notre reportage sur le Seabourn Quest). Le futur navire de la compagnie sera donc légèrement plus grand et ne comprendra que des suites dotées chacune d’un balcon, alors que 12% des cabines sur les unités de la classe Odyssey en sont dépourvues. « Le nouveau navire poursuivra l’évolution débutée avec l’expansion de la flotte, en ajoutant des éléments de design modernes et des innovations compatibles avec la réputation et l’élégance de Seabourn. A sa livraison, la compagnie offrira aux voyageurs la flotte la plus récente du segment du luxe », souligne Richard D. Meadows, président de Seabourn.
Celle-ci va, en effet, se séparer d'ici là des ses trois unités les plus anciennes, les Seabourn Pride, Seabourn Spirit et Seabourn Legend (135 mètres de long, 9960 GT de jauge et 208 passagers), mises en service entre 1988 et 1990. Ces navires ont été vendus à Windstar, qui intègrera le Pride en avril 2014 et les deux autres au printemps 2015.
Le Seabourn Pride (© MICHEL FLOCH)
Les chantiers italiens reprennent des couleurs
Désormais, à l’exception d’AIDA Cruises, Fincantieri travaille pour toutes les filiales de Carnival, avec dans son carnet de commandes de nouvelles unités pour Carnival Cruise Lines, Princess Cruises, P&O Cruises, Costa Crociere et Holland America Line. De plus, le groupe italien poursuit son développement sur le segment haut de gamme, incluant avec Seabourn une nouvelle référence s’ajoutant à celles dont il dispose déjà dans ce domaine (Silversea Cruises, Regent Seven Seas, Oceania Cruises, Viking Ocean Cruises, Compagnie du Ponant). « Une commande pour une nouvelle compagnie est toujours une source de grande satisfaction. Aujourd’hui nous pouvons également y ajouter un motif de fierté puisque l’ajout à notre portefeuille de clients de Seabourn, la compagnie haut de gamme du groupe Carnival, signifie que nous construisons désormais des navires pour tous les opérateurs du segment du luxe, un marché de niche qui a bénéficié de forts investissements ces dernières années », souligne Giuseppe Bono, directeur général de Fincantieri.
Grâce à ce nouveau contrat, le carnet de commandes du groupe italien atteint désormais 12 navires, livrables entre 2014 et 2017, pour un montant total d’environ 5.7 milliards de dollars. De quoi relancer l’activité du constructeur, qui compte quatre sites travaillant sur le secteur de la croisière (Monfalcone, Marghera, Sestri Ponente et Ancône). Une capacité industrielle très importante qui n’a pu tourner à plein régime ces dernières années en raison du fléchissement des commandes de paquebots. La direction de Fincantieri souhaitait rationaliser ses capacités en fermant plusieurs chantiers mais, sous la pression des syndicats et des politiques, ce projet est tombé à l'eau et, depuis, le groupe se démène pour apporter de la charge à tous ses sites.
