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Le chantier Sibiril Technologies de Carantec, dans le Finistère, a procédé mercredi soir à la mise à l’eau de l’Amiral Leenhardt (SNS 003). Destiné à la station de Sète, il s’agit du troisième canot tout temps de nouvelle génération (CTT NG) commandé par la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM). Le bateau, qui réalisera ses essais la semaine prochaine, quittera la Bretagne début octobre. Alors que les deux premières unités de la série, l’Yves et François Olivaux et le Canotier Jacques Joly, ont rejoint directement en 2015 et 2016 les stations de  l’île de Sein et des Sables d’Olonne, le transport de l’Amiral Leenhardt sera plus complexe. Pour rallier la Méditerranée, le canot va s’abord se rendre à Southampton, où il sera embarqué sur un cargo et convoyé jusqu’au port italien de Gênes. De là, il sera remis à l’eau et ralliera par ses propres moyens Sète, au terme d’un transit d’un à deux jours.

 

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L’Amiral Leenhardt, qui prend le nom d’un ancien chef d’état-major de la Marine nationale et président de la SNSM, décédé en 2011, sera baptisé dans le port languedocien le 25 novembre. Sa marraine devrait être l’épouse de Christophe de Margerie, l’ex-patron de Total (important mécène des sauveteurs en mer) mort dans un accident d’avion à Moscou en octobre 2014.

Adoptant le design ORC 178.R, conçu par le bureau d’architecture Pantocarène, les CTT NG mesurent 17.8 mètres (19 mètres hors tout) pour une largeur de 5.2 mètres et un tirant d’eau de 1.6 mètre, les nouveaux canots des sauveteurs en mer sont des bateaux particulièrement robustes, stables et manoeuvrants, appelés à intervenir dans les conditions les plus difficiles. Auto-redressants, ils sont prévus pour un équipage de 8 marins, et peuvent accueillir jusqu’à 40 passagers, avec 15 places assises et deux espaces dédiés aux civières. Réalisés en composite verre/résine est puissamment motorisées, les CTT NG disposent de deux moteurs Scania de 650 cv chacun, permettant d’atteindre la vitesse de 25 nœuds.

Ce programme avait été initialement imaginé afin de pourvoir au remplacement de l’essentiel des 40 canots tout temps de la SNSM mis en service entre 1985 et 1996. Mais l’association, confrontée à d’importants problèmes budgétaires pour renouveler sa flotte, a été contrainte de renoncer à cet objectif. A 1.3 million d’euros pièce, les CTT NG sont trop chers pour les finances de la SNSM. Le programme risque donc s’arrêter assez rapidement. Selon le contrat signé avec Sibiril, deux unités supplémentaires devraient être commandées 2018. Alors que ces options n’ont pas encore été affermies, il est fort probable que la série CTT NG n’aille pas au-delà de cinq unités.

Pour la suite, la SNSM travaille sur un nouveau concept de navire de sauvetage hauturier (NSH). Ce modèle, étudié dans le cadre du projet Flotte du Futur, devra offrir des capacités et un niveau de sécurité suffisants pour les sauvetages au large et dans les pires conditions météo, tout en étant plus compact et moins onéreux. Un vrai challenge pour lequel la SNSM a mis en compétition plusieurs cabinets d’architecture. Les lauréats devraient être désignés début 2018.

 

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