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Les chantiers STX France de Saint-Nazaire sont plus que jamais intéressés pour décrocher la commande des nouveaux navires de la SNCM. Surtout qu’une solution a été trouvée pour permettre une livraison de la tête de série au printemps 2016, conformément au souhait de l’armateur marseillais. C’était l’un des grands obstacles à la concrétisation de ce projet dans l’estuaire de la Loire. Les chantiers nazairiens connaîtront en effet, en 2016, une année exceptionnelle, avec deux grands challenges à relever : la livraison au printemps du plus grand paquebot du monde (Oasis 3/A34) à la compagnie américaine Royal Caribbean International, puis en octobre celle du nouveau navire de Brittany Ferries (I32), le premier doté d'un système innovant de propulsion au gaz naturel liquéfié réalisé dans l'Hexagone. La commande de ce grand ferry, en janvier, a d’ailleurs fini de saturer les capacités industrielles de STX France pour 2016. Dans ces conditions, il n’est pas possible de sortir la même année un troisième prototype, en l’occurrence le premier bateau de la SNCM. Même en imaginant un montage industriel très complexe, avec la réalisation de blocs dans d'autres sites, le danger serait bien trop important de voir le chantier incapable de mener trois projets majeurs de front. Aucune direction sensée ne peut prendre un tel risque. 

 

 

Partenariat avec un chantier étranger

 

 

Face à cette situation, STX France a néanmoins fait preuve d’imagination pour être en mesure, malgré tout, d'engranger la commande, qui porte sur deux navires, avec une option pour deux autres. Cette solution, nous l’avions évoquée il y a plusieurs mois, est celle d’une collaboration avec un autre chantier. Un partenaire qui serait en mesure de se charger de tout ou partie de la tête de série, Saint-Nazaire s’occupant de ses sisterships, livrables à partir de 2017. Les études de détail seraient vraisemblablement partagées, d’autant que les bureaux d’études français sont déjà mobilisés sur le A34 et le I32, sans compter le nouveau projet de paquebots de MSC Cruises, que STX France espère bien décrocher prochainement et qui apporterait lui aussi une très grosse charge de travail en ingénierie.

Le nom de ce partenaire, on ne le connait pas, mais on peut sans prendre trop de risque imaginer qu’il s’agit d’un constructeur d’Europe du nord. Les Finlandais de Turku viennent en premier à l’esprit puisqu’ils appartiennent au même groupe que Saint-Nazaire et qu’une telle collaboration s’est déjà produite en 2007. Les rôles étaient alors inversés, la moitié avant d’un ferry destiné à Tallink étant réalisée sur les bords de Loire puis transférée pour achèvement en Finlande, où l’outil industriel était alors saturé. Pour autant, Turku n’est pas la seule solution et, bien qu’ayant le même actionnaire principal que le constructeur français, les relations se sont largement distendues depuis le projet Tallink, mené à l’époque d’Aker Yards (racheté en 2008 par STX). En fait, il est tout à fait possible que Saint-Nazaire noue une alliance avec un autre chantier nord-européen.

 

 

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© SDI

Projet de nouveau navire de la SNCM (© : SDI)

 

 

L’armateur espère obtenir le feu vert de ses actionnaires le 25 février

 

 

La SNCM a, en tous cas, reçu les ultimes offres des chantiers en compétition, incluant l’Italien Fincantieri et l’Allemand  Flensburger Shiffbau-Gesellschaft (FSG). Elles seront présentées le 25 février au Conseil de surveillance de l’armement marseillais. Une réunion majeure dont l’ordre du jour comprend l’examen de la commande des nouveaux navires. Au sein de la SNCM, tous les personnels attendent le feu vert des actionnaires (Transdev, filiale de la Caisse des dépôts et de Veolia pour 66%, l’Etat pour 25% et les salariés pour 9%) permettant à la direction de signer dans la foulée une lettre d’intention avec le constructeur lauréat. Le dossier reste extrêmement politique, avec en toile de fond la survie même de la compagnie marseillaise. Alors que la problématique du remboursement de 440 millions d’euros d’aides publiques réclamé par l’Europe n’est toujours pas solutionnée, la nouvelle flotte est un élément vital du plan de redressement de l’entreprise. Sans elle, la compagnie est condamnée à la disparition. C’est pourquoi les syndicats attendent du gouvernement qu’il pèse de tout son poids pour que le Conseil de surveillance donne son aval le 25 février. Ce qui devrait être logiquement le cas, surtout qu'il n'est question que d'une lettre d'intention, qui devra par la suite être transformée en commande ferme assortie d'un montage financier. 

 

 

- Voir notre article détaillé sur les nouveaux navires de la SNCM

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