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Un chantier qui, faute de ne plus dégager d’argent sur ses contrats, n’est plus en mesure d’assurer le financement de nouvelles commandes. C’est typiquement le risque évoqué par la direction de STX France pour justifier la nécessité d’une amélioration de la compétitivité à Saint-Nazaire. L’exemple de la Finlande, qui avait été mis en avant l’an dernier, prend pleinement corps aujourd’hui, la réalité des faits venant étayer un discours patronal rejeté par une partie des syndicats du chantier français. Tout comme, d’ailleurs, la récente annonce du nouveau directeur général de MSC Cruises, qui a clairement indiqué que la commande des prochains paquebots de la compagnie pourrait très bien être confiée à l’Italien Fincantieri.

Un nouveau signe inquiétant pour la navale est donc venu récemment du nord de l'Europe. En novembre, STX Finland, qui faute de commandes a déjà été contraint d’acter la fermeture de Rauma, l’un de ses deux sites, pour concentrer l’activité à Turku, avait reconnu que le montage financier des deux ferries faisant l’objet d’une lettre d’intention signée en juillet dernier avec Scandlines n’avait pas été bouclé. Depuis, aucune solution n’a été trouvée, la situation financière de l’entreprise, qui a consommé l’essentiel de sa trésorerie après plusieurs années de déficit, n’incitant évidemment pas les banques à prêter de l’argent. Et dans ces conditions, Finvera, l’agence finlandaise de crédit à l’exportation, ne peut couvrir le financement.

 

D'autres chantiers sollicités 

 

L’armateur s’oriente donc vers d’autres chantiers européens, auxquels il a demandé de faire rapidement des offres. Scandlines a également envisagé de prendre livraison des deux navires qu’elle avait initialement commandés au chantier allemand P+S Volkwerft de Stralsund mais qu’elle avait refusé après avoir constaté qu’ils étaient bien plus lourds que prévu. Même si la compagnie germano-danoise a indiqué à la presse finlandaise qu’elle considérait la construction de nouveaux navires à Turku comme la meilleure solution, la situation financière du chantier demeure un point bloquant pour le financement du projet. Et, si cela perdure, cette affaire augure mal de l’avenir du site, qui se démène actuellement pour réaliser ses deux derniers navires en commande. Il s’agit de deux paquebots de 99.700 GT de jauge et 1250 cabines livrables à la compagnie allemande TUI Cruises en 2014 et 2015. Des bateaux que STX Finland a décrochés à un prix extrêmement bas (1.3 milliard d’euros seulement pour un prototype et son sistership), posant question quant à la rentabilité globale du projet.   

 

Concernant Scandlines, la lettre d’intention signée le 3 juillet 2013 portait sur deux navires dotés d’une propulsion au gaz naturel liquéfié livrables d’ici le printemps 2015. Destinés à renouveler les moyens de l’armement sur la ligne Rostock (Allemagne) – Gedser (Danemark), ces ferries adoptant une architecture amphidrome, c'est-à-dire avec une proue et une poupe identiques, présentaient une capacité est de 1300 passagers, 72 camions et 382 voitures. 

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