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Après de longues et difficiles négociations, le projet d’accord sur la compétitivité a été présenté hier en Comité d’entreprise par la direction de STX France. La CFDT et la CFE CGC ont signé le texte, estimant qu’il en allait de la survie du chantier nazairien et du maintien des emplois. La CGT, à l’inverse, s’y oppose, refusant la remise en cause des acquis sociaux. Quant à Force Ouvrière, malgré le recul de la direction sur certains points, comme les 20 minutes de travail supplémentaire non rémunérées par jour, le syndicat estime que les concessions patronales ne sont pas suffisantes. Par conséquent, il n’a pas apposé sa signature à l’accord et, après consultation de ses adhérents, a donné à la direction jusqu’au 6 février pour répondre favorablement à trois de ses revendications (abandon de l’annualisation du temps de travail, limitation à trois ans du gel des jours ARTP et retour aux accords de 1999 sur le versement de l’ITDR). FO n’a donc pas rejoint la CGT dans son opposition au texte, ce qui était envisagé ce matin et aurait eu pour conséquence d’empêcher l’entrée en vigueur de l’accord. Car les deux syndicats ont cumulé plus de 50% des suffrages lors des dernières élections professionnelles. Le seul soutien de la CFDT et de la CFE CGC, qui n’ont pas la majorité absolue, n’est donc pas suffisant pour appliquer l’accord si les deux autres organisations s’y opposent.

 

Les syndicats et la direction ont désormais quelques jours de sursis pour trouver une solution, avec en toile de fond une commande cruciale pour l'avenir du chantier. Il s'agit des deux nouveaux paquebots de MSC Cruises (avec deux autres en option) que Saint-Nazaire ne peut décrocher qu'en réduisant ses coûts. C'est ce qui doit être obtenu avec l'accord de compétitivité. Le Conseil d'administration de STX France, qui se réunira le 5 février pour étudier le projet MSC, en a d'ailleurs fait une condition pour autoriser la direction à baisser les prix proposés à l'armateur, sans pour autant vendre à perte. 

 

L’enjeu est également social car, si l’accord n’est pas mis en œuvre, il y aura rapidement des conséquences pour les 2000 salariés. En effet, il ne s'agit pas uniquement d'un plan de compétitivité. Le texte doit également remplacer les usages et accords d'entreprise, dénoncés fin 2013 par la direction. Avec l'idée que les salariés retrouvent l'essentiel de leur statut social, c'est-à-dire la situation antérieure moins les efforts consentis. Donc, s'il devient caduc en cas d'opposition conjointe de la CGT et de FO, dès le 1er avril, les usages tomberont, c'est-à-dire qu’un certain nombre de primes ne seront plus versées. Et, si rien ne bouge, en février 2015, le chantier en reviendra à la convention collective de la métallurgie, bien moins avantageuse pour les personnels. Sauf à ce que d'ici là, de nouvelles négociations soient ouvertes. 

 

 

D'ici lundi, nous reviendront longuement sur la situation des chantiers et la nécessité, pour STX France, de réduire ses coûts pour survivre. Nous vous invitons à nous suivre sur notre page Facebook, où nous vous préviendrons dès la mise en ligne de l'article. 

 

 

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