Le nouveau ministre du Redressement Productif doit recevoir ce lundi matin les représentants syndicaux de STX France. Une rencontre réclamée depuis plusieurs semaines par les délégués du personnel, très inquiets de la situation aux chantiers navals de Saint-Nazaire. Ces derniers font, en effet, face à un gigantesque creux de charge qui pourrait se traduire, d'ici le printemps 2013, par la destruction de milliers d'emplois dans la région nazairienne. De cette rencontre avec Arnaud Montebourg, les syndicats attendent des engagements et des réponses claires à leurs questions. Ils souhaitent, notamment, connaître les modalités selon lesquelles la future banque publique d'investissement, que le nouveau gouvernement va lancer, pourra répondre à la problématique du financement des projets de navires. Ils attendent, aussi, de connaître la position de l'Etat, actionnaire à 33.34% de STX France, quant à la mise en place d'une véritable stratégie pour le maintien et le développement de la construction navale. Considérant que l'actionnaire principal de l'entreprise, STX Europe (détenu par le groupe sud-coréen STX Shipbuilding) n'est pas à la hauteur, certains, comme Force Ouvrière, demandent que l'Etat prenne une participation majoritaire dans le capital. Les prochains mois seront cruciaux Pour mémoire, le dernier gros paquebot actuellement en construction à Saint-Nazaire, le futur MSC Preziosa, sera livré en mars 2013. Il sera suivi quelques semaines plus tard par un petit paquebot de luxe de 251 cabines, l'Europa 2. Puis il ne restera plus à STX France que deux unités militaires, les bâtiments de projection et de commandement destinés à la Russie. Bien que seulement livrables en 2014 et 2015, ces BPC, qui représentent une charge limitée pour le chantier, sont déjà en pleine phase d'usinage. Tant et si bien que, si la situation ne s'améliore pas, d'ici décembre ou janvier, les ateliers de fabrication seront arrêtés, 800 personnes n'ayant alors plus de travail. Une situation qui gagnera ensuite, progressivement, tous les secteurs de production de l'entreprise. Quant aux bureaux d'études, ils sont déjà dans une situation très difficile, faute de nouveaux contrats. C'est pourquoi il est vital pour Saint-Nazaire, dans les prochains mois, d'engranger au moins une commande afin de relancer au plus vite la machine.
STX France : Les syndicats reçus par Arnaud Montebourg
Par
Vincent Groizeleau
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09/06/2012

© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU