La montée en puissance de la fabrication de navires se poursuit à Saint-Nazaire, qui livrera à partir de 2018 deux paquebots par an. Dans cette perspective, un mécano industriel complexe est en train de se mettre en place afin d’optimiser l’outil de production, qui arrivera vite au maximum de ses capacités. Comme la direction de STX France l’avait indiqué l’an dernier, la réalisation de certaines structures est sous-traitée à d’autres chantiers. C’est le cas actuellement avec 8 blocs confiés au Polonais Crist de Gdansk, qui débute les travaux d’usinage cette semaine. Ces blocs accueilleront les machines du G34, le premier des deux paquebots du type Meraviglia + (177.100 GT, 2444 cabines), dont la livraison est prévue fin 2019 et qui seront chacun constitués de plus de 50 blocs.
Une collection de paquebots
Pour mémoire, alors que le MSC Meraviglia (E34, 167.600 GT, 2246 cabines), livrable fin mai, est en achèvement à flot et que le Symphony of the Seas (B34, 227.000 GT, 2750 cabines, livraison au printemps 2018) est en cours d’assemblage dans la forme B, la construction des futurs Celebrity Edge (J34, 117.000 GT, 1450 cabines, fin 2018) et MSC Bellissima (F34, 167.600 GT, 2246 cabines, début 2019) a déjà débuté, les premiers panneaux du second ayant rejoint l’atelier de pré-montage en avance de phase afin de lisser la charge. Car les bateaux vont s’enchainer très rapidement ensuite. Trois sisterships du Celebrity Edge (K34, L34, M34) sont à livrer en 2020, 2021 et 2022, alors que les deux Meraviglia + (G34 et H34) sortiront en 2019 et 2020. S’y ajoutera pour 2021 le C34, un modèle agrandi de l’Harmony of the Seas et du Symphony of the Seas. Puis viendra le premier des quatre géants de la classe World de MSC Cruises (200.000 GT, 2750), avec un achèvement prévu en 2022. Et entre deux navires, il faut aussi caser d’autres projets, à commencer par les sous-stations électriques produites par la nouvelle usine Anemos.
D’importants investissements pour accroître les capacités
Pour réaliser ce carnet de commandes considérable, caractérisé en particulier par de nombreux paquebots géants, STX France a déjà fortement accru ses capacités de production, et continue de s’étendre. L’ancienne forme Jean Bart, qui jouxte la double forme de construction, a par exemple été comblée afin d’offrir des surfaces supplémentaires. L’aire de pré-montage va également être agrandie avec le dévoiement du boulevard des apprentis, qui permettra de gagner environ 130 mètres en profondeur. Les travaux vont débuter prochainement en vue d’une livraison fin 2018. Cela permettra à STX France de conserver un maximum de charge à Saint-Nazaire pour la fabrication des coques. Toutefois, même avec ces investissements, la sous-traitance d’une petite partie des blocs dans des chantiers étrangers semble inévitable. Ce qui, au demeurant, n’est pas une nouveauté puisque cela s’est déjà produit par le passé. La nouveauté est que sans l’optimisation de son outil, avec par exemple le nouveau portique, l’accentuation du pré-armement et l’agrandissement à venir de certains ateliers, le chantier n’aurait jamais été capable d’en faire autant localement.