C’est au tour de la compagnie estonienne Tallink de se lancer dans la propulsion au gaz naturel liquéfié. L’armement a annoncé hier avoir signé une lettre d’intention avec le chantier finlandais Meyer Turku pour la réalisation d’un grand ferry doté de moteurs fonctionnant au GNL. D’un coût de 230 millions d’euros, ce navire mesurera 212 mètres de long et présentera une jauge de 49.000 GT. Capable de transporter 2800 passagers, il sera exploité sur la ligne Tallin-Helsinki, les deux ports étant équipés pour le ravitaillement en GNL. La livraison de ce ferry est prévue début 2017.

Vue du futur ferry de Tallink propulsé au GNL (© MEYER TURKU)
Il s’agit d’une très bonne nouvelle pour le chantier de Turku, qui complète son carnet de commandes, comprenant trois paquebots de 99.500 GT et 1250 cabines livrables à la compagnie allemande TUI Cruises en 2015, 2016 et 2017. Mais, surtout, le constructeur finlandais, repris par le groupe allemand Meyer Werft cet été, renoue avec les ferries. Un marché qui était pour lui considérable dans les années 2000 avant de s’effacer progressivement. Le renforcement de la règlementation sur les émissions polluantes dans le nord de l’Europe et la montée en puissance des propulsions au GNL lui offre de nouvelles perspectives sur ce segment d’activité. Le dernier ferry que Turku a livré fut, d’ailleurs, le premier grand navire de ce type utilisant le gaz comme combustible (avec des moteurs hybrides fonctionnant aussi bien au GNL qu’au carburant classique). Il s’agit du Viking Grace, mis en service début 2012 par la compagnie finlandaise Viking Line et qui, avec ses 212 mètres de long et 57.000 GT de jauge, demeure à ce jour plus gros ferry doté d’une propulsion au gaz.

Le Viking Grace (© VIKING LINE)
Le fait que Tallink passe lui aussi à cette technologie peut, au-delà d’un premier navire, déboucher sur d’autres projets. La compagnie estonienne arme en effet 18 ferries, dont six ont été livrés par les chantiers finlandais entre 2002 et 2009. Une flotte intégralement exploitée en mer Baltique, qui fait partie des zones concernées par le durcissement de la règlementation sur les émissions de soufre.