C’est une stratégie à l’horizon 2020 qui a été présentée aux actionnaires de Vard, la filiale norvégienne du groupe italien Fincantieri. Victime, comme tous les autres chantiers de la région, du très fort ralentissement du marché offshore, Vard doit faire le dos rond pour laisser passer la tempête. En 2015, seuls 6 navires lui ont été commandés (15 en 2014), pour un montant de 3.5 milliards de couronnes (380 millions d’euros) contre 9.45 (1.02 milliards d’euros) l’année précédente.
Vard a néanmoins l’avantage d’avoir un actionnaire stable qui le soutient, et qui lui permet de se projeter dans l’avenir. C’est ce que le nouveau business plan, présenté il y a quelques jours, est en train d’organiser. « Il s’agit de réduire notre dépendance au marché de l’offshore, de préserver notre expertise et nos employés et d’utiliser nos chantiers jusqu’à la reprise du marché de l’offshore », détaille le rapport.
Nouveaux marchés et spécialisation des sites
Vard entend donc désormais travailler sur de nouveaux segments, comme les navires de croisière d'expédition, à l’image du récent projet de Ponant, mais aussi l’éolien offshore, l’oil&gas au Moyen-Orient ou encore les bateaux de pêche et ceux destinés à l’aquaculture. Dans un objectif de rationalisation des coûts, le groupe va spécialiser ses différents sites : Bratvaag, Langsten et Soviknes se consacreront au segment offshore et navires spécialisés (à l’image du navire de construction de Solstad actuellement en réalisation et plus grosse unité produite par Vard), Aukra sera dédié à l’aquaculture, Brevik aux « nouvelles opportunités » ; les chantiers roumains de Tulcea et Braila vont être développés davantage pour optimiser la production de coques et de navires peu complexes. Par ailleurs, Fincantieri, dont les sites italiens sont saturés avec les commandes dans la croisière, doit transférer la construction de blocs de paquebots à Tulcea, en Roumanie. Le site brésilien de Niteroy devrait quant à lui cesser la construction neuve, alors que celui de Promar sera adapté pour faire face à son plan de charge.

Spécialisation des sites du groupe (© VARD)

Le Skandi Paraty de DOF, récemment livré par le chantier de Niteroi (© VARD)
Le groupe norvégien ne s’attend pas à de bons résultats en 2016, le chiffre d’affaires ne devant pas remonter avant 2020. L’objectif à cette date est de retrouver le cap des 12 à 13 milliards de couronnes (1.3 à 1.4 milliards d’euros).

Construction de blocs pour Fincantieri sur le site de Tulcea ( © VARD)