A Lyon, lors du sommet franco-italien, le Président de la République, E.Macron a annoncé avoir trouvé un terrain d'entente avec les italiens pour la répartition du capital de notre chantier naval.
Il était temps... après des mois et des mois d'incertitudes pour l'entreprise et ses salariés, dans un feuilleton à rebondissements, dont le dernier, justement, était la "nationalisation" parce qu'aucun accord n'avait pu être trouvé à temps !
Finalement, Fincantieri sera bien majoritaire à hauteur de 51%. Mais cette courte majorité de 1% sera un "prêt" de l'Etat français au camp italien, puisque, en réalité, chaque "camp" possédera, à stricte égalité, la moitié des parts.
Un accord qui se traduit par un pacte d'actionnaires d'une durée de 12 ans durant laquelle l'Etat français pourrait "annuler" son prêt, remettant tout le monde à égalité, voire renationaliser les chantiers si Fincantieri ne tenait pas ses engagements.
Des engagements demandés par la CFDT et obtenus précédemment, qui garantissent nos emplois, le maintien de secteurs clés dans les bureaux d'études, la protection de nos savoir-faire, le non-transfert d'activités vers l'Italie, la poursuite des investissements et des développements dans la diversification.
C'est finalement un montage "astucieux" sur le papier mais qui nécessitera, dans la réalité, une vigilance accrue sur la gouvernance de l'entreprise. Alors le rôle des représentants des salariés au Conseil d'Administration sera essentiel !
D'un côté pour s'assurer que Fincantieri respecte bien ses engagements, de l'autre côté, pour imposer la mise en oeuvre, si nécessaire, des clauses de sauvegarde par l'Etat !
Et nous demanderons donc, bien évidemment et une fois de plus, à avoir accès au contenu de ce nouveau pacte d'actionnaires.
D'où l'importance, comme la CFDT l'avait appelé de ses voeux, que les salariés et les entreprises locales (même à 5 ou 6 %) entrent au capital pour un actionnariat que nous avions qualifié de "citoyen". Parce que nous aurons toujours, les uns ou les autres, notre mot à dire sur nos emplois, nos entreprises et leur avenir pour le territoire.
Par ailleurs, avec l'entrée de Naval Group (ex DCNS) au capital, c'est aussi une consolidation de la construction navale militaire européenne qui se dessine et nous espérons bien en être partie prenante en n'étant pas seulement un simple site de production !
Pour la CFDT, même si nous savons que ce ne sera pas toujours facile avec les italiens, nous pensons que nous sommes capables, ensemble, de construire un avenir commun !...
Communiqué de la CFDT, 27/09/17