L’inclinaison se fait de plus en plus forte, l’eau commence à lécher le cockpit, puis le recouvre complètement. A l’intérieur du bateau, les occupants, casqués et harnachés, ont durant quelques secondes la tête en bas, avec derrière les vitres une vue sous-marine. Etonnante sensation que ce chavirement provoqué, mouvement qui s’achève avec le redressement de la pilotine qui, après avoir réalisé un tour complet sur elle-même, revient dans sa position initiale.
Le 16 juin, le chantier Sibiril Technologies de Carantec a procédé au test de retournement de la nouvelle pilotine havraise, la Saint Nicolas, qui sera livrée en juillet. Si les essais de retournement de ce type de vedettes, conçues pour être auto-redressantes, sont habituels, ce qui l’est moins c’est d’embarquer pour l’occasion de personnes à bord. Il y avait là François Jouaillec, patron de Sibiril Technologies, ainsi que deux responsables de la station de pilotage du Havre. L’occasion de réaliser une vidéo permettant d’apprécier un retournement vu de l’intérieur. « Ca s’est très bien passé. L’objectif de cette manœuvre était de voir comment ça se passait réellement et comment on ressentait, depuis l’intérieur, un retournement. C’est assez impressionnant mais, en fait, c’est plutôt doux. Il n’y a pas de choc violent et les mouvements sont assez souples », explique-t-on chez Sibiril Technologies.

La pilotine Saint Nicolas (© SIBIRIL TECHNOLOGIES)
Après pratiquement un an de construction, la nouvelle pilotine havraise, commandée début 2013, devrait réaliser ses essais en mer mi-juillet et rejoindre dans la foulée l’estuaire de la Seine.
Du type ORC 155, un design développé par Pantocarene, la Saint Nicolas mesure 16.2 mètres de long (hors tout) pour 4.8 mètres de large, avec un tirant d’eau de 1.4 mètres et un déplacement de 19 tonnes. Dotée de deux moteurs diesels MAN de 360 kW et deux lignes d’arbres, elle est conçue pour atteindre la vitesse de 25 nœuds. Mise en œuvre par deux marins, elle pourra transporter jusqu’à 8 pilotes.