Les chantiers italiens Fincantieri de Muggiano (La Spezia) ont procédé hier à la mise à flot du Rossita. Commandé en 2008, ce navire sera chargé de transporter les déchets radioactifs provenant des anciens sous-marins et bâtiments de surface hérités de l'époque soviétique. Ainsi, dans le cadre des programmes de démantèlement, le Rossita chargera les déchets dans les bases navales de la péninsule de Kola et de la mer Blanche. Il les acheminera ensuite vers le port de Mourmansk. De là, les déchets seront transférés vers la baie de Sayda, où l'Allemagne finance, pour 300 millions d'euros, la construction d'un centre de stockage et de traitement.
Long de 84 mètres pour une largeur de 14 mètres et un tirant d'eau de 6.2 mètres, le navire construit par Fincantieri pourra transporter une cargaison de 640 tonnes. Capable d'atteindre la vitesse de 12 noeuds, sont autonomie est de 3000 nautiques. Livrable en 2011, le Rossita sera exploité par la compagnie Atomflot, dont les opérations seront supervisées par Rosatom, l'équivalent russe de l'agence de sûreté nucléaire. Faisant appel à des technologies de pointe et une règlementation très stricte compte tenu des chargements qu'il sera amené à transporter, le navire dispose d'une double coque et d'espaces confinés pour accueillir les déchets. La propulsion est, quant à elle, divisée en deux zones séparées par des porte étanches.
(© : MER ET MARINE)
250 bâtiments et 900 réacteurs construits en 40 ans
Le Rossita, d'un coût de 70 millions d'euros, est construit dans le cadre d'accords internationaux visant à traiter la menace représentée par les anciens sous-marins nucléaires soviétiques que la Russie n'a pas les moyens de démanteler seule. En 2002, lors du sommet de Kananaskis, au Canada, les membres du G8 avaient lancé le programme « 10 + 10 / 10 », soit une enveloppe de 20 milliards de dollars sur 10 ans destinée à assurer le retraitement de dizaines de bâtiments russes à propulsion nucléaire. L'image des vieux sous-marins atomiques, laissés à l'abandon dans les ports russes, notamment dans la région de Mourmansk, avaient en effet fortement ému l'opinion publique. Dans le cadre du programme, l'Italie s'était engagé à investir 360 millions d'euros (126 ont été jusqu'ici dépensés).
De la fin des années 50 au début des années 90, l'ex-URSS a construit quelques 250 bâtiments à propulsion nucléaire, soit environ 900 réacteurs embarqués, essentiellement sur des sous-marins. Plusieurs navires de surface sont également concernés, comme l'ex-croiseur Kirov.
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Fincantieri lance un navire de transport de déchets nucléaires
Le Rossita avant sa mise à flot © FINCANTIERI
Publié le 16/12/2010 par Vincent Groizeleau
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