Malgré l'appel à la reprise du travail, les responsables de CGT du port autonome de Marseille n'ont pas été entendus vendredi. Les agents du PAM, réunis en assemblée générale, ont décidé de poursuivre le mouvement de grève débuté le 14 mars. Ils revendiquent toujours de pouvoir assurer le branchement, le débranchement et la maintenance des bras du futur terminal méthanier de Fos Cavaou, refusant que ces opérations soient effectuées par les personnels de Gaz de France. Si le retour à la normale a été constaté sur les terminaux marchandises, le secteur pétrole reste paralysé. Les installations de Fos et Lavera sont totalement bloquées. Vendredi, quelques 20 pétroliers, 16 chimiquiers, 5 méthaniers et 2 barges s'entassaient sur rade, dans l'attente de pouvoir accéder aux infrastructures. « Si la direction générale peut comprendre les inquiétudes du personnel face à des projets de développement qui ne menacent cependant en rien leur emploi, elle rappelle que ce développement profite à l'ensemble de l'économie régionale avec la perspective de 7 000 nouveaux emplois et plus de 20 millions de tonnes de trafics portuaires supplémentaires », indique le PAM, qui s'était fixé pour objectif, en 2007, de maintenir la paix sociale afin d'en finir avec la mauvaise réputation du port auprès de ses clients. Gaz de France, de son côté, reste inflexible sur la question des manutentions sur son futur terminal. Depuis quarante ans, le groupe, responsable juridiquement du bon déroulement des opérations, opère lui-même l'ensemble des équipements de ses terminaux méthaniers, en raison de la technicité et de la dangerosité du produit traité.
Les raffineries commencent à tourner au ralenti
Mardi dernier, face à au refus catégorique de GDF, appuyé par la préfecture et la direction du port, la CGT avait accepté un protocole de sortie de crise. Le texte, qui prévoyait la création d'une charte de l'emploi public sur le port, a néanmoins été jugée insuffisant par sa base.
Hier, au onzième jour de grève, les conséquences économiques commençaient à se faire sentir, notamment pour le complexe pétrochimique de l'Etang de Berre. Faute d'approvisionnements, trois raffineries ont été contraintes de réduire leur activité de moitié et, si le conflit perdure, plusieurs chaînes de production pourraient s'arrêter d'ici la fin de la semaine. Si une pénurie d'essence à la pompe n'est pas encore d'actualité, le fonctionnement de l'ensemble Fos-Berre est un problème épineux pour les autorités. Avec un trafic total de plus de 64 millions de tonnes par an, le port de Marseille est en effet le deuxième port pétrolier européen. Il assure à lui seul plus de 40% de la consommation française de pétrole. Cette crise démontre d'ailleurs, au passage, la fragilité de l'économie hexagonale face à une rupture des approvisionnements, par exemple en cas de conflit majeur dans le nord de l'Océan indien.
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Marseille : La grève continue et les conséquences économiques se font sentir
Les terminaux hydrocarbures sont totalement paralysés © PORT AUTONOME DE MARSEILLE
Publié le 25/03/2007 par Vincent Groizeleau
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