Après s'être attachée aux ports de pêche et au marché des produits de la mer, la troisième édition des Rendez-Vous de la Mer, qui s'est tenue récemment à Nantes, était consacrée au développement durable. Créé par PricewaterhouseCoopers, ce colloque avait pour but de démontrer que le tissu économique pouvait faire d'une contrainte un atout : « Le développement durable s'impose au quotidien pour les entreprises et les ports de commerce ont leur rôle à jouer. Ils doivent profiter des contraintes environnementales pour développer de nouveaux trafics à forte valeur ajoutée et de nouveaux emplois. C'est le cas par exemple des engrais, avec des produits beaucoup plus fins en fonction des sols », explique Romuald Lacoste, de l'Institut Supérieur d'Economie Maritime (ISEMAR). Le port autonome de Nantes Saint-Nazaire suit cette tendance de très près : « Nous avons dans notre projet d'entreprise un management environnemental avec un objectif de classification ISO 14000. On peut également citer la mise en oeuvre de nouvelles techniques pour arrêter le dragage à Nantes, le projet d'autoroute de la mer transgasgogne ou encore le développement des trafics liés au recyclage », souligne François Marendet. Le directeur général du PANSN déplore, néanmoins, un certain manque de cohérence entre de grandes options et les réactions locales de défense des territoires : « On ne peut pas à la fois vouloir diminuer la part du mode routier, qui va nécessiter des bateaux et des infrastructures, et dans le même temps refuser que l'espace portuaire s'accroisse ».
Les retombées économiques du développement durable
De nombreuses entreprises de l'Ouest bénéficient, également, des retombées du développement durable. Ainsi, l'usine de Kervellin, à Cléguer, récycle depuis cinq ans les coquilles d'huîtres : « Nous avons mis au point un procédé pour traiter les déchets ostréicoles du Morbihan, qui posent un sérieux problème aux professionnels de la filière », explique Martine Le Lu, gérante de cette micro-entreprise de neuf salariés. Une fois isolée, la partie propre de la coquille sert à remplacer un carbonate de calcium non renouvelable, utilisé dans la peinture du marquage routier. Autre exemple, celui de Olmix, qui utilise les argiles ainsi que les algues vertes proliférant dans le nord de la Bretagne. Ces éléments naturels constituent des alternatives à certains produits controversés dans l'alimentation animale, la fertilisation et l'industrie cosmétique. Egalement présent aux Rendez-Vous de la Mer, Hydrohelix Energies qui porte, avec un groupe d'industriels finistériens, le projet Marenergie, visant à réaliser une centrale hydrolienne d'une puissance de 1 MW. « Dans un contexte de raréfaction du pétrole, la mer constitue une ressource énergétique directement exploitable », souligne Hervé Majastre, d'Hydrohelix.
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Nantes : Le développement durable au coeur des Rendez-Vous de la Mer
Image virtuelle d'une installation de cinq hydroliennes © HYDROHELIX ENERGIES
Publié le 24/06/2007 par Vincent Groizeleau
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