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Le leader mondial de l'industrie de la croisière a terminé le premier trimestre dans le rouge. Carnival Corporation affiche, ainsi, 139 millions de dollars de pertes. Ce résultat négatif est le résultat des coûts engendrés par la catastrophe du Costa Concordia, paquebot de sa filiale italienne Costa Croisières, qui a fait naufrage le 13 janvier sur l'île du Giglio, en Toscane. Pour faire face à cet accident, le groupe américain a notamment souscrit une assurance récupérable de 515 millions de dollars, qui correspond à la valeur du Concordia. Côté chiffre d'affaires, on notera que l'ensemble des flottes de Carnival Corporation, qui aligne une centaine de paquebots, a généré 3.6 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année, soit 200 millions de dollars de plus qu'au premier trimestre 2011. L'impact du naufrage du Concordia sur le groupe Le naufrage du Costa Concordia, très médiatisé, a évidemment eu un impact sur les ventes de la compagnie italienne, mais aussi sur l'industrie de la croisière en général. D'après Carnival, en dehors de Costa, le taux d'occupation actuel des navires de ses autres filiales est inférieur de 3% à celui de la même période l'an passé. En revanche, le prix moyen des traversées est aujourd'hui légèrement plus élevé que début 2011. Côté réservations, toujours en dehors de Costa, l'impact a été important. Entre la mi-janvier et le 26 février, la chute a été de près de 10%, mais la situation s'améliore progressivement, indique Carnival Corp. Le groupe précise que c'est sa filiale américaine Carnival Cruise Lines qui a été la moins impactée. Bien qu'elle exploite les mêmes navires de Costa, CCL a poursuivi sa progression et est actuellement la marque la plus performante du groupe. Concernant Costa, le Concordia s'est, sans surprise, révélé irrécupérable et a été déclaré comme perte totale par les assurances. On attend désormais l'attribution du contrat d'enlèvement de l'épave, un chantier qui devrait durer 10 à 12 mois et dont le lauréat sera connu fin mars/début avril. Il conviendra également de voir le résultat des procès initiés aux Etats-Unis par des survivants et familles de victimes contre la compagnie italienne et sa maison-mère. Une facture très salée et une flotte réduite pour Costa Côté chiffres, Carnival estime que Costa affichera aux alentours de 100 millions de dollars de pertes en 2012, alors que le groupe tablait avant l'accident sur un bénéfice de 400 millions de dollars. Il faut dire qu'en dehors des frais générés par le naufrage, la perte du Concordia se traduit par un manque à gagner en termes d'exploitation. Après avoir vendu le Costa Marina l'an dernier, la compagnie va, de plus, se séparer du Costa Allegra, qui ne sera pas réparé après l'incendie survenu le 27 février dernier au large des Seychelles. Même si l'entrée en flotte du Costa Fascinosa, au mois de mai, permettra de compenser partiellement la perte du Concordia, un navire récent entré en service en 2006, Costa Croisières va, au final, se retrouver avec une flotte réduite de deux navires par rapport à 2011. Et il faudra attendre octobre 2014 pour qu'un nouveau paquebot, le premier géant de 132.000 tonneaux et 4928 passagers de Costa, rejoigne la flotte et permette un nouvel accroissement de capacité. En attendant, la compagnie doit redorer son blason et remonter la pente. Les chutes de réservations ont été importantes, peut-être d'ailleurs pas tant en raison d'une peur des clients d'embarquer sur les paquebots, même si les évènements ont eu sans nul doute un impact sur les primo-navigants, mais en raison de l'absence quasi-totale d'action marketing depuis le naufrage. En Italie et en Allemagne, la situation continue d'être très difficile pour Costa. En revanche, une reprise est constatée sur les marchés français et espagnol. Micky Arison demeure confiant dans le redressement de Costa Depuis le 13 janvier, certains spécialistes s'inquiétaient quant à l'avenir de la compagnie italienne, fondée en 1948 et reprise en 1996 par Carnival. Devant une telle catastrophe, unique dans l'histoire de la croisière moderne, le groupe a, logiquement, étudié toutes les possibilités, y compris, probablement, la fin de la marque. Deux mois après le naufrage, le spectre d'une disparition de Costa s'est néanmoins éloigné. A l'occasion de la publication des résultats du groupe, Micky Arison, président de Carnival Corporation, a affirmé sa confiance dans la compagnie, la crédibilité de la marque et la capacité de Costa à résister à ce coup dur. « La compagnie est résiliente et nous allons continuer de travailler dans cette période de challenge. Nous avons toute confiance dans le fait que nous restaurerons la confiance des clients dans Costa et l'excellente réputation que l'équipe de management de Costa a construite dans une organisation dont l'héritage italien est enraciné dans plus de 60 ans d'histoire ».

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