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Plus de peur que de mal mais tout de même une grosse frayeur et un accident qui aurait pu avoir des conséquences bien plus graves. Le paquebot Celestyal Crystal et le chimiquier STI Pimlico sont entrés en collision dans la nuit de vendredi à samedi. Les deux navires se trouvaient dans le détroit des Dardanelles, le premier faisant route vers Istanbul et le second se dirigeant vers Malte. Pour une raison encore inconnue, le Celestyal Crystal a éperonné vers 1h30 du matin le STI Pimlico. Par chance, aucune victime n’est à déplorer, seules trois personnes (deux des 382 membres d’équipage et l’un des 853 passagers du paquebot) ayant été légèrement blessées suite à la collision.

 

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© DR

Le STI Pimlico après l'accident (© : DR) 

 

Les dégâts sont en revanche importants, surtout sur le chimiquier, dont le bordé bâbord a été défoncé en son centre par l’étrave et le bulbe du paquebot. Des remorqueurs turcs sont rapidement intervenus afin de prévenir une éventuelle pollution et surtout arroser la coque du STI Pimlico afin d’éviter tout départ de feu ou échauffement et, de là, tout risque d’explosion. Car le navire, en provenance de Russie, transporte en effet une cargaison de naphta, un hydrocarbure issu du raffinage, très inflammable et dont les vapeurs sont toxiques. D'après les media turcs, une cuve contenant 2680 tonnes de naphta a été percée, 1500 tonnes de ce produit s'étant déversées dans la mer avant de se disperser. Le reste va être extrait. 

Alors que le STI Pimlico est toujours sous étroite surveillance, le Celestyal Crystal, pour sa part, souffre de dommages à sa proue. A priori rien de bien grave, du moins en apparence, la tôle n’étant même pas enfoncée jusqu’à la cloison d’abordage. Toutefois, le bulbe et la structure du navire risquent d'avoir souffert du choc. Dans tous les cas, des inspections et réparations doivent être entreprises. On ne sait pas encore combien de temps le Celestyal Crystal sera immobilisé, la croisière en cours ayant été évidemment annulée. 

 

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Le Celestyal Crystal après l'accident (© : DR) 

 

Suite à l’accident, les deux navires se sont mis à l’ancre. Les 853 passagers du Celestyal Crystal ont été débarqués par des navettes maritimes et conduits à Gallipoli. Ils ont été pris en charge par l’armateur du paquebot, la compagnie Celestyal Cruises (filiale du groupe chypriote Louis), qui leur a réservé des transports, hôtels et excursions pour la suite de leur voyage à Istanbul et Izmir. Ils auront également la possibilité de poursuivre leur croisière sur d’autres navires de la flotte, le Celestyal Odyssey et le Celestyal Olympia, qui effectuent des croisières de trois à quatre jours au départ de Lavrio, près d’Athènes. C’est de ce port que le Celestyal Crystal avait appareillé vendredi pour une croisière d’une semaine  vers la Turquie et les îles grecques.

Long de 162 mètres pour une largeur de 24 mètres, cet ancien ferry, livré en 1980 par le chantier finlandais de Turku, a été totalement reconstruit comme navire de croisière en 1990. Battant pavillon maltais, il a été repris en 2007 par le groupe Louis. Pendant la période estivale, le Celestyal Crystal (ex-Louis Cristal) fréquente chaque semaine les détroits turcs.

 

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© FABIEN MONTREUIL

Le STI Pimlico (© : FABIEN MONTREUIL) 

 

Le STI Pimlico, pour sa part, est sorti en juillet 2004 du chantier sud-coréen Hyundai Mipo. Long de 182 mètres pour une largeur de 27 mètres, ce chimiquier moderne, classé par le DNV et doté d’une coque renforcée (Ice 1A), ce qui est aussi le cas du Celestyal Crystal, appartient à des intérêts allemands et est généré par la société monégasque Scorpio Shipmanagement.   Il est immatriculé aux îles Marshall.

L’enquête devra déterminer les causes de cet accident et s’il y a eu une erreur humaine ou une avarie (barre ou machines) sur l’un des navires, notamment le paquebot. Cela, alors que l’abordage s’est apparemment produit dans l’une des parties les plus délicates des Dardanelles, au nord du passage de Canakkale, se présentant sous la forme d’un coude qui impose, dans une zone très resserrée, un changement de route quasiment à angle droit.

Cet accident, qui par chance se termine bien, illustre en tous cas les dangers de la navigation dans ce détroit très fréquenté emprunté par les navires (dont de très nombreux tankers) reliant la mer Noire et la Méditerranée. 

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