Filiale du groupe américain Carnival Corporation, la compagnie italienne Costa Croisières a passé commande cet été, au chantier finlandais Meyer Turku, de deux paquebots géants de 337 mètres, 183.200 GT de jauge et 2605 cabines. Des navires dotés d’une propulsion au gaz naturel liquéfié et dont la livraison est prévue en 2019 et 2020. Le contrat est, en outre, assorti d’une option pour la construction de trois unités supplémentaires. En dehors de ce programme colossal, connu sous le nom d’Excellence, un autre projet pourrait selon certaines sources voir le jour, cette fois en Italie.
La fameuse commande de Carnival attendue par Fincantieri
Fincantieri, qui a réalisé la quasi-intégralité des navires de Costa, n’aurait donc pas perdu son client, qui travaillerait en secret sur une deuxième série de paquebots de nouvelle génération. Interrogé sur un éventuel second programme de constructions neuves en Italie, le siège de Costa, qui prévoit de faire des « annonces majeures » le mois prochain, ne confirme pas l’information. Mais sa réponse est intéressante : « Carnival a annoncé un accord avec Fincantieri pour 5 autres navires mais à ce jour, Costa Croisières n'a rien de plus à préciser sur le sujet ». La compagnie évoque donc le fameux accord annoncé en mars dernier par sa maison-mère et que Fincantieri a indiqué récemment compter transformer en commande d’ici la fin de l’année. Il s’agit, pour mémoire, de réaliser cinq nouveaux paquebots (et des options) pour plusieurs filiales de Carnival Corporation, avec des livraisons prévues entre 2019 et 2022. Depuis l’annonce, le groupe américain comme les chantiers n’ont pas précisé les compagnies qui bénéficieraient de ces nouvelles unités. Selon les informations - non confirmées donc - de sources italiennes généralement bien informées, les navires seraient, en fait, destinés à Costa Croisières, Princess Cruises et Holland America Line.
Besoin de renouvellement et de croissance
Une hypothèse qui n’est pas incohérente pour Princess et HAL puisque les deux compagnies, malgré les constructions en cours (dont le Koningsdam et un sistership - 99.500 GT, 1330 cabines - pour 2016 et 2018 chez HAL), doivent poursuivre le remplacement de leurs unités les plus anciennes. Princess Cruises est en outre engagée dans un important plan de développement en Chine, où elle basera son prochain paquebot, le Majestic Princess (143.000 GT, 3560 passagers), livrable par le chantier Fincantieri de Monfalcone au printemps 2017. Quant à Costa, elle peut aussi avoir besoin d’une nouvelle série de navires pour poursuivre le renouvellement de sa flotte et, là aussi, assurer sa croissance en Chine. Pionnière sur ce marché, où elle a été la première à baser un paquebot il y a 10 ans, la compagnie italienne va, en effet, devoir faire face à une forte concurrence des autres armateurs occidentaux, renforcée par le fait que certains ont décidé de positionner en Asie des unités neuves et très innovantes.
Développer la Chine et consolider les autres marchés
Pour l’heure, Costa exploite en Chine trois navires, les Costa Victoria (1996), Costa Atlantica (2000) et Costa Serena (2007), auxquels s’ajoutera l’an prochain le Costa Fortuna (2003). Il faudra donc songer au remplacement du plus ancien à la fin de la décennie et, concomitamment, assurer la poursuite de la croissance en Chine tout en procédant au renouvellement du reste de la flotte pour se maintenir sur les autres marchés, à commencer par l’Europe. Les cinq Excellence doivent répondre à cette problématique, mais ils ne seront sans doute pas suffisants pour couvrir tous les besoins, d’autant qu’il n’est pas encore acquis que le GNL sera disponible dans toutes les zones où la compagnie opère.
Un autre projet pour CCL ?
On notera, enfin, que si la commande des cinq navires est bien destinée à Costa, Princess et HAL, cela signifiera qu’un autre projet est sans doute à l’étude pour Carnival Cruise Lines, qui va également avoir besoin de nouveaux bateaux après la livraison par Fincantieri des deux Vista (133.500 GT, 1967 cabines) en mai 2016 et au printemps 2018. A moins qu’une nouvelle fois les designs soient mutualisés entre les différentes filiales du groupe américain et que CCL récupère certaines options au contrat qui va être signé.