Quatrième épisode de notre voyage à travers la Patagonie. La nuit est profonde. Elle enveloppe le Stella Australis qui cherche sa route à travers les canaux bordés de falaises. Jusqu'à son arrêt au cœur du fjord Agostini, dans l’archipel de la Terre de Feu, où il s'ancre bruyamment. Il s’agit des retrouvailles avec la cordillère Darwin, un temps délaissée pour rejoindre l’île Carlos III.
Autour du navire, impossible de distinguer autre chose que les ombres chinoises des montagnes acérées qui l’encercle. La nuit, en dehors des animations et conférences organisées à bord, l’une des activités favorites des passagers consiste à se mettre en quête de la fameuse Croix du Sud. L’occasion de l’apercevoir n’est évidemment pas courante pour les habitants de l’hémisphère Nord, alors autant ne pas se priver d’une telle chance surtout lorsque Victor est là pour indiquer les bonnes étoiles à ceux qui se lancent dans des pronostics plus ou moins fiables.
Guide-conférencier, notamment chargé de la formation des guides, Victor embarque lors de certains affrètements du Stella Australis par des tour opérateurs tricolores. Il parle un français impeccable et est une source d’informations inépuisable. Cet habitant de Punta Arenas est chez lui en Terre de Feu, il en connaît tous les aspects, l’esprit qui y règne et ne se lasse jamais de contempler l’un de ces glaciers qu’il connaît pourtant si bien. A chaque nouveau moment passé avec un glacier, il rend visite à un ami qu’il affectionne. Ces glaciers, les a apprivoisés, il les voit évoluer. Il les aime et sait en faire profiter son auditoire.
Les deux journées qui commencent sont entièrement tournées vers les glaciers, dont la découverte promet de belles surprises et leur lot d’émotions.

Le guide-conférencier Victor sait parler de la glace comme personne (© DR-CRUCEROS AUSTRALIS)
Au petit matin, le commandant du Stella Australis a décidé de faire une surprise à ses passagers en navigant un peu plus loin dans le fjord Agostini pour s’approcher du glacier éponyme, du nom du missionnaire Alberto Maria De Agostini. Ce prêtre aux multiples activités annexes fût notamment un montagnard explorateur des monts de la région Patagone. A travers ses nombreux récits et écrits, il a participé durant la première moitié du XXème siècle à améliorer la connaissance de la Patagonie et en particulier de ses habitants amérindiens. Le Parc National Alberto De Agostini protège la région alentour sur une superficie de 14.600 km2, comprenant en particulier la cordillère Darwin et de nombreux glaciers.
Ce glacier Agostini s’écoule jusqu’à la mer et serpente entre deux montagnes, ce qui permet d’y accéder y compris en cas de mauvais temps dans le fjord. Le vent violent épargne ce chenal qui conduit dans une impasse écrasée par le glacier qui débute environ 500 mètres plus haut, près du Ventisquero Vileda.
Le soleil levant couche délicatement sa lumière dorée sur les flancs rocheux et ce décor spectaculaire éblouit y compris les passagers les plus frileux qui affrontent la brise glacée pour ne rien manquer de cette oeuvre exposant teintes bleutées et nuages dorés.

Le glacier Agostini (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Le temps de prendre son petit-déjeuner en contemplant le glacier Agostini et voilà dejà les moteurs qui vrombissent pour revenir dans le sillage du navire en vue de rejoindre le glacier Aguila, théâtre de la première excursion de la journée.
En chemin, les monts escarpés jouent avec les ombres, le canal se pare de reflets et les rayons lumineux jonglent avec les nuages.

Dans les canaux de Patagonie (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)

Dans les canaux de Patagonie (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Le glacier Aguila
Si le soleil décide d’être acteur de la scène, le paysage qui se profile est magique, mêlant le vert sombre de l’épaisse forêt et le teint bleuté du glacier.
Comme toujours, le débarquement s’effectue en zodiacs et il suffit de cinq petites minutes pour atteindre la plage de galets bordée par les arbres. A cet instant, le glacier qui semblait surplomber la forêt est invisible et il faut alors marcher une dizaine de minutes le long de la plage pour découvrir l’envers du décor.
Le glacier Aguila apparaît alors comme accroché à la roche, suspendu au-dessus d'une lagune que forme une large étendue d’eau alimentée par le fjord. Il porte le nom de l’aigle, en espagnol, et en fonction des points de vue il semble effectivement voler sur les eaux, même s’il est en effet maintenu par une puissante roche grise.
Les glaciers peuvent parfois sembler sales, pollués par de larges trainées grises ou noires. En réalité, il s’agit de la moraine, une accumulation de roches, de sable ou d’argile transportés par le glacier durant son avancée. Aguila présente une moraine latérale, visible par les sédiments prisonniers de la glace sur la partie droite du glacier (lorsque situé en face). La moraine peut être "latérale", comme ici, "centrale" lorsque un affluent du glacier est venu le rejoindre créant une ligne noire au centre, "terminale" lorsqu’elle marque le point de recul et enfin "interne" lorsque les sédiments s’accumulent en tombant dans des crevasses.
Les passagers qui le souhaitent s’approchent au plus près du glacier, tout en respectant une distance de sécurité, et chacun peut profiter de la promenade pour appréhender la flore locale bordant la forêt. Avec un peu de chance, vautours ou aigles planent au-dessus des têtes de visiteurs frustrés de ne pas disposer du zoom nécessaire. Peu importe la photo, le souvenir est incrusté en mémoire et c’est bien là l’essentiel.

Glacier Aguila (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)

Lagune du glacier Aguila (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Les moments vécus près des glaciers sont uniques. On respire leur fraîcheur, on sent leur présence et les craquements puissants qu’ils émettent régulièrement. Ainsi, il est dur de rejoindre les embarcations qui attendent sur la plage pour revenir à bord.
Mais le temps passe vite dans ces moments là et le Stella Australis attend déjà ses passagers pour partir à la découverte d’un nouveau glacier. De retour à bord, les 190 hôtes du navire sont à nouveau choyés par une soixantaine de membres d’équipage. Des conditions d’exploration idéales. Pourtant, à bord, pas de luxe tape à l’œil, pas de théâtre ou de salle de cinéma. Dès le départ, les choses sont claires : ici on laisse tomber les faux semblants et les accessoires clinquants. Les vêtements haut de gamme laissent place aux pantalons étanches et autres parka. L’esprit n’est pas au paraître mais à l’être. Le monde qui se présente à nous est si vaste, les paysages si imposants, que tout le reste semble bien futile. Les premiers jours sans connexion avec le monde, sans téléphone, télévision, ni internet, font le plus grand bien et chacun prend conscience de sa chance d’être ici.

Le Stella Australis ancré près du glacier Aguila (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Le glacier Condor
Après avoir exploré la partie Sud du fjord Agostini, l’après-midi est consacré à l’approche du glacier Condor, à quelques minutes de navigation de là. Un glacier marin qui se jette directement dans l’eau. Mais son accès est particulièrement compliqué si le niveau de la marée est trop bas. L’entrée du fjord est en effet légèrement surélevée et sépare deux îlots qui accueillent de nombreux oiseaux. Il est courant de voir en particulier des « canards vapeur », des canards si lourds qu’ils ne peuvent voler et dont le battement des ailes sur l’eau ressemble aux roues à aubes des bateaux de la belle époque.
Plus les embarcations s’avancent dans l’entrée du fjord, plus les guides sont tendus. Les passagers sont repartis dans le zodiac pour l'équilibrer au mieux et limiter au maximum le tirant d’eau. Les hélices du moteur hors bord sont relevées juste sous la surface de l’eau et heurtent les blocs de glace qui s’effritent au préalable contre la coque semi-rigide.
Et voilà, après quelques instants d’hésitation, la flottille qui entre en file indienne au creux des falaises. Tout au bout, la masse de glace de Condor se profile déjà et des dizaines d’oiseaux s’envolent alors que les bateaux s’avancent, créant une ambiance irréelle. Et enfin, le glacier se présente, légèrement étouffé par l’ombre des montagnes qui l’enserrent.

Glacier Condor (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)

Glacier Condor (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Comme souvent, les rayons transpercent la glace pour offrir aux photographes des tons d’un bleu turquoise et lumineux. Sur les bateaux, chacun veut sa photo au pied de cette cascade de glace. Plus le glacier avance, plus le fjord se remplit de milliers de blocs de glace. Les blagues sur l’absence de whisky ou de pastis pour accompagner ces glaçons fleurissent. Mais les plaisantins ne croient pas si bien dire, il y a peu encore les équipages servaient à bord des boissons où flottaient des fragments de glaciers, ramassés lors d’expéditions. Une pratique aujourd'hui abandonnée par la compagnie.
Condor est donc un glacier actif, de nombreux éboulements de glace se produisent. Cela prouve sa vivacité, même si l'on sait qu’un mouvement général de fonte des glaciers est amorcé depuis environ…12.000 ans. Comme toujours depuis environ 2.6 millions d’années, la période glaciaire a laissé place à une période interglaciaire, propice au développement de nos civilisations et dans laquelle nous évoluons depuis, en attendant de revenir à une nouvelle période de grand froid. Les études se contredisent et évoquent souvent cette possibilité pour dans à peu près 100.000 ans, les émissions humaines de CO2 influant de manière inconnue sur le démarrage de la prochaine ère glaciaire.
Reste qu’aujourd’hui, même si chacun évolue à sa manière et qu’il est impossible de les évoquer dans leur généralité, les glaciers mondiaux sont dans une tendance de fonte et ont un impact sur l’élévation du niveau de la mer. Les chiffres varient là aussi sur les conséquences en cas de fonte totale des glaces dans le monde (par exemple 6 mètres d’élévation des océans en cas de fonte de tous les glaciers de montagne, 60 mètres en cas de fonte de la calotte glaciaire du Groenland…). Une chose est plus sûre, les océans montent d’environ 3 millimètres par an, dont les deux tiers à cause du recul des glaciers. Le phénomène naturel de recul des glaciers est amplifié par l'activité humaine et le rechauffement climatique depuis une centaine d'années.

Glacier Condor (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Glacier Condor (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
La fin de journée approchant, le retour à bord se fait imminent, le temps de s’arrêter près d’une colonie de cormorans impériaux et de franchir le corridor de sortie du fjord.
Depuis les ponts du Stella Australis, le soleil décide d’offrir un dernier spectacle pour couronner cette journée en laissant ses rayons flâner sur les crêtes des montagnes. Les couleurs s’éveillent alors et peignent un véritable tableau, un patchwork composé de nappes de neige, de roches aux multiples couleurs illuminées et d’étendues de lichen d’un rouge éclatant.
Avant le dîner, une conférence présente dans le détail les excursions du lendemain et les salons ne sont pas assez grands pour contenir tout ceux intéressés par les explications de Victor et Marcello Gallo, le chef d’expédition passionné et toujours prêt à partager sa bonne humeur.
Avant de se coucher, ce soir pas de film mais des animations se terminant par quelques pas de danse. La soirée n’est pas choisie au hasard. En effet, alors que la croisière se fait en permanence dans les eaux calmes du labyrinthe des canaux de Patagonie, ce soir là autour de 23h le Stella Australis croise le Pacifique alors qu’il contourne les îles de la cordillère Darwin. Quelques minutes où même les mauvais danseurs ont involontairement le pied dansant. Rien de bien méchant, chacun s’amuse de ces instants où le navire se rappelle à nous.

Lumières de Patagonie (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Le glacier Garibaldi
Un nouveau jour se lève alors que le Stella Australis navigue pour la première fois du voyage dans le canal Beagle. Au début de cette série de reportages, nous avons évoqué le capitaine Fitzroy et Charles Darwin, voyageant durant les années 1830 à bord du navire d’expédition Beagle. Ce détroit séparant la grande île de la Terre de Feu des autres îles du Sud prit ainsi son nom. Au total il s'étale sur 240 km de longueur.
Cet important canal naturel est un lien entre le Chili, côté Ouest, et l’Argentine, côté Est. Il passe notamment devant Puerto Williams, au Chili, et Ushuaia en Argentine.
Le navire s’engouffre alors dans l’étroit fjord Garibaldi, bordé de forêts verticales, agrippées aux falaises abruptes dont les sommets baignent encore dans cette neige éternelle qui résiste aux températures plus clémentes de l’été.
Nous avançons doucement, croisons une colonie d’otaries qui s’empresse d’improviser une danse autour du navire. Mais ces animaux ne suivront pas beaucoup plus loin le Stella Australis qui commence à heurter des blocs de glace chaque mètre plus nombreux. Le glacier n’est plus très loin et disperse dans le fjord ses "enfants" comme un comité d’accueil. Ou serait-ce une mise en garde ? Le capitaine comprend le message avec méfiance. Ce crumble glacé qui recouvre le fjord se densifie tant et plus qu’il décide de stopper les machines et de mettre à l’eau les zodiacs. Ceux-ci sont plus à même de slalomer à travers ces blocs qui deviennent de véritables icebergs.
Garibaldi est un important glacier reconnaissable entre tous car fendu par une large moraine centrale. Très actif, il déverse en permanence dans un grand vacarme ses débris qui flottent en surface. La flottille de zodiacs se disperse entre les blocs et certains disparaissent d’un côté pour resurgir de l’autre.

Le glacier Garibaldi (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)

Près du glacier Garibaldi (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
On ne peut que ressentir l’extraordinaire puissance qui pousse sur l’arrière du glacier et dénote avec l’extrême fragilité que sa façade laisse voir. Une vitrine de cristal pour un colosse d’une force considérable.
Au milieu de ce désordre glacial où même les hélices ont du mal à ne pas racler, une colonie d’otaries sud-américaines arrive à se frayer un chemin. Difficile à croire en contemplant ce champ de glace qui ne laisse que peu de place pour sortir une tête.

Près du glacier Garibaldi (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)

Otarie sud-américaine dans le fjord Garibaldi (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Alors que la glace brassée a tendance à emprisonner les bateaux, il faut rebrousser chemin pour rentrer à bord du Stella, à l’abri à plusieurs centaines de mètres du glacier. Durant le déjeuner, le navire emprunte donc à nouveau le fjord Garibaldi puis le canal Beagle pour rejoindre le dernier grand glacier du voyage, et le plus impressionnant, le glacier Pia. En chemin, plusieurs cascades s'écoulent des glaciers pour se jeter dans le fjord.
En fonction des conditions météorologiques, une excursion près d’une cascade peut être proposée aux passagers les plus vaillants. Mais le niveau de difficulté est élevé et la compagnie à tendance à éviter de prendre ce risque d’autant que dans ce cas il n’est pas possible de voir le glacier. Il s’agit en effet de grimper le long et au coeur d’une cascade d’eau glacée.

Le Stella Australis dans le fjord Garibaldi (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Le glacier Pia
Le glacier Pia est le plus important glacier visible durant ce voyage. Un colosse d’environ 1.3 kilomètre de large. Les zodiacs déposent les passagers sur un pic rocheux faisant face à cette muraille de glace de plusieurs centaines de mètres de haut. Même à une distance de sécurité d’environ 400 mètres, chaque petit humain dans sa parka qui se promène devant semble n’être qu’un point de couleur.
S’il fallait une preuve que les glaciers sont vivants, Pia est celle-ci. Sans cesse en mouvement, il craque, explose, forme des crevasses et brise des colonnes comme s’il cassait du sucre. Au fur et à mesure que les petits groupes grimpent sur la coline, pour profiter du point de vue surplombant le montagne de glace, chacun entend le monstre gronder. Il se fendille, il broie ses entrailles et émiette sa façade. Jusqu’à ce qu’un coup de tonnerre plus fort que les autres parvienne aux oreilles des humains attentifs et curieux que nous sommes. Mais le temps que le bruit retentisse et ricoche contre la glace, les appareils photos sont encore dans la poche.
Des masses de glace s’effritent et chutent dans une eau glacée formant une vague puissante emportant tout d’un bord et de l’autre des rives emprisonnant le glacier. Des rives de pierre, polie par les milliers d’années de présence du glacier ayant reculé. Celui-ci frottant durant tout ce temps sur la roche, elle est aujourd’hui glissante en particulier lorsque l’eau ruisselle sur sa surface.

Près du glacier Pia (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)

Le Stella Australis près du glacier Pia (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Depuis le mirador naturel, la vue est imprenable non seulement sur le glacier bien sûr mais également sur tout le fjord. Les couleurs imprègnent la rétine et paraissent surnaturelles. L’eau, en particulier, est chargée de sédiments. Cela lui donne une couleur vert amande très particulière, alternant par endroit entre le pastel et le vert émeraude. Le tout parsemé de petits nuages de glace telles des parcelles de chantilly ou de petites îles flottantes.
Rester quelques minutes face à cette immensité glacée est une expérience indescriptible. Aucune photo ne rend suffisamment fort cette ambiance unique et la sensation de puissance presque effrayante qui émane du glacier.
A tel point que chacun se bat presque pour partir le dernier, attendant encore une fois d'être celui qui aura vu un building de glace s'effrondrer devant lui.

Le glacier Pia (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)

Le Stella Australis devant le glacier Pia (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
L'avenue des glaciers
De retour à bord de notre hôtel d’acier, chacun semble un peu sonné. Un trop plein d’émotions sans doute. Toujours est-il que règne à bord un silence étourdissant. Seuls les moteurs résonnent à travers les couloirs bien que discrets habituellement.
Peu à peu, le Stella reprend vie et les salons se remplissent pour l’heure du spectacle. Mais ce soir, le spectacle est dehors. Le canal Beagle a en effet gardé ses plus belles surprises pour la lumière rasante du début de soirée. A travers une navigation de deux heures, au rythme le plus doux pour permettre la meilleure expérience possible, le navire glisse le long du canal Beagle qui égraine les montagnes de glace qui forment cette « avenue des glaciers ». Des géants qui s’étalent sur les sommets et coulent jusqu’à la mer pour la plupart. Ils s’appellent Romanche, Italie, Espagne, France, Hollande ou Allemagne et chaque passage est l’occasion à bord de déguster une spécialité du pays en question. Alors que Champagne, bière et vin rouge se mélangent, l’ambiance ne faiblit pas.
Pour couronner le tout, deux baleines apparaissent quelques minutes pour parader avant leur plongée en profondeur. « Encore ? ». Certains en seraient presque blasés.

Début de "l'avenue des glaciers" dans le canal Beagle (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Le Stella Australis (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)

"L'avenue des glaciers" (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Les quatre saisons dans la journée
Pour être plus complet, il faut avouer que chaque voyage en Patagonie est une surprise. A la même période, d’une année sur l’autre, tout est possible et en particulier sur le plan climatique. Un exemple ci-dessous avec, à la même période, davantage de neige. C’est pourquoi l’équipage du Stella Australis prévient constamment que malgré le soleil ambiant, il n’est pas inutile de se vêtir de plusieurs couches. Du matin au soir, le vent peut balayer un ciel nuageux et laisser la place à un soleil éclatant avant que la pluie refasse son apparition quelques minutes. Un climat qualifié par les locaux de « variable » avec une pointe d’ironie, rappelant simplement que nul n’est devin en la matière et encore moins dans cette région du monde.

La nuit tombe sur le canal Beagle (© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE)
Une croisière vers la Patagonie à découvrir ici en six volets :
1. la découverte de Valparaiso et Santiago du Chili
2. le glacier Brookes, la baie Ainsworth et la cordillère Darwin
3. le sanctuaire marin de l'île Carlos III et le Cap Froward
4. quand les glaciers forment une avenue
5. le Cap Horn, la baie Wulaia et Ushuaia
6. Buenos Aires, Tigre et le Rio de la Plata