Hier, à l’occasion de l’ouverture du Seatrade Med à Marseille, le Conseil européen de la croisière (ECC) et l’Association internationale des compagnies de croisière (CLIA) ont appelé les Etats européens à simplifier les procédures d’obtention de visas touristiques, aujourd’hui considérées comme trop lentes et trop lourdes. Cela constitue, pour les professionnels du secteur, un frein au développement d’un marché très important. Il existerait, en effet, un fort potentiel de demande sur des croisières européennes, pour lesquelles une facilitation des démarches administratives ne ferait qu’accroître le dynamisme. « L’Europe a un potentiel énorme pour attirer des croisiéristes issus d’autres régions du monde afin d’y découvrir la richesse exceptionnelle de notre patrimoine culturel. Mais cet énorme potentiel est entravé par des procédures bureaucratiques inutiles en matière de délivrance de visas d’entrée en Europe pour les touristes », affirme Manfredi Lefebvre d’Ovidio, président de l’ECC.
Manque à gagner pour l’économie européenne
D’après une étude menée par l’Association européenne des tour-opérateurs (ETOA), 48% des personnes ayant fait une demande de visa ne sont pas satisfaits de la procédure existante et 21% d’entre eux ont même renoncé à leurs vacances en Europe à cause de la lourdeur de la procédure. Cela se serait traduit par un manque à gagner de 3.8 millions de visiteurs pour l’Europe en 2011. Avec des conséquences économiques. Ainsi, pour la croisière, chaque passager dépense en moyenne, selon l’ECC, 99 euros à chaque escale, y compris dans le port d’embarquement. L’an dernier, le nombre de croisiéristes ayant choisi l’Europe a atteint 5.6 millions de passagers, soit un doublement de l’activité en 10 ans. Côté retombées économiques, ces passagers, comme les équipages des navires, ont dépensé 3.5 milliards d’euros dans quelques 250 ports européens. L’ECC appelle donc à faciliter l’obtention de visas touristiques afin de développer l’activité et, ainsi, d’accroître les retombées économiques de la croisière en Europe.
L’UE prend conscience du problème
« Une action internationale visant à faciliter et à simplifier la délivrance de visas de tourisme aux passagers de croisière issus du monde entier et souhaitant vivre une expérience de croisière européenne permettrait de déverrouiller ce potentiel », assure Manfredi Lefebvre d’Ovidio. Le président de l’ECC s’est dit satisfait que l’Union Européenne, et notamment Antonio Tajani, vice-président de la Commission en charge de l’Industrie et de l’Entreprenariat, aient reconnu l’urgence de la mise en œuvre d’actions pour encourager le tourisme vers l’UE. Ainsi, le 7 novembre, la Commission européenne a annoncé qu’elle souhaitait examiner plusieurs initiatives d’amélioration du code des visas afin de faciliter les déplacements des voyageurs en règle, tels que les touristes. Saluant cette première avancée, Manfredi Lefebvre d’Ovidio estime qu’il faut désormais une volonté politique pour avancer sur la simplification des procédures de délivrance des visas.