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Les difficultés financières de l’armateur portugais Classic International Cruises, dont la plupart des navires sont immobilisés depuis la mi-septembre, mettent en difficulté un certain nombre de tour opérateurs, notamment en France, en Belgique et en Allemagne.

Les navires de CIC (qui n'a aucun rapport avec Compagnie Internationale de Croisières, société française dirigée par Rémy Arca et dénommée également parfois CIC, pour plus de simplicité) sont, en effet, affrétés par différents voyagistes, qui ont été contraints de rapatrier des centaines de passagers et d’annuler les croisières d’un nombre considérable de clients. Alors que l’avenir de CIC parait mal engagé, l’immobilisation des navires de la compagnie touche par exemple le TO allemand Ambiante Kreuzfahrten, qui a obtenu le maintien d’activité du Princess Daphne, seul paquebot de CIC à avoir poursuivi sa croisière dans les Açores puis les Baléares, mais voit menacée sa programmation 2013, durant laquelle il affrète le Daphné mais aussi l’Athena, actuellement bloqué à Marseille. L’immobilisation de ce navire a, par ailleurs, contraint le croisiériste belge All Ways à rapatrier le 14 septembre plus de 300 clients arrivés dans la cité phocéenne pour débuter une traversée en Méditerranée.

 

Terre Entière critique la gestion de CIC

 

En France, Terre Entière, qui dit avoir été alerté de la situation le 15 septembre par un simple message SMS de l’armateur, a quant à elle été contrainte d’annuler deux croisières au départ de Nice, prévues sur l’Arion, qui s’est retrouvé immobilisé au Monténégro. Très en colère, les dirigeants de la société française ont demandé à la justice monténégrine la saisie de l’Arion pour un montant de sinistre évalué à 2 millions d’euros. Partenaire privilégié de CIC depuis 2001, Terre Entière critique sévèrement la gestion de l’armement depuis la mort en mai dernier de son fondateur, Georges Potamianos, estimant que ses deux fils, qui lui ont succédé, « auront mis seulement quelques mois pour saborder la réputation de la compagnie ». Pour le voyagiste français, il s’agit d’un coup très dur. Chez Terre Entière on assure toutefois que l’avenir de l’entreprise n’est pas menacé, même si l’équipe reconnait « qu’il y aura des moments dans lesquels nous aurons à faire face à une situation de trésorerie délicate mais cette situation ne va pas durer ».

 

NDS Voyages dans l’attente

 

L’inquiétude est, en revanche, beaucoup plus forte pour NDS Voyages, un autre grand nom français des croisières culturelles et religieuses. Plus ancien opérateur de voyages maritimes de l’Hexagone, son histoire remonte à 1875 avec un premier pèlerinage en bateau, le Notre Dame du Salut (qui a donné son nom à NDS) emmenant les pèlerins en Terre Sainte depuis Marseille. Mais NDS, qui jouit d’une belle réputation et compte une clientèle particulièrement fidèle (12.000 passagers en 2011), est aujourd’hui très liée à CIC, dont elle affrète un à deux navires, à commencer par le Princess Danae (le Princess Daphné étant prévu cet hiver). Après être entrée dans son capital, la compagnie portugaise en est devenue l’unique actionnaire il y a quelques années. Alors que NDS Voyages, comme tous les autres opérateurs affrétant des navires de CIC, est contraint d’annuler des traversées, son sort est donc, évidemment, intimement lié à celui de son propriétaire.

 

Situation très difficile sur l’Arion

 

Pour mémoire, les paquebots de CIC ont été immobilisés en raison de saisies conservatoires, l’armateur n’ayant pas réglées certaines factures, notamment de carburant. Certains équipages souffriraient, par ailleurs, d’arriérés de salaires sur plusieurs mois. Selon Terre Entière, le capitaine de l’Arion, toujours bloqué dans le port monténégrin de Zelenika, a quitté son navire lundi, laissant à bord 135 membres d’équipage, certains ne pouvant rentrer chez eux faute d’argent, alors que les vivres commenceraient à manquer sur le bateau.

 

 

 

 

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