39.4 milliards d’euros, c’est ce que la croisière a globalement injecté dans l’économie européenne l’an dernier. Il s’agit d’un nouveau record, alors que les dépenses directes générées par cette industrie ont atteint 16.2 milliards d’euros, en hausse de 4.7% par rapport à 2012 et même de 22% depuis 2008. Cette croissance s’est notamment traduite par la création de nombreux emplois, soit 12.000 de plus en un an, quelques 339.400 personnes travaillant désormais dans le secteur en Europe. « Ces résultats positifs réaffirment la position de l’Europe comme un hub dynamique à la base de l’industrie de la croisière mondiale. L’industrie de la croisière continue de générer d’importants bénéfices économiques pour l’Europe durant cette période cruciale de reprise, produisant des emplois cruciaux pour les citoyens européens ainsi que du nouveau commerce pour ses industries et des revenus pour ses Etats », affirme Pierfrancesco Vago, président de CLIA Europe.
Plus de passagers, plus d’embarquements et plus de navires neufs
Selon l’association, trois facteurs majeurs contribuent grandement à la croissance annuelle de l’industrie de la croisière : la hausse des passagers en provenance d’Europe, une augmentation de passagers embarquant dans les ports européens, ainsi que la domination des chantiers européens dans le secteur de la construction de paquebots. Avec un net signe de reprise puisqu’après deux années de contraction, les constructeurs ont enregistré en 2013 une seconde année de croissance consécutive, leur chiffre d’affaires global progressant de 4.7%. Alors que les compagnies ont dépensé en 2013 4.3 milliards d’euros en commandes et rénovations dans les chantiers européens, sur les 27 navires de croisière (représentant un investissement de 14 milliards d’euros) devant être livrés d’ici 2019, 24 seront réalisés en Italie, en France, en Allemagne et en Finlande.

Paquebot en construction en Italie (© FINCANTIERI)
Côté trafic, 6.4 millions de résidants européens ont réservé une croisière en 2013, soit une hausse de 3.6% par rapport à l’année précédente. Alors que les Européens représentent désormais 30% du marché mondial, le continent renforce sa position de destination majeure pour les croisiéristes locaux et internationaux, générant des investissements touristiques et des dépenses conséquentes lors des escales et dans les ports d’embarquement. Ainsi, le nombre de passagers ayant embarqué pour leurs croisières dans des ports européens a atteint 6 millions en 2013 (dont 5 millions originaires d’Europe), 5% de mieux qu’en 2012.
Toujours une belle croissance sur le marché français
Pour ce qui concerne la France, la contribution économique directe de la croisière a augmenté de près de 1%, demeurant la cinquième plus élevée en Europe, à 1.076 milliards d’euros. Porté par une très belle croissance du secteur ces dernières années, l’Hexagone a fini par dépasser l’an dernier l’Espagne en termes de passagers, devenant avec ses 522.000 croisiéristes (+9% par rapport à 2012) le quatrième marché du continent, derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie. « Le développement de la croisière en France et en Europe montre une forte résilience à la crise économique que nous traversons depuis 2008. Grâce aux investissements des compagnies dans de nouveaux navires, ainsi que des ports dans les infrastructures d’accueil, l’industrie de la croisière apporte une contribution importante et croissante à l’économie française, tout en créant des emplois et en participant au rayonnement du secteur touristique de la France auprès de croisiéristes étrangers toujours plus nombreux à visiter notre pays », souligne Georges Azouze, président de CLIA France.

Collection de paquebots à Marseille, le 31 mai (© DROITS RESERVES)
Forte hausse des embarquements dans les ports tricolores
Le nombre de personnes ayant embarqué sur une croisière en France a progressé de 21% et le nombre de personnes ayant visité la France de 3.9%, avec plus de 2.4 millions de passagers en 2013. La France, qui a été la cinquième destination de croisière en Europe l’an dernier, devrait poursuivre sur sa lancée, surtout que la croissance de son économie devrait s’accentuer et favoriser le marché domestique, les prévisions tablant sur 1% en 2014 et 1.5% en 2015, contre 0.3% seulement en 2013.