L'association internationale des compagnies de croisière (CLIA) et le conseil européen de la croisière (ECC) ont annoncé, le 24 avril, de nouvelles mesures de sécurité à bord des paquebots des compagnies membres. La première concerne la préparation des traversées par les équipages. Désormais, la CLIA et l'ECC, qui considèrent les lignes directrices de l'Organisation Maritime Internationale (OMI) comme des « exigences minimales », ont décidé d'aller plus loin. « Elles sont renforcées par l'adoption des meilleures pratiques du guide de procédure pour l'équipe à la passerelle de la Chambre internationale de la marine marchande (International Chamber of Shipping's Bridge Procedures Guide). En outre, cette mesure prévoit que chaque plan de traversée soit présenté en détail à tous les membres de l'équipe de la passerelle bien avant sa mise en oeuvre, qu'il soit rédigé par un officier désigné à cet effet et approuvé par le capitaine ». La seconde mesure annoncée concerne l'accès du personnel en passerelle. « Afin de réduire au strict minimum les perturbations et distractions inutiles sur la passerelle, la mesure que nous avons adoptée prévoit de réserver l'accès à la passerelle aux personnes exerçant des fonctions opérationnelles pendant les périodes de manoeuvres restreintes ou lorsqu'il est nécessaire qu'une vigilance particulière s'impose ». Enfin, la CLIA et l'ECC ont décidé que le nombre de gilets de sauvetage (pour adultes) embarqués serait désormais supérieur aux réglementations en vigueur, afin que le nombre de gilets ne soit pas inférieur au nombre total de personnes positionnées dans la tranche verticale principale la plus peuplée du navire. « Cette mesure permet de garantir un nombre de gilets de sauvetage embarqués largement supérieur au nombre de personnes effectivement à bord du navire ». « Tirer les enseignements du Concordia »Alors que l'industrie de la croisière s'est mobilisée, suite au naufrage du Concordia, le 13 janvier, pour améliorer la sécurité à bord des paquebots, ces nouvelles mesures seront présentées au Comité de la sécurité maritime de l'OMI, pour examen, lors de sa prochaine réunion ce mois-ci. Elles sont issues de l'audit sur la sécurité opérationnelle des croisières (Cruise Industry Operational Safety Review), lancé pour identifier des mesures susceptibles d'être renforcées et immédiatement mises en oeuvre dans tous les navires. « Le secteur des croisières est un secteur très réglementé ; c'est ce régime réglementaire, mis en oeuvre à bord des navires par nos officiers et nos équipages professionnels et motivés, qui lui a permis d'afficher d'excellents résultats en matière de sécurité. Mais la sécurité parfaite n'existe pas, comme l'incident du Concordia le montre. Nous faisons notre possible pour nous engager à fond en faveur de la sécurité ; dans le cadre de notre politique de promotion d'une culture de la sécurité, notre secteur - les croisiéristes à titre individuel ainsi que CLIA et ECC à titre collectif - a lancé un audit sur la sécurité opérationnelle des croisières qui a démarré le 27 janvier, afin de tirer les enseignements du Concordia et d'examiner de façon approfondie les normes de sécurité », rappelle Manfredi Lefebvre, président de l'ECC et membre du comité exécutif de la CLIA. Depuis l'accident, plusieurs initiatives avaient déjà été annoncées, comme la nouvelle réglementation sur les exercices d'évacuation d'urgence (« Muster Drill Policy ») du 9 février et des exigences de reporting renforcées (« Enhanced Reporting Requirements ») pour assurer la cohérence et la transparence des données relatives aux accidents maritimes (« Marine Casualty Data »), en date du 21 mars.
L'industrie de la croisière adopte de nouvelles mesures de sécurité
Par
Vincent Groizeleau
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25/04/2012

© EPA