Le Boréal a été remorqué ce vendredi jusqu’au petit port militaire d’East Cove, au sud de Port Stanley, la capitale des Malouines. Victime le 18 novembre d’un incendie, qui n’a pas fait de blessé, le navire de Ponant est en cours d’inspection afin de déterminer les travaux nécessaires à sa réparation. L’équipage est également mobilisé pour assurer le rapatriement des passagers, qui doivent s’envoler demain de Port Stanley à bord d’un avion affrété par la compagnie. « Il faut retenir de cet évènement que l’équipage a fait preuve d’un très grand professionnalisme, que l’on peut saluer. Le commandant a pris les bonnes décisions au bon moment pour éviter tout risque, permettant que les passagers ne soient jamais en danger », explique François Vielfaure, directeur d’exploitation de Ponant.
Comment se sont vraiment déroulées les opérations ?
Alors qu’un certain nombre d’informations erronées ont circulé depuis deux jours, on sait aujourd’hui comment se sont déroulées les opérations de secours. Le feu, qui s’est déclaré dans la salle des machines et dont les causes doivent être vérifiées, a privé Le Boréal de sa propulsion. Immédiatement, les procédures de lutte contre le feu ont été mises en œuvre par l’équipage, entrainé à ce type de situation. Comme l’ont expliqué les autorités britanniques, le navire français se trouvait bien à proximité du cap Dolphin, à l’ouest des Malouines. Il y avait donc potentiellement un risque d’échouement, la côte n’étant qu’à quelques milles. Sauf que Le Boréal, au cours de sa dérive, est passé sur un plateau sablonneux et le commandant Etienne Garcia en a profité pour jeter l’ancre et s’assurer un solide point de mouillage. Dès lors, le bateau ne risquait plus d’atteindre la côte.
Assistance britannique
Mais il restait à gérer le problème de l’incendie. Alors que des fumées s’échappaient des machines, pour faciliter les opérations de lutte contre le feu et ne prendre aucun risque au cas où la situation viendrait à se dégrader, il a été décidé d’évacuer les passagers et le personnel non nécessaire à l’intervention. Cette manœuvre a débuté une fois Le Boréal au mouillage. Alertées, les autorités britanniques ont, dans le même temps, dépêché d’importants moyens aériens, avec notamment quatre hélicoptères, dont deux Sea King. Ces derniers ont procédé à l’hélitreuillage de 12 passagers mais, le temps qu’ils reviennent, toutes les procédures d’évacuation classiques étaient déjà menées à bien. Les deux tenders du Boréal avaient été mis à l’eau avec à bord 129 et 118 personnes, alors que deux embarcations de sauvetage gonflables (rafts) accueillaient 66 membres d’équipage.
L’équipage a maîtrisé seul l’incendie
Quant au Boréal, c’est l’équipage, et lui seul, qui a maîtrisé le sinistre et s’est assuré que le feu était bien éteint et ne reprendrait pas. Une fois ce dernier sous contrôle, seuls 11 membres d’équipage sont restés à bord : le commandant Garcia, 9 officiers et un élève. Ils ont assuré la sécurité du bateau, toujours privé de propulsion, et préparé son remorquage. Celui-ci a été assuré par le Giessenstroom, l’un des deux remorqueurs affrétés par le ministère britannique de la Défense et basés à Port Stanley.
Des réparations à entreprendre
Mis en service en 2010, Le Boréal, un navire de 142 mètres de long et 132 cabines, avait quitté dimanche dernier Ushuaia pour une croisière de 16 jours vers la Géorgie du sud, les Malouines et la péninsule antarctique. On ne sait pas, pour le moment, quand il pourra reprendre du service. Tout dépendra des investigations techniques et des réparations à entreprendre. Il faudra en tous cas remorquer le navire vers un port disposant des infrastructures nécessaires, par exemple Punta Arenas, Valparaiso ou encore Montevideo. Aucune décision n’a encore été prise à ce sujet.