Le design du nouveau paquebot France, que Didier Spade espère toujours mettre en chantier l’an prochain, a gagné un pont supplémentaire. Cela permet, ainsi, de résoudre le problème des suites dépourvues de balcon sur les plans initiaux. Désormais, les 358 cabines du navire (340 doubles et 18 simples), toujours caractérisé par ses deux tours dont la forme rappelle les cheminées de l'ancien France, ont presque toutes un balcon. « Avant cette modification, un pont entier était pourvu de suites sans balcon, ce qui, par rapport à une concurrence de plus en plus exigeante sur le créneau des paquebots de luxe, aurait pu constituer un handicap. Ce nouveau pont nous permet d’offrir 100% de suites avec un balcon, à l’exception de quelques suites "historiques" dans le style de l’ancien France pour certaines et du Normandie pour d’autres, qui n’avaient à l’époque pas de balcon », explique Didier Spade. Vingt-deux suites seront donc aménagées pour rappeler celles des anciens liners français et, si elles sont dépourvues de balcons, elles offrent l'avantage, au-delà de leur atmosphère d'époque, d'être deux fois plus grandes que les cabines standard. Très spacieuses, celles-ci ont une surface minimale de 32 m², auxquels s'ajoutent plus de 5 m² de balcon. Les deux plus grandes suites, situées dans la tour arrière, ont une surface de 200 m², avec possibilité de les coupler afin de proposer un appartement de 400 m².

(© LE NOUVEAU FRANCE)
Amélioration des espaces publics
Afin d’adapter le paquebot à se nouvelle configuration, les bureaux d’études de STX France, à Saint-Nazaire, ont retravaillé le projet, notamment sur les aspects liés à la structure, à la stabilité, au dimensionnement des espaces publics ou encore des cabines. A l’issue de ces études, le navire, qui affiche une jauge de 64.000 GT, voit sa longueur atteindre 255 mètres, soit 3.5 mètres de plus, afin de conserver l'arrondi de la poupe. La largeur augmente également, soit 32 mètres contre 30.5 précédemment. Quant au tirant d'eau, il gagne 80 cm, pour atteindre 6.8 mètres. On notera que, depuis le début du projet, la capacité du navire a été progressivement augmentée, passant de 450 passagers en 2009 à 600 début 2012, avant d'atteindre le chiffre de 698 depuis les dernières modifications. Les membres d'équipage seraient environ 500.

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L’ajout d’un nouveau pont, qui se traduit par une surface supplémentaire de 6000 m², a, de plus, permis d’améliorer l’architecture du Nouveau France et, au passage, de lui offrir une ligne probablement mieux proportionnée. Il en résulte, aussi, une meilleure gestion des restaurants par rapport à l’implantation des cuisines, la création d’espaces dédiés à la découverte de la France, afin de mettre en valeur sa culture, ses terroirs et ses sites touristiques, ainsi que l’agrandissement des surfaces dédiées à la création française (mode, joaillerie, artisanat d’art…). Des compartiments ont également été ajoutés afin d’abriter deux luxueux tenders, ces embarcations servant au débarquement des passagers lorsque le navire est au mouillage. Enfin, le paquebot dispose désormais de lieu de culte.
Trouver le financement pour lancer le projet dans l'année qui vient
Lancée en 2009 par l’entrepreneur parisien Didier Spade, l'idée de construire un nouveau paquebot France en est aujourd’hui au stade du financement, le coût du projet étant estimé à 400 millions d'euros environ. L’une des parties les plus délicates, sans doute même la plus sensible. « Au mois de juin dernier, nous avions déjà annoncé que nous abordions la phase de financement ; à cette époque les consultants spécialisés que nous avions rencontrés ont fait des remarques constructives sur le projet ; cela nous a amené à affiner notre approche financière (le business plan a été amélioré) et à faire quelques modifications sur le navire, notamment l’adjonction d’un pont supplémentaire ». Didier Spade doit désormais convaincre des investisseurs de financer cet incroyable projet qui suscite un vif engouement depuis qu’il a été dévoilé il y a trois ans. « Nous avons dans nos agendas un certain nombre de rendez-vous avec des investisseurs et autres organismes de financement. Je préfère attendre et annoncer les bonnes nouvelles lorsqu’elles seront concrètes et sûres. Ca va venir ! », affirme-t-il. Didier Spade s'est donné un an pour réunir les fonds nécessaires à la réalisation de son projet. Il s'est évidemment adressé à des investisseurs français, mais a également reçu de nombreuses marques d'intérêt étrangères. Si le rêve devient réalité, le fondateur de Seine Alliance et de Paris Yacht Marina souhaite toujours que le navire puisse aussi « appartenir » aux Français, au travers d'un projet de mise en vente d'une partie des actions de la future société propiétaire du Nouveau France.
L’objectif demeure toujours de lancer la réalisation en 2013, si le montage financier est rapidement bouclé, afin de voir le navire mis en service deux ans plus tard. STX France, qui mène depuis le début les études, a évidemment fait une proposition pour construire cet étonnant bateau.

Salon, par Jean-Michel Wilmotte (© LE NOUVEAU FRANCE)

Le pont piscine central installé dans un parc paysager (© LOUP&CO)

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