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Un peu plus de 3000 agents de voyage et journalistes, dont Mer et Marine, ont eu l’opportunité de tester en avant première, le week-end dernier, le nouveau fleuron de la compagnie américaine Royal Caribbean International. Livré le 28 octobre par le chantier allemand Meyer Werft, le Quantum of the Seas avait rejoint Southampton pour une mini-croisière de présentation de deux nuits. Troisième plus grand paquebot du monde après les deux mastodontes de la classe Oasis of the Seas, également exploités par RCI, le nouveau navire amiral de la compagnie américaine mesure 348 mètres de long pour 41 mètres de large. Sa jauge atteint 167.800 GT et il compte 2090 cabines et suites. De quoi accueillir jusqu’à 4905 passagers, servis par 1550 membres d’équipage. Présenté comme la grande nouveauté de l’année, cet imposant vaisseau était particulièrement attendu par les professionnels, tant l’armateur et le chantier avaient vanté son aspect novateur.

Au final, le bilan est sans appel : c’est une superbe réussite, Quantum of the Seas répondant pleinement aux attentes et allant même au-delà. Pour faire simple, il réunit le meilleur de ce que propose aujourd’hui l’industrie de la croisière, en y ajoutant en plus des innovations majeures. La première concerne, comme nous l’expliquions le mois dernier après avoir visité le paquebot au chantier de Papenburg, la connectivité à bord. Bardé sur l’arrière d’antennes satellite, le navire propose une liaison Internet permanente, avec une puissance équivalente au haut débit que l’on trouve à terre. De là, les passagers peuvent regarder des films en streaming, utiliser les réseaux sociaux, converser avec leurs proches en vidéo… C’est une petite révolution pour le voyage maritime, que Royal Caribbean a mise à profit pour réorganiser complètement les services aux passagers.

 

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© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU

Le pont piscines du Quantum of the Seas (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

La révolution de la connectivité

 

Ceux-ci peuvent désormais préparer leur croisière en amont, en se préenregistrant sur le site Internet de la compagnie et en réservant à l’avance les dîners dans les différents restaurants ou encore les excursions. « La technologie nous permet de faciliter la vie de nos passagers, qui n’ont plus besoin, comme auparavant, de faire la queue pour embarquer ou réserver un restaurant. Ils peuvent planifier leur croisière à l’avance, tout faire en ligne avant d’embarquer, y compris charger leur photo d’identité, et ainsi ne pas perdre leur temps à bord. Le système rencontre un grand succès car, pour la traversée du 18 novembre au départ de Bayonne, où sera basé le Quantum of the Seas, 85% des passagers ont déjà réservé en ligne », explique Lisa Lutoff-Perlo, vice-présidente de RCI en charge des Opérations. Cette nouveauté a clairement démontré son efficacité à l’embarquement à Southampton. « En moyenne, il a fallu 7 minutes pour entrer dans le bateau. C’est extraordinaire, surtout pour une première fois », se félicite Richard Fain, président du groupe RCCL, dont RCI est une filiale.

Le grand patron souligne également la réussite de l’introduction des tablettes comme outil de travail pour l’équipage. « Les serveurs sont maintenant équipés de tablettes, ce qui leur permet d’envoyer les commandes directement vers les cuisines et de rester avec les clients dans les restaurants ».

 

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© RCI

Richard Fain samedi, pendant la conférence de presse (© : RCI)

 

A l’intérieur du bateau, les passagers ont la possibilité, via leur smartphone, leur tablette ou leur ordinateur portable, mais aussi dans des espaces dédiés (iQ stations) et de grands écrans tactiles disposés aux dans les espaces publics, d’accéder à tous les services : horaires des spectacles, animations, plans des ponts, restaurants, excursions…  Avec des interfaces très simples et intuitives, permettant aux plus jeunes comme aux anciens d’utiliser facilement le système. Pour les rétifs à la technologie, ou ceux qui ne sont pas à l’aise avec ces dispositifs, cette nouvelle approche n’est, toutefois, pas contraignante. « La technologie est là. Si on veut l’utiliser, elle est disponible, sinon, on n’en a pas besoin », résume Richard Fain. Ainsi, la bonne vieille carte magnétique est encore remise aux passagers et ceux-ci peuvent toujours effectuer leurs réservations ou se renseigner auprès de la réception ou du bureau des excursions. Néanmoins, le patron de RCCL ne s’en cache pas. S’il lance aujourd’hui cette innovation, c’est pour attirer une clientèle de jeunes rompus aux nouvelles technologies : « L’objectif de la technologie n’est pas de satisfaire les plus anciens. Elle est destinée aux jeunes et aux familles et offre de nombreux avantages, dont la simplification des process ». Et c’est aussi un argument commercial pour les cadres, qui voient leur travail empiéter de plus en plus sur leurs vacances, de nombreuses sociétés imposant à leurs collaborateurs de rester joignables en cas de problème. Grâce au « smart ship », RCI répond à cette contrainte en garantissant aux passagers qu’ils pourront, si besoin, travailler à bord avec une liaison aussi bonne qu’à terre, permettant par exemple des vidéoconférences.

 

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iQ station (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

Petite phase de rodage…

 

Pour l’heure, le système est encore en phase de rodage et, le week-end dernier, l’application n’était pas toujours disponible. L’opérateur O3b, sur lequel la compagnie base son système, n’a pas encore mis en orbite l’intégralité de sa constellation de huit satellites et, comme c’est toujours le cas avec les innovations et les prototypes, il faut essuyer quelques plâtres. Avec plus de 4500 appareils connectés, une mini-croisière de 48 heures et par conséquent un gros flux de nouveaux accès sur une courte période, la traversée pré-inaugurale était un cas exceptionnel, a fait valoir William Martin, responsable des systèmes d'Information chez Royal Caribbean. Un « Bill » Martin que l’on a senti évidemment peu ravi que son bébé ne fonctionne pas parfaitement pour ce lancement. Mais qui a assuré que tout serait rapidement opérationnel : « Nous étions ce week-end dans un scénario unique et dans une croisière normale le système fonctionnera ».

 

Un paquebot particulièrement élégant

 

En dehors de la connectivité, le Quantum of the Seas se révèle remarquable par ses espaces intérieurs. Véritable mélange entre Celebrity Cruises, la filiale premium de RCCL et ce que l’on connaissait habituellement chez RCI, le navire arbore un design et une décoration marqués par une grande élégance. Les cabines sont très belles et grandes, avec la particularité pour les intérieures de disposer d’un mur vidéo reproduisant un balcon virtuel et permettant ainsi à leur occupants d’avoir une vue extérieure. « Ce n’est pas un simple écran de télé posé sur un mur. La perspective de la caméra est la même que si l’on voyait l’extérieur. Il y a de la profondeur et le système est très réaliste », note Richard Fain.

 

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A bord du Quantum of the Seas (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

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A bord du Quantum of the Seas (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

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A bord du Quantum of the Seas (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

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A bord du Quantum of the Seas (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

L’offre de restauration totalement revue

 

Côté restauration, le pari est également réussi. Reprenant et améliorant le concept Freestyle introduit par sa concurrente NCL, Royal Caribbean abandonne le concept de la grande salle à manger, ainsi que des services à horaires fixes, pour proposer le « Dynamic Dining », avec quatre restaurants alternatifs dont l’accès ne nécessite pas de supplément tarifaire. « Ce fut une décision importante de supprimer la grande salle à manger au profit de restaurants plus intimistes. Ce sera peut être un peu difficile, au début, pour les habitués, mais la grande majorité de nos clients se montre très enthousiaste. Il faut dire que lorsqu’on voit ces restaurants, les choix disponibles et la variété des menus, on ne peut être que convaincu par la diversité et la possibilité de profiter chaque soir d’une expérience différente », estime Lisa Lutoff-Perlo. De fait, les quatre nouveaux restaurants de 460 couverts, l’American Icon Grill, le Chic, le Silk et The Grande, proposent une immersion gustative très variée, allant de la cuisine classique aux standards américains, en passant pas les saveurs asiatiques. Le tout dans des espaces très réussis, avec une qualité de service et de nourriture très élevée. Cette offre est complétée par plusieurs restaurants alternatifs (à supplément) : steak house, italien, pub gastronomique, Japonais ou encore l’étonnant Wonderland avec sa cuisine moléculaire. En tout, la compagnie espère attirer 20% des passagers dans ces restaurants payants.

 

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© MEYER WERFT

L'American Icon Grill (© : MEYER WERFT)

 

Des spectacles fantastiques

 

Le Quantum of the Seas fait aussi très fort au niveau des spectacles. Si l’on est habitué avec les compagnies américaines à des shows de haute volée, la barre est ici placée très haut. Le Théâtre propose notamment, deux fois par semaine, la comédie musicale Mamma Mia, qui a rencontré un énorme succès à Broadway et que les passagers peuvent découvrir sur le navire. Les décors, les musiques, les chansons, les costumes, les danses… Tout est au détail près identique au spectacle proposé à New York.

 

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Le Two70° en journée (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

Et puis il y a le Two70°, cette grande salle située à l’arrière du navire et offrant une vue à 270 degrés via d’immenses baies vitrées. Salon en journée, avec un pôle de restauration rapide et un bar, cet espace se transforme en salle de spectacle en soirée. Avec un incroyable show, Starwater, production originale de RCI qui propose une approche complètement revisitée des spectacles en mer. Danseurs et chanteurs se livrent à des prestations impressionnantes dans un environnement inédit, avec d’hallucinants jeux de lumière, des baies vitrées transformées en un écran géant et six robots manoeuvrant de grands écrans vidéo. Très moderne, le spectacle est assez ébouriffant et a provoqué une salve d’applaudissements particulièrement nourrie pour sa première représentation vendredi dernier.

 

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Le Two70° (© : MEYER WERFT)

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Le spectacle Starwater (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

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Le spectacle Starwater (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

Des robots comme barmen

 

En parlant de robots, ceux-ci sont également la vedette du Bionic Bar, où les machines remplacent les barmen pour préparer les cocktails. Une véritable attraction pour les passagers, qui observent avec beaucoup d’intérêt ce bar robotisé unique sur un paquebot. Comme pour la connectivité, le système a essuyé quelques plâtres pendant le week-end. Après avoir parfaitement fonctionné au cours de la première soirée, c’est évidemment le lendemain matin, au moment de la présentation à la presse, que les deux robots ont un peu perdu les pédales, comme intimidés par le parterre de caméra qui les fixait. Là encore, rien de grave pour une première, tout rentrant dans l’ordre après quelques réglages. Même si les cocktails réalisés par de vrais barmen restent une valeur sûre, le Bionic Bar demeure une expérience amusante.

 

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Le Bionic Bar (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

Le North Star offre des vues aériennes

 

On ne détaillera pas ici toutes les nouveautés et services du paquebot, celui-ci allant faire l’objet d’un reportage plus détaillé. Mais il est impossible de ne pas parler, pour terminer ce bref passager en revue, d’iFly, qui reproduit les sensations du parachutisme grâce à une énorme soufflerie, du SeaPlex, c’est vaste salle polyvalente servant de terrain de sport, de piste pour auto-tamponneuses ou encore de discothèque. Et puis, bien sûr, il y a la North Star, l’une des principales attractions du Quantum of the Seas. Cet immense bras articulé, au bout duquel se trouve une cabine vitrée pouvant accueillir une douzaine de personnes, est une innovation majeure du navire et une vraie bonne idée. Lorsqu’elle se déploie, la North Star emmène ses occupants jusqu’à 92 mètres au dessus des flots, offrant une vue aérienne unique sur le bateau, la mer et les ports visités. Une attraction gratuite qui provoque un fort engouement et, logiquement, une longue liste d’attente.

 

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Le practice de surf et l'iFly au second plan (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

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Le SeaPlex (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

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Le SeaPlex (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

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La North Star (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

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La North Star (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

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La North Star (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

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La North Star (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

« Un navire extraordinaire qui ouvre une nouvelle page »

 

Pour résumer, comme le dit Richard Fain, le Quantum of the Seas, c’est « une architecture unique », « une technologie fantastique » et, au final, « un navire extraordinaire qui ouvre une nouvelle page » dans l’histoire de la croisière.

Après sa traversée de l’Atlantique, qui a débuté dimanche, le paquebot géant sera baptisé à Bayonne, près de New York, où il sera basé cet hiver pour des croisières vers las Caraïbes. A l’issue, le nouveau fleuron de RCI partira pour l’Asie, via la Méditerranée, afin d’être exploité à l’année en Chine. C’est la première fois qu’une compagnie décide d’exploiter un navire de cette taille, qui plus est neuf, dans cette région. Une preuve de la confiance de Royal Caribbean dans ce marché émergeant, sur lequel le groupe américain compte bien développer son activité et, ainsi, trouver un relais de croissance au marché américain, aujourd’hui mâture, et au marché européen, toujours malmené par un contexte économique difficile. 

 

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Le Quantum of the Seas (© : RCI)

 

 

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