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Des milliers de passagers et de véhicules supplémentaires transitent depuis une semaine par Toulon. Le port varois accueille, en effet, les ferries algériens et tunisiens affectés aux liaisons avec le Maghreb. Ceux-ci ont interrompu leurs escales habituelles à Marseille depuis le début de la grève à la SNCM, le 2 janvier. Le mouvement des salariés de la compagnie phocéenne, menacée de disparition, n’a pas d’impact sur le trafic dans les bassins de Marseille, si ce n’est que les postes disponibles sont moins nombreux du fait de l’immobilisation des navires de l’armement, mais aussi de ceux de La Méridionale, qui est chargée avec la SNCM de la délégation de service public vers les ports corses. Il n’y a pas, de plus, de grève de soutien lancée pour le moment par les dockers marseillais. En revanche, l’agent consignataire d’Algérie Ferries et de la Compagnie Tunisienne de Navigation est la SNCM. Une situation qui devrait d’ailleurs rapidement évoluer puisque la compagnie algérienne a décidé d’assurer elle-même la consignation de ses navires à Marseille à compter du mois d’avril.

 

 

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© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

L'El Djazair II à Toulon le 7 décembre (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE) 

 

 

Une noria de navires

 

 

En attendant, sa flotte affectée aux liaisons avec la France se replie sur Toulon, tout comme celle de la CTN. Avec un trafic important puisque les ferries ont notamment ramené vers l’Hexagone de nombreuses familles ayant passé les fêtes de fin d’année au Maghreb.  Pour le port varois, cela s’est traduit, en quelques jours, par un afflux supplémentaire de près de 3000 passagers et plus de 1200 véhicules.

Ainsi, le 4 décembre, Toulon a accueilli deux navires d’Algérie Ferries. Le Tarik Ibn Ziyad, arrivé à vide, a embarqué dans le port varois 300 passagers et 120 véhicules, alors que le Tassili II débarquait 350 passagers et 160 véhicules. Le lendemain, c’est le Tanit, de la CTN, qui a débarqué 1600 passagers et 600 véhicules puis est reparti vers la Tunisie avec 240 passagers et 120 véhicules. Le 6 décembre, l’El Djazair II est, quant à lui, arrivé d’Algérie avec à son bord 250 passagers et 130 véhicules. Et ce trafic entre Toulon et le Maghreb se poursuit depuis le début de la semaine. Lundi, le Tarik Ibn Ziyad était de retour, alors que le Tanit repointait hier son étrave dans la rade varoise.

 

 

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© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU

Le Tanit, ici à Marseille (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU) 

 

 

Corsica Ferries renforce son service vers l’île de Beauté

 

 

En plus de ces rotations, on notera que Corsica Ferries a renforcé son service vers l’île de Beauté, afin de répondre à la demande liée à l’arrêt de la desserte de l’île depuis Marseille. Après avoir proposés quatre départs et retours de Toulon le 4 décembre, la compagnie en a assuré deux le lendemain puis trois le 6 décembre. Aujourd’hui, pas moins de cinq de ses ferries seront mobilisés sur cette ligne : le Mega Express II, le Mega Express III, le Mega Express V, le Mega Smeralda et le Sardinia Vera.

 

 

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© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

L'El Djazair II et le Sardinia Vera à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE) 

 

 

Une aubaine pour Toulon, un coup dur pour Marseille

 

 

Autorité et services portuaires mettent donc les bouchées doubles, depuis le début du mois, pour gérer ce trafic passagers et roulier exceptionnel, qui s'ajoute aux lignes régulières, dont l'autoroute de la mer vers la Turquie (avec l’escale du roulier l’UN Istanbul le 5 et le 6 décembre puis celle de l’UN Kara Deniz hier). Une mobilisation réussie puisque toutes les escales, malgré leur nombre, ont été traitées. Les ferries ont pu être accueilli à Toulon centre, le port ayant encore sous le coude le port de Brégaillon, à La Seyne-sur-Mer, où escalent les navires d’UN RoRo. En cas d’arrivée imprévue d’un paquebot (le prochain est attendu le 21 janvier mais la rade reçoit souvent des déroutements), le môle des anciens chantiers seynois, qui accueille le gros du trafic croisière habituellement, demeure aussi disponible. Il y a donc encore de la marge et, bien évidemment, cette activité inattendue va peser positivement sur les résultats du port. 

Pour Marseille, en revanche, c'est un coup dur, d'autant que le port phocéen s'apprête à annoncer un trafic 2013 en baisse, essentiellement du fait de la chute du trafic de produits pétroliers. L'immobilisation encore indéterminée des ferries de la SNCM et de La Mériodionale, cumulée au report du trafic vers le Maghreb, risque quant à eux de plomber, s'ils perdurent, les chiffres de l'activité passagers. 

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