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La compagnie américaine Norwegian Cruise Line a inauguré son nouveau paquebot, livré le 10 janvier par les chantiers allemands Meyer Werft. Le Norwegian Getaway est revenu hier à Rotterdam après trois jours de festivités au large des Pays-Bas. Près de 3000 invités, agents de voyage, partenaires de NCL et journalistes étaient présents à bord pour découvrir le navire. Un bateau impressionnant au niveau de finition exceptionnel. Il faut dire que Meyer Werft a achevé le Norwegian Getaway avec trois semaines d’avance par rapport au calendrier, qui avait déjà été raccourci de trois mois. Une performance qui en dit long sur les gains de productivité réalisés par le chantier allemand, auquel il n’aura fallu que 19 mois pour mener à bien la construction, dont seulement 12 pour l’assemblage et l’armement. Devant la presse internationale, Kevin Sheehan, le président de NCL, n’a d’ailleurs pas été avare de compliments à l’endroit de Meyer Werft. « C’est un chantier familial qui a plus de 200 ans d’histoire et avec lequel nous travaillons en toute confiance. Ils prennent chaque projet avec le plus grand des sérieux et ont toujours des équipes qui travaillent en amont, sur les prochaines phases du projet. Ils sont très flexibles et c’est vraiment très confortable, pour nous, de travailler avec eux ».

 

 

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© MEYER WERFT

Le futur Norwegian Escape (©  NCL)

 

 

Les excellentes relations entretenues depuis de longues années par NCL et Meyer Werft font, d’ailleurs, que le chantier allemand a décroché la commande des deux prochains paquebots de l’armateur américain. Légèrement plus gros que le Norwegian Getaway et son aîné, le Norwegian Breakaway, livré en avril 2013, les Norwegian Escape et Norwegian Bliss (163.000 GT, 4200 passagers) seront mis en service à l’automne 2015 et début 2017. La construction du premier devrait débuter dans les prochaines semaines au chantier de Papenburg. Et la série Breakaway devrait servir de base au nouveau navire de 150.000 GT et 3400 passagers commandé en octobre dernier par la compagnie asiatique Star Cruises, coactionnaire de NCL avec le fonds d’investissement américain Apollo Management (livraison prévue en octobre 2016).

 

 

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© MEYER WERFT

Le Norwegian Getaway à Papenburg (©  MEYER WERFT)

 

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© NCL

Le Norwegian Brekaway (©  NCL)

 

 

 

Une ambiance et une décoration en lien avec Miami

 

 

Long de 324 mètres pour une largeur de 40 mètres et un tirant d’eau de 8 mètres, le Norwegian Getaway présente une jauge de 146.600 GT. Capable d’atteindre la vitesse de 21.5 nœuds, il peut accueillir 4028 passagers (en base double), servis par 1648 membres d’équipage. Sistership du Norwegian Breakaway, ce nouveau paquebot est structurellement identique à son aîné, proposant notamment des bars et restaurants avec terrasses extérieures au niveau du pont promenade, une nouveauté qui rencontre un très grand succès auprès de la clientèle. Quelques modifications ont néanmoins été apportées au niveau de la décoration et de certains espaces publics, comme des divertissements proposés à bord (nous vous présenteront les deux navires en détail prochainement). Ces évolutions tiennent pour l’essentiel au port d’attache du Norwegian Getaway, qui sera basé à l’année à Miami. A l’instar du Norwegian Breakaway, positionné en permanence au départ de New York, le navire a été conçu pour proposer une ambiance et des animations en lien avec son port d’attache, ce concept de design dédié à une zone géographique constituant d’ailleurs une particularité dans l’industrie de la croisière (il a été inauguré par NCL avec ses navires basés à Hawaii). Extérieurement, cela se traduit par la fresque qui orne la coque, signée par le New-yorkais Peter Max pour le Breakaway et David « Lebo » Le Batard, un artiste installé dans la banlieue de Miami, pour le Getaway. A bord, également, la décoration des espaces publics est adaptée aux deux villes, avec des atmosphères différentes. Dans l’ensemble, les coloris sont, ainsi, plus chatoyants pour le second paquebot. Contrairement à son ainé, le Norwegian Getaway naviguera en permanence « au soleil » et, de ce fait, il ne dispose pas de piscine couverte au niveau du Haven, le complexe de suites. On trouve également à bord une évolution dans l’offre Entertainment, avec par exemple le remplacement de Cirque Dreams par Illusionarium, un magnifique spectacle de magie, ou encore des lauréats et nominés aux Grammy Awards qui se produisent à la place du groupe de jazz emmené par Slam Allen sur le Breakaway.

 

 

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© MEYER WERFT

Le Norwegian Getaway (©  NCL)

 

 

Un passage par New York avant de descendre vers la Floride

 

 

Le Norwegian Getaway a quitté hier soir Rotterdam pour mettre le cap sur Southampton. Au départ du port anglais, il propose trois mini-croisières d’une nuit, deux destinées à la présentation du navire au marché britannique, la troisième étant commercialisée. Puis, le 16 janvier, le paquebot appareillera pour rejoindre les Etats-Unis. Non pas Miami directement, comme initialement prévu, mais d’abord New York, où le bateau sera exploité dans le cadre d’un affrètement de cinq jours lié à un évènement organisé par la ligue américaine de football. Cette réorganisation de la traversée de positionnement n’a d’ailleurs pas été sans impacter l’occupation du Norwegian Getaway. Pour cette transatlantique, d’une durée de 10 jours, il ne devrait y avoir qu’un petit millier de passagers à bord, soit moins d’un quart de la capacité. Cela en raison des mauvaises conditions climatiques régnant actuellement sur New York, qui connait l’un des hivers les plus rudes de ces dernières décennies. Mais aussi, et peut être surtout, du fait que de nombreux clients souhaitaient profiter de l’arrivée du Norwegian Getaway à Miami pour cumuler la transatlantique avec une croisière vers les Caraïbes sur le Norwegian Pearl. Ce n’est finalement que le 7 février que le nouveau fleuron de NCL rejoindra le port de Floride pour y être baptisé et débuter son programme de traversées dans l’Est de l’arc caribéen. Des croisières de 7 nuits au départ de Miami et comprenant des escales à St Martin, St Thomas dans les îles Vierges américaines et Nassau, dans les Bahamas.

 

 

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© NCL

Le Norwegian Epic (©  NCL)

 

 

Le Norwegian Epic à l’année en Europe à partir de 2015

 

 

Au cours de l’inauguration du navire, Kevin Sheehan a, par ailleurs, annoncé que le Norwegian Epic serait, à compter du 30 avril 2015, basé à l’année en Europe. Livré par les chantiers STX France de Saint-Nazaire en juin 2010, ce paquebot de 153.873 GT et 4090 passagers, le plus gros de la flotte de NCL, est positionné au départ de Barcelone depuis le printemps 2012. Mais, jusqu’ici, il retournait aux Caraïbes en hiver. La mise en service du Norwegian Escape en 2015 va permettre à la compagnie de sortir le Norwegian Epic du marché américain pour le dédier entièrement à l’Europe, une région où le bateau est, d’ailleurs, généralement mieux apprécié. Resté unique en son genre après l’abandon de la construction de son sistership (suite à la reprise en main de NCL par Apollo Management en 2007), le Norwegian Epic se distingue notamment par ses cabines incurvées dépourvues de blocs sanitaires. Une architecture qui est assez mal passée auprès d’une partie de la clientèle américaine mais qui suscite beaucoup moins de reproches sur le « vieux continent ».

Rencontrant un très beau succès sur ce marché depuis son arrivée il y a deux ans, le Norwegian Epic sera donc le fer de lance de NCL en Europe. Il proposera des croisières uniquement en Méditerranée, toute l’année au départ de Barcelone. Est-ce un challenge pour la compagnie ? Oui, dans la mesure où elle devra remplir un paquebot de très forte capacité y compris en hiver avec des Européens, les Américains étant peu nombreux à fréquenter cette région en dehors de l’été. Néanmoins, NCL pourra éventuellement jouer sur les itinéraires et la durée des croisières pour séduire un large public. Et il faut aussi rappeler qu’elle ne part pas de zéro puisqu’elle exploite déjà des navires en Méditerranée de janvier à décembre. On notera à ce propos que la réaffectation du Norwegian Epic ne va pas entrainer un accroissement de la capacité de NCL sur le marché européen. Car, si la compagnie va y déployer son plus gros navire, elle devrait faire revenir aux Etats-Unis, durant la période hivernale, les Norwegian Jade (93. 558 GT, 2400 passagers) et Norwegian Spirit (75.338 GT, 2018 passagers), respectivement basés en Europe à l’année depuis 2008 et 2012. Au final, la capacité offerte en Europe par NCL durant l’hiver 2015/2016 devrait donc être légèrement inférieure à ce qu’elle est actuellement. Quant à la saison estivale, la compagnie maintiendra quatre navires dans la zone soit, en plus de l’Epic, du Jade et du Spirit le Norwegian Star (91.740 GT, 2348 passagers), positionné depuis 2012 en Europe du nord.

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