Terrible nouvelle pour le plus ancien tour opérateur maritime français. NDS Voyages a déposé lundi une déclaration de cessation de paiement au tribunal de commerce de Paris. L’avocat de la société a demandé la liquidation judicaire de l’entreprise, qui devrait être prononcée dans les prochains jours. NDS Voyages cesse son activité en raison des graves difficultés financières de son actionnaire principal, la compagnie portugaise Classic International Cruises, qui a décidé de fermer sa filiale française. Ces dernières semaines, l’armateur a vu la plupart de ses navires faire l’objet de saisies suite à des créances impayées. Paquebot emblématique de NDS Voyages, le Princess Danae est, ainsi, immobilisé à Marseille depuis le 15 septembre, ce qui a contraint le TO français à annuler toutes les croisières prévues à bord à partir de cette date et, par ricochet, sa programmation fluviale. Car la société s’est rapidement retrouvée dans l’impossibilité de poursuivre son activité.
Sous le choc, l’équipe de NDS, qui compte une trentaine de salariés, demeure sur le pont afin d’aider au mieux les clients, parmi lesquels de très nombreux fidèles, très affectés par la fin d’un voyagiste qui faisait pour beaucoup partie intégrante de leur vie, avec ses croisières aux itinéraires très variés et à l’ambiance familiale, où ils avaient leurs petites habitudes, se connaissaient pour beaucoup et s’étaient liés aux accompagnateurs et à l’équipage.
Une page d’histoire qui se tourne
Avec la liquidation de NDS, c’est en tous cas une page de l’histoire française des croisières qui se tourne. Son histoire remonte à 1872 avec un premier pèlerinage en bateau, le Notre Dame du Salut (qui a donné son nom à NDS) emmenant les pèlerins en Terre Sainte depuis Marseille. Longtemps, la société a été détenue par Bayard Presse, qui l’utilisait exclusivement pour organiser des traversées aux lecteurs de ses publications, notamment les magazines Notre Temps et Pèlerin. Au début des années 2000, Classic International Cruises était entré au capital de NDS, pour en devenir finalement l’actionnaire ultra-majoritaire. En 2007, la société avait souhaité étendre son activité en ouvrant ses offres aux agences de voyage, une politique de diversification qui avait permis d’élargir la clientèle, notamment après la faillite de Marsans. Toutefois, l’activité au profit du groupe Bayard, qui avait conservé une petite participation dans NDS, demeurait encore très majoritaire.
Il conviendra maintenant de voir comment la situation va évoluer. Car, si la liquidation est assurée, puisqu’il faudra rembourser les créanciers, il n’est pas impossible qu’un acteur extérieur veuille prendre la relève de NDS, qui dispose d’un trésor : sa clientèle de fidèles. En 2011, le TO français a accueilli 12.000 passagers.