Sous réserve que les restrictions en cours soient d’ici là levées par les autorités françaises, les deux grandes compagnies de croisière tricolores espèrent pouvoir reprendre leur activité dès juillet avec un programme exclusivement hexagonal. Après CroisiEurope, qui avait déjà annoncé en mai son intention d’exploiter son navire maritime le Belle des Océans depuis Nice vers la Corse du 26 juillet au 11 octobre (24 croisières), Ponant a dévoilé hier une série d’itinéraires le long des côtes françaises à partir du 4 juillet. Cinq de ses navires sont prévus pour assurer ce programme : Le Jacques Cartier pour 11 croisières en Bretagne du 4 juillet au 12 septembre, Le Dumont d’Urville pour 13 croisières en Manche au départ du Havre du 4 juillet au 26 septembre, Le Bougainville pour 12 croisières dans le golfe de Gascogne au départ de Bordeaux du 4 juillet au 19 septembre, L’Austral pour 14 croisières en Provence du 4 juillet au 14 octobre au départ de Marseille et Le Lyrial pour 15 croisières vers la Corse depuis Nice du 4 juillet au 10 octobre. Soit, en tout, quelques 65 croisières pour une capacité potentielle totale de 14.000 passagers, sur la base de la capacité nominale des navires (184 à 264 passagers).
Alors que l’armateur alsacien CroisiEurope compte également faire repartir en août ses navires exploités sur les fleuves hexagonaux (Seine, Rhône, Loire et Gironde) et ses péniches sur les canaux, il lui fallait trouver une solution pour pouvoir opérer sur un itinéraire français la Belle des Océans. Ce navire de 128 passagers est en effet immatriculé en Belgique, ce qui pose le problème de la réglementation sur le cabotage. Une solution a semble-t-il été trouvée, a-t-on appris auprès de la compagnie, en intégrant dans son itinéraire entre Nice et la Corse un passage dans les eaux italiennes de l’île d’Elbe. La situation est plus simple de ce point de vue pour Ponant, dont toute la flotte bat pavillon français (sur un registre ultramarin de Wallis et Futuna). Pour autant, il semble que la compagnie bataille dur depuis des semaines pour obtenir l’autorisation d’exploiter la moitié de sa flotte en France et ainsi sauver une partie de la saison estivale, en attendant de pouvoir rouvrir des itinéraires internationaux. Pour y parvenir, Ponant a soumis aux Affaires maritimes un plan très détaillé quant aux questions sanitaires, ces mesures ayant également pour but de rassurer la clientèle. Y figurent notamment des attestations médicales et tests virologiques à réaliser avant l’embarquement (voir le détail sur le site de Ponant).
Pour autant, ces prévisions de reprise dépendent toujours du feu vert des autorités françaises, au niveau national et préfectoral, voire portuaire. Des décisions sont attendues d’ici le 22 juin dans le cadre de la phase 3 du déconfinement. Dans l’état actuel des choses, les croisières demeurent interdites dans les ports et eaux françaises de métropole et d’outre-mer. Une disposition inscrite dans l'article 6 du décret du premier ministre en date du 31 mai sur les mesures générales face à l'épidémie de Covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire.
Et, s’il pourrait y avoir potentiellement à la fin du mois des évolutions selon les modalités de la poursuite du déconfinement, on évoque aussi un certain nombre de restrictions à l’étude en cas de reprise, comme une possible réduction de la capacité des navires à seulement 100 passagers. Tout cela fera l’objet de décisions dans les semaines qui viennent.
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