Le dernier des quatre nouveaux navires d’expédition de Ponant ne s’appellera finalement pas Kerguelen, comme initialement annoncé. La compagnie a en effet décidé de le renommer Dumont d’Urville, en hommage à un grand marin et explorateur français du XIXème siècle (*) dont l'histoire n'est pas sujette, comme celle du découvreur des archipels austraux, à certaines zones d'ombre.
Livrable en 2019, le Dumont d'Urville s’ajoutera aux Lapérouse, Champlain et Bougainville, constituant la série Explorer. Le premier, dont la construction a débuté le 3 janvier au chantier Vard de Tulcea, en Roumanie, verra sa coque remorquée d’ici la fin de l’année vers le site Vard de Søviknes, en Norvège, où elle sera équipée en vue d’une livraison en juin 2018.
Conçus pour naviguer sur toutes les mers du globe, y compris en zones polaires, ces navires de 131 mètres et environ 10.000 GT de jauge compteront 92 cabines.
(*) Jules Dumont d’Urville (1790-1842) a considérablement contribué à la découverte et à la cartographie de l’Océanie, mais également de l’Antarctique, région emblématique des croisières d’expédition de Ponant. Ce sont deux grands voyages qui assurent la réputation de Dumont d’Urville : l’Océanie et l’Antarctique.
OCEANIE
De 1822 à 1825, en tant que second commandant, il contribue activement au succès de l’expédition dans le Pacifique, explorant les côtes de la Nouvelle-Guinée, et de la Nouvelle-Zélande, les détroits de Torres et de Cook et rapporte de nombreuses collections de plantes et d’animaux.
Puis, de 1826 à 1829, Dumont d’Urville effectue un autre grand voyage d’exploration dans l’Océan Pacifique. Il a la mission de partir à la découverte de l’Océanie et de retrouver le lieu de naufrage de l’explorateur La Pérouse.
L’expédition permet de découvrir plus de 4 000 lieues de côtes les moins connues du globe sur la Nouvelle-Irlande, la Nouvelle-Bretagne et la Nouvelle-Guinée. Elle définit également la position de près de 200 îles ou îlots, dont une soixantaine n’avaient encore figuré sur aucune carte. Dumont d'Urville a ainsi cartographié les îles Loyauté et il a effectué un relevé des côtes de la Nouvelle-Zélande. Il a également exploré les îles des Moluques et Tonga.
Dumont d’Urville a donc considérablement contribué à la cartographie de cette région, notamment par sa proposition à la Société de géographie de subdiviser l’Océanie en trois parties : en Polynésie (« les nombreuses îles »), Micronésie (« les petites îles »), Mélanésie (dont il crée le nom) (« les îles noires »).
Dumont d’Urville a également rapporté de ces voyages des « récoltes d’histoire naturelle » (nombreux échantillons de plantes, d’insectes, d’animaux, d’objets des peuples visités… contributions aux découvertes en géographie et botanique). Au retour, ces récoltes ont été transmises au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et au Musée Maritime de Paris.
ANTARCTIQUE
En 1837, Dumont d’Urville entreprend une expédition vers le pôle Antarctique. Dumont D’Urville explore les mers australes et les glaces antarctiques et découvre de nouvelles terres et notamment la terre Louis-Philippe. En 1840, Dumont D’Urville et son équipage retournent en Antarctique et ils mettent pied sur le Rocher du Débarquement, le plus élevé parmi le groupe d'îlots des « Îles Dumoulin », ainsi nommées par Dumont d'Urville en l'honneur de Vincendon-Dumoulin, l'hydrographe de l'expédition. L’explorateur nomme les terres qu’il a exploré en Antarctique d’après sa femme Adèle : la Terre-Adélie.