La jeune compagnie portugaise, qui a débuté son activité cette année après avoir racheté quatre des cinq anciens navires de sa défunte compatriote, Classic International Cruises, projette d’investir dans de nouveaux paquebots. C’est ce que l’on apprend dans un droit de réponse adressé par le patron de Portuscale Cruises à nos confrères de Tour Mag. En plus du programme de rénovation des anciennes unités de CIC, « je me prépare également avec d’autres à investir pour que naisse une nouvelle génération de paquebots : ils devront toujours être à taille humaine, ils répondront eux aussi rigoureusement aux règles de sécurité comme aux exigences écologiques que je suis très attaché de respecter », explique Rui Alegre. Et l’entrepreneur portugais d’ajouter : « ils seront toujours, comme les paquebots qui appartiennent à la flotte de Portuscale Cruises, bâtis suivant un modèle économique avant tout lié au plaisir de naviguer, au bonheur de voyager mais jamais suivant la pensée unique d’un marché de masse froid et anonyme. Il y aura toujours de la demande pour une navigation qui ne laisse pas de côté l’humain, avec ses proportions et sa raison ».

Le Funchal, premier navire de Portuscale Cruises (© PORTUSCALE CRUISES)
Sans préciser les échéances envisagées, le président de Portuscale Cruises, qui vise probablement des unités de 300 à 400 cabines, a évoqué ces constructions neuves après avoir réagi aux critiques formulées par certains observateurs sur la pertinence de remettre en état de vieux paquebots. Cela alors que Rui Alegre a été contraint de suspendre le chantier de restauration du Lisboa (ex-Princess Danae) et d’annuler son programme de croisières prévu en 2014 sur le marché français. C’est en novembre qu’a débuté la réfection du vénérable navire, construit en 1955 et transformé pour la croisière en 1977. Un chantier prévu dès l’origine par Rui Alegre comme extrêmement lourd, mais qui s’est révélé encore plus complexe. « « Il s’avère que la situation technique, sécurité et normes de l’ex-Princess Danae nécessite beaucoup plus d’interventions qu’initialement prévues et surtout nous avons découvert de nombreuses anomalies non signalées sur les documents de contrôle du paquebot lors de l’achat. Par précaution, je préfère stopper la progression du chantier le temps de tirer cette fâcheuse situation au clair et décide, ce jour, de suspendre la commercialisation jusqu’à nouvel ordre », avait expliqué le 15 janvier le président de Portuscale Cruises. Celui-ci a lancé un vaste audit du projet afin de déterminer l’ampleur réelle et le coût des travaux à réaliser. Ce n’est qu’à l’issue qu’il prendra une décision quant à l’avenir du bateau.
En attendant, le Funchal, premier navire de la compagnie à être sorti de refonte, l’été dernier, poursuit son programme de croisière et l’Azores (ex-Athena), remis à niveau à Marseille, débutera en mars un affrètement de huit mois pour le compte du tour opérateur allemand Ambiante Kreuzfharten. Quant au Porto (ex-Arion), également sorti de chantier l’été dernier, il est à quai à Lisbonne.