Après avoir récemment équipé trois navires de Brittany Ferries, la société lyonnaise LAB, filiale du groupe CNIM, va fournir ses dispositifs de nettoyage des fumées pour des paquebots. Il s’agit des MSC Orchestra, MSC Poesia et MSC Musica. Le premier verra ses scrubbers installés pendant l’arrêt technique dont il bénéficie actuellement à Marseille alors que le second et le troisième seront équipés en 2018 et en 2019.
On notera que leur armateur, la compagnie italo-suisse MSC Cruises, avait initialement choisi un autre système, développé par le suédois Yara Marine, pour ses premiers navires dotés de scrubbers, des unités de la classe Fantasia. Deux exemplaires (MSC Fantasia et MSC Preziosa) ont été modifiés en 2015 et 2016 au chantier Fincantieri de Palerme, celui-ci allant maintenant traiter de la même manière le MSC Splendida, et logiquement par la suite la dernière unité de la série, le MSC Divina.
Pour les Musica, MSC a donc fait le choix d’une solution française. Celle-ci est portée par les chantiers de Saint-Nazaire, qui ont construit les navires, ont réalisé les études d’intégration du scrubber (comme ce fut le cas pour les Fantasia) et sont titulaires du contrat pour équiper l’Orchestra (Chantier naval de Marseille et LAB interviennent en qualité de sous-traitants). L’expérience acquise par STX France et la société lyonnaise avec Brittany Ferries a été déterminante dans le choix de l’armateur.
Trois scrubbers, d'une hauteur de 15 mètres pour un diamètre de 3 et un poids de 140 tonnes, vont être installés entre les ponts 9 et 14 de l’Orchestra. Trois pompes pulvériseront 800 à 1000 m3 d'eau de mer par heure sur les fumées d'échappement qui vont être concentrées dans un réseau complexe à l'intérieur du scrubber. L'alcalinité de l'eau de mer va alors transformer les oxydes de soufre en sulfites. Ensuite, deux possibilités sont envisageables sur le scrubber hybride choisi par MSC. En boucle ouverte, le mélange eau de mer-sulfite sortant du scrubber après traitement est rejeté à la mer. En boucle fermée, il est centrifugé par un hydrocyclone, l’eau est traitée et, par concentration, les résidus sont stockés pour être débarqués à terre. MSC indique que cette configuration va lui permettre de « respecter les différentes réglementations portuaires en vigueur à travers le monde, tout en offrant la possibilité d'utiliser une vaste gamme de carburants disponibles dans les différents ports».
Selon la compagnie, la mise en place de ce système, qui représente un investissement d'une douzaine de millions d'euros, permettra de réduire jusqu’à 97% les émissions de dioxydes de soufre.
Les scrubbers vont permettre à la compagnie de s'aligner avec la règlementation internationale en matière d'émission de soufre, dont la teneur passera notamment à 0.5% en 2020 en Méditerranée (0.1% en Europe du nord et dans d'autres zones d'émissions contrôlées). La moitié de la flotte de MSC sera équipée d’ici juin 2018 et cette proportion augmentera rapidement. En plus des intégrations au cours d’arrêts techniques, les nouvelles unités des classes Meraviglia et Seaside sont effet dotées de ces systèmes d’épuration des gaz d’échappement dès leur construction.