Le Carnival Liberty est resté hier, pour la deuxième journée consécutive, bloqué à Saint-Thomas, dans les îles Vierges américaines. Lundi, le paquebot, parti la veille de San Juan (Porto Rico) pour une croisière d’une semaine avec 3346 passagers et 1150 membres d’équipage, a été victime d’un incendie dans les machines. Le sinistre, intervenu alors que le paquebot était à quai, a été maîtrisé par les systèmes automatiques de lutte contre le feu. Il n’a pas fait de blessé mais a provoqué des dégâts. Compte tenu des volutes de fumée s’échappant du bateau, l’évacuation des passagers et membres d’équipage non mobilisés par les procédures de lutte contre les incendies a été ordonnée. Ils ont été accueillis à terre avant de revenir passer la nuit sur le navire.
Ce dernier a fait l’objet de nombreuses inspections, son armateur, la compagnie américaine Carnival Cruise Line, ayant dépêché une équipe d’experts à bord, dont des représentants de l’US Coast Guard. Hier, CCL indiquait que tous les services hôteliers du paquebot, comme l’air conditionné, les ascenseurs, les sanitaires, les restaurants et même le théâtre fonctionnaient normalement. Il en était de même pour les activités et les spectacles à bord. Dans la soirée, certains media américains annonçaient que le Carnival Liberty avait reçu l'autorisation d'appareiller mais, ce mercredi matin, son AIS le montrait comme étant toujours à quai à Saint-Thomas. Quoiqu’il en soit, le paquebot ne poursuivra pas le cycle de sa croisière. Il doit revenir directement à son port d'attache de San Juan. Les passagers auront la possibilité de passer la semaine à bord pour découvrir Porto Rico ou rentrer chez eux, CCL allant les dédommager.
Quatrième des six unités de la classe Conquest, le Carnival Liberty a été livré par les chantiers italiens Fincantieri en 2005. Long de 290 mètres pour une largeur de 38 mètres et une jauge de 109.500 GT, il compte près de 1500 cabines.
Les déboires rencontrés par ce navire viennent s’ajouter à ceux survenus sur les Carnival Splendor et Carnival Triumph en 2010 et 2013. Victimes d’incendies dans les compartiments propulsion alors qu’ils étaient en mer, ces paquebots avaient été confrontés à un black out total et contraints d’être remorqués, les conditions à bord étant des plus précaires. Quant au Carnival Dream, il avait été immobilisé à Saint-Martin en 2013 suite au dysfonctionnement d’un moteur diesel, contraignant la compagnie à rapatrier par voie aérienne plus de 3600 passagers.
Suite à ces problèmes, qui lui ont valu de nombreuses critiques, CCL avait décidé d’investir 300 millions dollars pour accentuer la redondance et la protection des équipements de la partie énergie/propulsion, tout en musclant la capacité des générateurs de secours en cas d’avarie ou de sinistre. Des actions qui ont, d’ailleurs, sans doute permis au Carnival Liberty d’être encore en mesure d’accueillir ses passagers.