Réalisé par Piriou, qui achève là son tout premier patrouilleur hauturier, le Piedrabuena, première des trois unités du type OPV 87 commandées par l’Argentine à Naval Group, a été livré hier à l’occasion d’une cérémonie dans le port de Concarneau. Quelques ultimes travaux et entrainements de l’équipage, fort de 44 marins argentins, vont intervenir avant le départ du bâtiment, prévu pour la mi-mai. Le Piedrabuena traversera alors l’Atlantique pour rejoindre le Bouchard, ex-L’Adroit français, prototype du modèle OPV 87 construit sur fonds propres par Naval Group et mis à disposition de la Marine nationale de 2011 à 2018, vendu à la marine argentine au sein de laquelle il a réalisé ses premières missions début 2020.

Le Piedrabuena lors de ses essais début mars (© MARC OTTINI)
La cession après mise à niveau à Toulon de ce bâtiment, livré en décembre 2019, est intervenue dans le cadre d’un contrat global entré en vigueur en février de la même année. Ce dernier porte également sur la construction en France de trois unités neuves de ce type. La production a été confiée par Naval Group à Piriou, qui a intégralement construit la tête de série. Pour les deux patrouilleurs suivants, les coques sont fabriquées par le chantier Kership (filiale de Piriou et Naval Group) de Lanester, près de Lorient, puis remorquées jusqu’à Concarneau pour achèvement. Celle du second OPV, qui prendra le nom d’Almirante Storni, a fait le voyage en juillet dernier et est en achèvement chez Piriou. Sa réception par la marine argentine est selon nos informations prévue mi-octobre. Quant au dernier patrouilleur de la série, le futur Contralmirante Cordero, il doit être livré en avril 2022.
Longs de 87 mètres pour une largeur de 14 mètres, les OPV 87 affichent un déplacement en charge de 1650 tonnes. Capables de dépasser la vitesse de 20 nœuds et de franchir plus de 7000 milles à allure économique, avec une autonomie de trois semaines en haute mer, ils peuvent accueillir jusqu’à 59 personnes. Ces bâtiments sont équipés d’un radar de surveillance Terma placé sous radôme dans une mâture unique, et un canon télé-opéré de 30 mm. Les senseurs et l’armement seront gérés par un système de lutte Polaris de Naval Group. Les bâtiments peuvent mettre en œuvre deux embarcations semi-rigides de 9 mètres via des rampes à l’arrière, et disposent d’une plateforme pour un hélicoptère de 10 tonnes et un abri pour une machine de classe 5 tonnes ou un drone aérien.
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