Activité de la flotte russe en Méditerranée depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, impact du conflit sur les enjeux géopolitiques et territoriaux dans la région, émergence de nouvelles menaces, des câbles sous-marins à l’explosion du trafic de drogue… Le vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi, préfet maritime et commandant de la zone Méditerranée, a accordé à Mer et Marine un entretien pour faire le point sur ces différents sujets.
MER ET MARINE : Comment a évolué le dispositif naval russe en Méditerranée depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?
AMIRAL BOIDEVEZI : Il y a eu une forte crispation au moment du déclenchement de la guerre il y a un peu plus d’un an maintenant. Cela s’est beaucoup tendu à l’époque. Les Russes ont été particulièrement actifs et présents sur une large partie de la Méditerranée pour exercer une pression sur les Occidentaux. Et puis, progressivement, on a senti une certaine fatigue dans leur dispositif.
Il n’y aurait plus aujourd’hui qu’une dizaine de bâtiments russes en Méditerranée, soit deux fois moins qu’il y a un an. Cette réduction de capacité est plus selon vous une question d’épuisement des moyens russes qu’une posture volontaire ?
Exactement. Au fur et à mesure, un certain nombre d’unités navales et aériennes qui se servaient notamment de Tartous et Lattaquié en Syrie comme points d’appui sont reparties, notamment