Après la frégate De Grasse, qui a tiré le 5 Exocet MM38 le 28 avril, ce fut au tour de l'aéronautique navale, le 6 mai, de mettre en oeuvre le célèbre missile antinavire, dans sa version aéroportée. Une flottille de chasse embarquée, la 17F, armée de Super Etendard Modernisés (SEM), ainsi qu'une flottille de patrouille maritime, la 23F, dotée d'Atlantique 2, ont été engagées dans cet exercice. En début de matinée, le VN Partisan, navire plastron de la compagnie V.Navy servant aux entrainements de la Marine nationale, a mouillé dans le golfe de Gascogne deux cibles équipées de réflecteurs radar. Une fois ces cibles en place, l'aviation navale est entrée en scène. Trois SEM de la 17F, basée à Landivisiau (Finistère), ont été engagés : un avion tireur, doté d'un AM39 Exocet et son accompagnateur, ainsi qu'un troisième appareil gréé en « nounou » pour le ravitaillement en vol de la formation, la zone de tir étant située à grande distance de la base de départ. Les deux SEM assurant l'attaque ont été guidés vers leur cible par un Atlantique 2 de la 23F, ayant au préalable oeuvré en coopération avec un avion de surveillance maritime Falcon 50 de la 24F pour s'assurer qu'aucun bateau ne se trouvait dans la zone de tir (on parle de « blanchiment ») . L'attaque a été effectuée à très basse altitude et à très grande vitesse. Après avoir constaté que la cible était effectivement détruite, les SEM ont laissé la place à un deuxième ATL2 de la 23F, basée à Lann-Bihoué (Morbihan), arrivant sur zone pour détruire à son tour le bâtiment simulé par la deuxième cible. Les deux tirs ont fait but, précise la Marine nationale. SEM doté d'un AM39 (© : MARINE NATIONALE) AM39 en vol (© : MARINE NATIONALE) Cible détruite par un AM39 (© : MARINE NATIONALE) Version aéroportée du MM38, tiré pour la première fois en 1971, l'AM39 a vu le jour en 1974. Pouvant être mis en oeuvre par des avions ou des hélicoptères, le missile s'est rendu célèbre en provoquant la perte du destroyer britannique HMS Sheffield, touché par un AM39 tiré d'un Super Etendard argentin durant la guerre des Malouines, en mai 1982. Puis, cinq ans plus tard, un autre Exocet, lancé par les Irakiens, mettait hors de combat la frégate américaine USS Stark dans le golfe Persique (des Super Frelon irakiens avaient déjà détruit des bâtiments iraniens avec cette arme en 1980). En France, la Marine nationale met en oeuvre l'AM39 depuis les SEM, embarqués sur le porte-avions Charles de Gaulle, et les Atlantique 2, basés à terre. Les premiers peuvent emporter un missile sous voilure et les seconds deux missiles en soute. Une évolution de cet engin, l'AM39 Block2 Mod2, a vu son développement lancé en 2004 par MBDA. Le tir de validation de ce nouveau missile « tout numérique » est intervenu en juin 2007. Il équipera les ATL 2 et Rafale Marine (un missile en position ventrale) qui remplaceront définitivement les SEM à l'horizon 2015. ATL 2 embarquant un AM39 (© : MARINE NATIONALE) SEM doté d'un AM39 (© : MARINE NATIONALE) Rafale Marine d'un AM39 (© : MBDA)
Atlantique 2 et Super Etendard tirent des Exocet dans le golfe de Gascogne
Par
Vincent Groizeleau
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13/05/2012

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