La version rénovée de l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 a réalisé avec succès le tir d’un missile antinavire Exocet AM39 et d’une bombe à guidage laser. C’est ce qu’a annoncé la Marine nationale, qui précise que ces tirs ont été réalisés par même semaine par un équipage d’essai du centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale (CEPA/10S).

Tir d'AM39 depuis un Atlantique 2 rénové (© MARINE NATIONALE)

Tir d'AM39 depuis un Atlantique 2 rénové (© MARINE NATIONALE)

Tir d'AM39 depuis un Atlantique 2 rénové (© MARINE NATIONALE)
En avril, la Marine nationale a réceptionné son troisième Atlantique 2 porté au standard 6 après un important chantier de rénovation mené par Dassault Aviation et Thales. Les deux premiers appareils modernisés avaient été livrés à l’aéronautique navale en 2019. Le troisième les a rejoints sur la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué, près de Lorient, où sont basés tous les Atlantique 2, armés par les flottilles 21F et 23F. La qualification du standard 6 se poursuit, l’objectif de la marine française étant de disposer d’une première capacité opérationnelle d’ici la fin de cette année sur trois avions et cinq équipages qualifiés, puis cinq avions et huit équipages fin 2021. L’ensemble du parc d’ATL 2 rénové, soit 18 appareils en tout, doit être opérationnel début 2025.
Conçus pour la lutte anti-sous-marine et antinavire, les Atlantique 2 peuvent mettre en œuvre quatre torpilles légères MU90 ou deux missiles antinavire Exocet AM39, ces armes étant stockées en soute. Très endurants, avec une autonomie pouvant atteindre 14 heures, ils sont chargés de la protection des approches maritimes et des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), qu’ils escortent en Atlantique lors de leurs départs et retours de patrouille, veillant à ce qu’aucun sous-marin étranger ne puisse les suivre. Également employés au profit du groupe aéronaval, soutenant le porte-avions et son escorte depuis des bases terrestres, ainsi que pour le sauvetage en mer, ces appareils sont par ailleurs très sollicités sur les théâtres d’opérations terrestres. Ils se sont notamment relayés ces dernières années sur le continent africain et au Levant, effectuant des missions de renseignement et de détection d’objectifs, avec aussi la possibilité d’effectuer des frappes grâce à l’emport de bombes GBU-12 (jusqu’à 4 bombes de 250 kg).
Sur les 28 avions mis en service entre 1989 et 1997, seuls 22 sont encore opérationnels (M10 désarmé en 2009, M1, M6, M7 et M8 en 2011, M2 en 2017). Dans le cadre d’une rénovation qui va leur permettre de bénéficier de capacités opérationnelles accrues et de voler au-delà de 2030, 18 appareils vont donc passer au standard 6 d’ici 2025.

(© MARINE NATIONALE)

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Le standard 6 voit la modernisation de l’avionique, du système de mission, des consoles et des capteurs. Le radar Iguane est remplacé par un Searchmaster à antenne active. D’une portée pouvant atteindre 400 km, avec une surveillance à 360 degrés, ce radar offrant une imagerie à très haute résolution est optimisé pour la détection de cibles maritimes, y compris de petits mobiles de surface, jusqu’à des périscopes de sous-marins. Avec le standard 6, le système de traitement acoustique de l’Atlantique 2 passe de l’analogique au numérique, permettant de traiter plus de bouées, passives comme actives, avec de meilleures performances. Le capteur optronique est remplacé par des caméras Wescam MX20D plus performantes, alors que le calculateur tactique est changé pour du matériel plus récent afin d’accueillir le logiciel de mission rénové LOTI.
C’est fin 2013 que ce programme a été notifié par la Direction Générale de l’Armement (DGA) à Dassault et Thales, qui assureront la rénovation de sept appareils (dont le prototype), le Service industriel de l’aéronautique (SIAé) du ministère des Armées se chargeant des travaux sur les onze autres avions.
- Voir notre article détaillé sur la modernisation des Atlantique 2
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